Canada : Les groupes juifs protestent contre une conférence donnant une tribune au BDS

MONTREAL – Des associations juives canadiennes protestent contre le partenariat public d’une conférence altermondialiste donnant une plate-forme majeure aux partisans du mouvement de Boycott, Désinvestissements et Sanctions (BDS) contre Israël et de la théorie du complot sur le 11 septembre.

Le Forum social mondial, qui se déroule entre le 9 et le 14 août, devrait attirer 10 000 participants à Montréal.

Ses détracteurs indiquent qu’au moins 20 évènements prévus à la conférence promeuvent le boycott d’Israël ou accusent l’Occident d’être responsable des attentats contre le World Trade Center à New York en septembre 2001.

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Ses partenaires sont entre autres le gouvernement du Québec, la ville de Montréal, des syndicats importants, et l’université McGill.

« Les financements publics, quand ils sont accordés, doivent l’être avec responsabilité pour assurer qu’ils ne sont pas utilisés pour promouvoir la haine et la discrimination », a écrit dans The Gazette le rabbin Reuben Poupko, du Centre pour Israël et les Affaires juives.

« Que nos impôts servent à financer d’une manière ou d’une autre une scène pour les adeptes de ‘Bolchéviques’ autoproclamés et de théoriciens du complots est profondément troublant », a écrit Poupko.

B’nai Brith Canada pense aussi que certaines parties de la conférence pourraient être antisémites.

Le Forum social mondial a été fondé il y a 15 ans au Brésil pour être un endroit de rencontre des organisations de la société civile. C’est la première fois cette année que l’évènement est organisé en Amérique du Nord.

Les sujets traités vont de la xénophobie à l’environnement, en passant par l’apartheid.

Suite aux protestations juives précédant la conférence, le Forum social mondial a supprimé sur la liste de ses partenaires disponible sur son site internet le gouvernement canadien, ainsi qu’une caricature antisémite.

La Ligue de défense juive a promis de venir à Montréal pour protester contre la conférence.

Un parti politique de la province, Québec Solidaire, a critiqué Ottawa pour son refus de délivrer des visas d’entrée à 200 participants, sans raison légitime selon lui.

Mais l’immigration canadienne a déclaré que tous les visiteurs du Canada doivent répondre aux exigences de résidence temporaire. « La responsabilité est sur les demandeurs », a-t-elle déclaré.