Des dirigeants d’implantations appellent à la destruction des camps de réfugiés palestiniens en Cisjordanie

De dirigeants d’implantations ont demandé dimanche au cabinet de sécurité d’évacuer les résidents des camps de réfugiés palestiniens en Cisjordanie et de ce qu’ils considèrent comme d’autres foyers de terrorisme palestinien, afin de lutter contre les groupes armés palestiniens « exactement comme nous l’avons fait dans la bande de Gaza », notamment par la démolition généralisée des structures dans ces lieux.

Dans une lettre adressée au cabinet de sécurité, Yisrael Gantz, le chef du Conseil de Yesha (l’organisation faîtière représentant les implantations), demande également, avec quatorze maires d’implantations et responsables de conseils régionaux, de restreindre la liberté de mouvement des Palestiniens sur les routes principales de Cisjordanie pour des raisons de sécurité.

Leur appel à l’évacuation des centres de population palestiniens en Cisjordanie intervient après que le ministre de la Défense, Israel Katz, a demandé à l’armée israélienne de renforcer les préparatifs pour la protection des implantations de Cisjordanie et des axes de circulation contre d’éventuelles attaques de « terroristes islamiques extrémistes » inspirés par le succès des rebelles islamistes en Syrie dans la chute du régime du dictateur syrien Bashar el-Assad.

En août, alors qu’il était ministre des Affaires étrangères, Katz avait appelé à « déplacer temporairement des Palestiniens » de Cisjordanie dans le cadre d’un vaste raid anti-terroriste mené dans le nord du territoire.

Israël a été accusé de déplacer de force les Palestiniens de Gaza en raison de la destruction massive des infrastructures civiles et du refus, jusqu’à présent, d’autoriser l’écrasante majorité des habitants de Gaza évacués à rentrer chez eux.

Des politiques israéliens d’extrême-droite, dont le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, fortement alignés sur les mouvements pro-implantations en Cisjordanie, ont également appelé à la mise en œuvre de politiques destinées à « encourager » l’émigration palestinienne de Gaza.

Le président du Conseil de Yesha et chef du Conseil régional de Binyamin, Yisrael Gantz, lors d’une conférence du Conseil de Yesha, le 25 novembre 2024. (Crédit : Conseil de Yesha)

Dans leur lettre de dimanche, les dirigeants d’implantations affirment que les efforts de l’Iran ont entraîné une augmentation des attaques terroristes meurtrières en Cisjordanie, et recommandent que des mesures sévères soient prises pour contrer ce phénomène.

La population vivant dans les zones identifiées comme terroristes, en particulier dans les camps de « réfugiés » et les complexes terroristes connus, devrait être déplacée », ont écrit les dirigeants d’implantations.

« Après avoir déplacé la population, l’infrastructure terroriste devra être démantelée exactement comme nous l’avons fait dans la bande de Gaza, c’est-à-dire que tout bâtiment incriminé devra être détruit et que tout terroriste devra être éliminé. »

« Le mode de combat, allant de l’incursion à l’opération terrestre, permettra d’exercer une pression efficace et de faire payer un lourd tribut aux groupes terroristes », ont-ils ajouté.

La brève lettre ne précise pas où les Palestiniens des centres de population évacués pourraient être déplacés durant les incursions militaires proposées, ni ce qui se passerait au terme des opérations de combat.

Gantz, qui dirige également l’autorité du Conseil régional de Binyamin, et les autres dirigeants ont affirmé que la détérioration de la sécurité en Cisjordanie était le résultat des Accords d’Oslo signés entre Israël et l’Autorité palestinienne (AP) en 1993.

« Il est temps d’abandonner une position défensive et de passer à une position d’offensive meurtrière efficace en Judée et en Samarie », ont-ils conclu, se référant à la Cisjordanie par son nom biblique, affirmant que « l’esprit de victoire » des campagnes de Gaza, du Liban et de la Syrie devrait être appliqué à la Cisjordanie.