Israël en guerre - Jour 346

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Des militants israéliens érigent une « Place des otages » à Chicago en marge de la DNC

Le père d'un otage se réjouit du soutien d'Ocasio-Cortez ; le Consul israélien dénonce le "soutien institutionnel" de la ville aux manifestants anti-israéliens

Une exposition visant à sensibiliser à la situation des otages détenus à Gaza en marge de la Convention nationale démocrate, à Chicago, le 20 août 2024. (Crédit : Jacob Magid / Times of Israel)
Une exposition visant à sensibiliser à la situation des otages détenus à Gaza en marge de la Convention nationale démocrate, à Chicago, le 20 août 2024. (Crédit : Jacob Magid / Times of Israel)

Des centaines de personnes se sont arrêtées mardi sur la « Place des otages », érigée à Chicago pour sensibiliser au sort des 105 otages toujours détenus par le Hamas à Gaza.

La place, située sur un terrain vague à environ un kilomètre de la Convention nationale du parti démocrate (DNC), présentait plusieurs expositions d’artistes israéliens et américains rendant hommage aux victimes de l’attaque du groupe terroriste du 7 octobre.

L’une des expositions présentait des briques de lait ornées des photos des huit otages américains encore à Gaza, rappelant les annonces de « personnes disparues » que l’on voyait sur ce type de contenants à la fin du 20ème siècle.

L’exposition était organisée par l’Israeli American Council, qui a déclaré avoir été contraint de trouver un espace sur une propriété privée après que la ville de Chicago eut refusé de lui accorder un permis pour un espace plus proche ou dans le périmètre de la DNC.

La place improvisée se voulait une répudiation délibérée des manifestations bruyantes prévues par une coalition de groupes pro-palestiniens.

Elan Carr, directeur général de l’Israeli American Council, a déclaré que le contraste était essentiel et que les Israéliens n’avaient pas besoin de crier pour faire passer leur message auprès d’une nation compatissante.

La Place des otages de Chicago a été installée sur un terrain privé vide à un kilomètre et demi du site principal de la Convention nationale du parti démocrate, le 20 août 2024. (Ron Kampeas)

« Nous avons pensé que l’art était le meilleur moyen d’attirer l’attention sur le sort horrible de ces otages », a déclaré M. Carr. « C’est un événement déchirant. Le bruit que nous voyons dans les rues, ces gens qui brûlent des drapeaux, vandalisent des bâtiments et détruisent des choses – ils représentent un groupe extrémiste marginal ».

Il n’était pas certain que l’exposition attire des personnes qui ne s’étaient pas encore intéressées au sort des otages. Les participants inscrits n’ont été informés de l’adresse qu’à 7h du matin, une tactique que pratiquement toutes les organisations juives qui organisent un événement cette semaine à Chicago ont adoptée afin d’éviter les perturbations causées par les manifestants.

Les personnes qui se sont spontanément présentées ont été autorisées à entrer à condition de présenter une pièce d’identité et de donner un numéro de téléphone. Le pop-up a fermé ses portes à la fin de la journée.

Neil Salti a créé un arbre représentant les victimes du massacre du 7 octobre à Nova pour une installation présentée sur la Place des otages de Chicago, le 20 août 2024. (Ron Kampeas)

L’Israeli American Council a accepté une place mercredi soir sur une « plateforme d’orateurs » que la ville a mise en place dans l’un de ses parcs voisins pour accueillir les nombreux groupes qui s’étaient vu refuser des autorisations de rassemblement en raison de leur capacité d’accueil limitée.

Le consul israélien dénonce le « soutien institutionnel » de Chicago aux manifestations anti-Israël

Le Consul général d’Israël à Chicago, Yinam Cohen, a déploré mardi le « soutien institutionnel » que la ville de Chicago a apporté, selon lui, aux manifestations anti-israéliennes qui se sont déroulées à l’extérieur de la DNC

Des manifestants pro-palestiniens affrontent la police près du consulat d’Israël durant la Convention nationale démocrate, le 20 août 2024 à Chicago. (AP Photo / Alex Brandon)

S’adressant au Times of Israel depuis la « Place des otages », Cohen a refusé de s’étendre sur cette accusation.

En début de semaine, le maire de Chicago, Brandon Johnson, a qualifié la guerre à Gaza de « génocidaire ». Interrogé sur cette déclaration mardi, M. Johnson a adouci sa rhétorique, appelant plutôt à un cessez-le-feu et à un accord de libération des otages que les États-Unis s’efforcent de négocier.

La ville a accordé aux organisateurs de la marche anti-israélienne autour de la DNC l’autorisation de tenir des rassemblements le premier et le dernier jour de la Convention, ce qui leur permet de se réunir à proximité de la salle de conférence principale. Plusieurs manifestants ont été arrêtés mardi après avoir franchi l’un des périmètres extérieurs du United Center de Chicago, où se déroulent les principaux événements.

Malgré ses critiques à l’égard de la ville, M. Cohen a déclaré que l’accueil que lui et d’autres diplomates israéliens ont reçu à la DNC a été « extraordinaire ».

« Tout comme nous étions à la RNC [Convention nationale du parti républicain] le mois dernier, nous sommes ici à la DNC pour célébrer l’alliance stratégique entre les États-Unis et Israël », a-t-il déclaré.

« Le fondement le plus important de cette alliance est sa nature bi-partisane et notre capacité à travailler de manière efficace et équilibrée avec les deux partis », a ajouté M. Cohen.

La candidate aux élections présidentielles américaines et vice-présidente Kamala Harris (gauche) tient la main du président Joe Biden (droite) à la Convention nationale du parti démocrate, le 19 août 2024 à Chicago. (AP Photo / Jacquelyn Martin)

Le père d’un otage rencontre Alexandria Ocasio-Cortez

L’un des Américains représentés sur un carton au pop-up était Itay Chen, un soldat de Tsahal qui a été tué et dont le corps a été enlevé par le Hamas le 7 octobre.

Le père d’Itay Chen, Ruby, a déclaré au Times of Israel que lors de conversations avec les délégués démocrates, lui et les autres parents d’otages américains avaient cherché à différencier le sort des otages de la question palestinienne au sens large.

Il a assisté à un petit-déjeuner plus tôt mardi organisé pour la délégation de New York, où il a rencontré brièvement la représentante Alexandria Ocasio-Cortez et le sénateur Chuck Schumer.

Se rappelant de sa conversation avec les législateurs, Chen a dit qu’il avait noté que les New-Yorkais sont connus pour leur solidarité et a demandé à Ocasio-Cortez si elle serait prête à se tenir aux côtés de sa famille, qui est également originaire de l’État de New York. La législatrice démocrate a accepté et Chen a exprimé son espoir qu’il y aurait des réunions de suivi.

Mme Ocasio-Cortez a souligné l’engagement de la vice-présidente Kamala Harris en faveur d’un cessez-le-feu et d’un accord sur la libération des otages lors de son discours lundi soir à la DNC.

La législatrice est une alliée importante à cultiver, étant donné qu’elle est largement suivie aux États-Unis, a déclaré Chen.

Lors de la Convention nationale du parti républicain du mois dernier, les parents de l’otage israélo-américain Omer Neutra ont bénéficié d’une place de choix sur la scène principale de l’événement.

Chen a indiqué que les familles d’otages américains présentes à la DNC avaient pris contact avec les organisateurs pour obtenir un temps de parole similaire.

« Il sera difficile de ne pas nous offrir une tribune », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il était « prudemment optimiste » quant à la possibilité d’en obtenir une avant la fin de la Convention, jeudi soir.

Pendant ce temps, les militants pro-palestiniens cherchaient à obtenir un temps de parole similaire pour l’un des médecins américains qui est récemment rentré de Gaza, où il a soigné des patients décimés par la guerre.

Chen a également mis en doute l’acceptation publique par le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’une proposition de compromis présentée la semaine dernière par les États-Unis pour obtenir un cessez-le-feu et un accord de libération d’otages entre Israël et le Hamas.

« Il est difficile de comprendre pourquoi le Premier ministre présente de nouvelles [exigences] et de nouvelles clarifications sur des choses qu’il a lui-même mises en place », a déclaré Chen.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken (à gauche) serrant la main du Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d’une réunion, à Jérusalem, le 19 août 2024. (Crédit : Haïm Zach/GPO)

Ruby Chen a reconnu que le cabinet de Netanyahu avait publié lundi une déclaration annonçant son soutien à la proposition américaine, mais il a noté que Netanyahu avait ensuite immédiatement rencontré une petite minorité de familles d’otages qui s’étaient opposées aux offres précédentes d’accords sur les otages, et qu’il était revenu sur ce qui avait été convenu lors de la réunion du Premier ministre avec le Secrétaire d’État américain Antony Blinken.

Selon un responsable israélien, Netanyahu a déclaré aux familles d’otages issues du forum Tikva lors de la réunion de mardi que les forces israéliennes ne quitteraient en aucun cas les Corridors de Philadelphie et de Netzarim à Gaza, doublant ainsi les nouvelles exigences qu’il a formulées le mois dernier et qui, selon les négociateurs israéliens, pourraient faire échouer un accord.

Chen a accusé Netanyahu de « prendre des postures », affirmant que le Premier ministre s’était comporté de la même manière pendant et après sa rencontre avec le président américain Joe Biden à la Maison Blanche le mois dernier. Le père de l’otage a déclaré que Netanyahu « a fait des clarifications après la réunion qui ne correspondaient pas à ce que nous avions compris à la Maison Blanche ».

Pour l’instant, l’administration Biden a maintenu que Netanyahu s’en tenait à la dernière proposition de compromis soumise par les États-Unis vendredi, mais un fonctionnaire américain a reconnu mardi au Times of Israel que les deux parties s’inquiétaient de la mise en œuvre de l’accord.

Soulignant la récupération par Israël des corps de six otages à Gaza quelques heures plus tôt, Chen a déclaré que ce développement mettait en évidence l’urgence de sa situation.

« L’ennemi d’un bon accord est un excellent accord. Le Premier ministre cherche un excellent accord, mais pour y parvenir, il prend tellement de temps que de nouveaux otages sont sacrifiés », a-t-il déclaré.

Des manifestants appellent à la libération des otages maintenus par le Hamas à Gaza call, devant la branche de l’ambassade américaine à Tel Aviv, pendant le discours du Premier ministre Benjamin Netanyahu au Congrès américain, le 24 juillet 2024. (Tomer Neuberg / Flash90)

Implorant Netanyahu d’agir, il a cité un enseignement juif selon lequel sauver une vie équivaut à sauver le monde entier.

Il a précisé que le Hamas devait également accepter la proposition américaine sur la table, ce que le groupe terroriste n’a pas encore fait.

Un événement orthodoxe perturbé

Dans le même temps, une poignée de manifestants anti-israéliens a brièvement perturbé un événement organisé par un groupe juif orthodoxe en marge de la DNC, mardi. L’événement organisé par Agudath Israel of America était axé sur l’accroissement de la force électorale de la communauté juive orthodoxe et sur la montée de l’antisémitisme aux États-Unis.

Alors que l’événement ne mentionnait Israël qu’en passant, une poignée de manifestants d’extrême-gauche masqués ont scandé « Brique par brique, mur par mur, le sionisme doit tomber » et ont crié « Honte à vous » à l’adresse des participants.

Les organisateurs d’événements juifs à la DNC se sont abstenus de faire connaître leur emplacement à l’avance afin d’éviter de telles perturbations. C’est la premère fois que des manifestants d’extrême-gauche parviennent à découvrir à l’avance le site d’un rassemblement juif.

L’événement organisé par Agudath Israel of America a donné lieu à des discours prononcés par la sénatrice démocrate Debby Stabanow, le représentant Josh Gottheimer, le gouverneur du New Jersey Phil Murphy et le président du comité d’accueil de la DNC.

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