Israël en guerre - Jour 423

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Des proches d’otages interdits de diffuser des vidéos des leurs à la Knesset

Simcha Rothman a décaré aux proches de Matan Angrest et de Sasha Trufanov que les vidéos doivent être approuvées à l'avance ; le père d'Arbel Yehud partage une lettre adressée à sa fille captive

Ofir Angrest (au centre), frère de l'otage Matan Angrest, s'exprime lors d'une réunion de la Commission de la Constitution, du Droit et de la Justice à la Knesset à Jérusalem, le 18 novembre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Ofir Angrest (au centre), frère de l'otage Matan Angrest, s'exprime lors d'une réunion de la Commission de la Constitution, du Droit et de la Justice à la Knesset à Jérusalem, le 18 novembre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le député Simcha Rothman a refusé lundi à deux proches d’otages de diffuser des vidéos des leurs en captivité lors d’une réunion de la commission du droit, de la justice et de la Constitution de la Knesset, qu’il préside.

Ces proches de Sacha Trufanov et Matan Angrest, tous deux otages, avaient demandé à diffuser des vidéos de leurs proches devant les membres de la commission, mais Rothman leur a dit que toute diffusion devait faire l’objet d’un accord préalable.

« Comment voulez-vous que je fasse autrement, c’est la seule trace que j’aie de mon frère », lui a rétorqué Ofir Angrest, le frère de Matan, en reprochant au gouvernement d’avoir abandonné les otages.

Alors que les membres de la commission commencent à se disputer entre eux sur la question, Angrest a saisi l’occasion pour appuyer sur play et tendre son téléphone vers le micro, amplifiant momentanément la voix de son frère à travers la pièce.

Les vigiles de la Knesset se sont rapidement approchés de lui pour éteindre son micro, bien qu’ils en aient été brièvement dissuadés par la députée travailliste Naama Lazimi, qui a tenté de leur barrer la route.

« Je veux que vous entendiez la voix de mon frère », a déclaré Angrest.

« Il n’a plus tout le temps devant lui, il a besoin de vous, pourquoi ne vous battez-vous pas pour lui ? » l’a-t-il interrogé.

« Il est allé au combat en sachant qu’il risquait de mourir. Le Hamas a enlevé mon frère dans un char. Où est l’armée israélienne ? Vous avez abandonné mon frère », a-t-il affirmé.

Alors que les membres de la commission continuaient à se chamailler au sujet d’Angrest, Rothman a averti un législateur de l’opposition : « Je ne vous permettrai pas de transformer les otages en un événement politique ».

Le député Simcha Rothman, chef de la commission de la Constitution, du droit et de la justice, dirige une réunion de la commission à la Knesset, le 18 novembre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Matan Angrest était en service à la base de Nahal Oz, le matin du 7 octobre, lorsque près de 3 000 terroristes ont fait irruption en Israël en passant par la terre, l’air et la mer, pour y tuer 1 200 personnes et faire 251 otages en se livrant à des actes d’une rare brutalité et à de multiples agressions sexuelles.

Sa mère a indiqué qu’une vidéo trouvée dans Gaza par des soldats de Tsahal le montrait blessé.

Rothman a également refusé qu’une vidéo de Trufanov, qui est lui aux mains du Jihad islamique palestinien, soit diffusée. Le groupe terroriste a publié plusieurs vidéos de propagande le montrant ces dernières semaines.

Yehiel Yehud, dont le fils Dolev a été assassiné par des terroristes du Hamas dans le kibboutz Nir Oz le 7 octobre, et dont la fille Arbel est toujours captive à Gaza, avec son compagnon Ariel Cunio, était également présent à la réunion de la commission.

Lors de son intervention devant la commission, Yehud a lu à haute voix une lettre qu’il avait écrite à sa fille, en captivité depuis plus de 400 jours.

« Ma Arbeli, tu es maintenant dans ta deuxième année de captivité depuis que les terroristes t’ont enlevée, et ils te détiennent dans des conditions difficiles », a-t-il commencé. « L’inquiétude concernant ta santé nous rend fous. Cela fait 409 jours, mon enfant, que j’ai entendu ta voix et que je t’ai serrée contre moi avec un amour sans limite. »,

Arbel Yehud a été enlevée par le Hamas et prise en otage au kibboutz Nir Oz, le 7 octobre. (Autorisation)

« Ma fille, as-tu dormi la nuit dernière ? Est-ce que tes ravisseurs te brutalisent ? Que te font-ils faire en échange d’une pita et d’un verre d’eau ? Es-tu terrifiée par les bruits qui t’entourent ? », a poursuivi Yehud.

« Je te demande de rester fort et optimiste, de ne pas les laisser briser ton esprit. »

« Ne baisse pas les bras, car tant que nous savons que tu as de l’espoir, cela nous donne de la force pour le combat, qui se concentre sur le Premier ministre [Benjamin] Netanyahu, qui refuse de te voir comme son enfant, parce qu’il a peur que son gouvernement tombe à cause des ministres Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich », a déclaré Yehud.

« Ils profèrent sans cesse des menaces en public, alors que lorsque je les rencontre, ils s’engagent à œuvrer pour ta libération », a-t-il ajouté.

« Arbeli, sache que la majorité des citoyens du pays veulent ta libération », a dit Yehud, détournant son attention de ceux qu’il tient pour responsables de l’absence prolongée de sa fille. « Sache que des gens travaillent dans le monde entier et en Israël pour cela. Ne te laisse pas abattre, mon amour. Nous t’aimons et nous t’attendons. »

On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée. 105 civils ont été libérés au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre, et quatre otages ont été remis en liberté avant la trêve. Huit otages, dont une soldate, ont été secourus vivants par les forces israéliennes, et les corps de 37 otages ont également été récupérés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée lors d’un incident tragique en décembre.

Le Hamas détient par ailleurs les corps des soldats de Tsahal Oron Shaul et Hadar Goldin depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui sont tous deux censés être en vie après être entrés dans la bande de Gaza de leur propre chef en 2014 et 2015 respectivement.

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