Des villages palestiniens pris d’assaut par des extrémistes juifs après un attentat meurtrier

Des partisans du mouvement pro-implantations israélien se sont déchaînés lundi dans plusieurs villages palestiniens de Cisjordanie, quelques heures après des coups de feu meurtriers qui ont entraîné la mort de trois Israéliens dans le secteur, selon de nombreuses informations.

Le groupe de défense des droits de l’Homme Yesh Din a fait savoir, dans un communiqué, que les extrémistes juifs avaient pris pour cible des communautés palestiniennes, notamment al-Funduq – la localité d’où étaient originaires les suspects de la fusillade –, Hajja, Turmusaya et Immatain. Toutes sont situées dans la même région du nord de la Cisjordanie.

Une centaine de partisans du mouvement pro-implantations se seraient rendus dans les communautés de la région.

Aucun blessé n’a été signalé.

Par le passé, les extrémistes juifs avaient, à plusieurs reprises, lancé des représailles, à l’issue d’attaques terroristes, en organisant des émeutes dans les villes palestiniennes de la région où les attentats avaient eu lieu.

Des images ont montré des voitures incendiées par les partisans du mouvement pro-implantations.

Selon les premiers articles qui ont été publiés par les médias israéliens, deux véhicules ont été brûlés et les fenêtres de plusieurs maisons ont été brisées. Toutefois, les violences se sont apparemment poursuivies pendant des heures – il est donc possible que d’autres dégâts soient à déplorer.

Certaines informations ont fait état de la présence des forces de sécurité dans les secteurs où ces échauffourées violentes ont eu lieu. Elles ne semblent pas être intervenues.

????BREAKING: Israeli settler terrorists have announced and launched a pogrom in the West Bank, starting with the village of Hajja in Qalqilya, setting Palestinian homes and vehicles on fire. pic.twitter.com/PZdRPVCVkk

— Ihab Hassan (@IhabHassane) January 6, 2025

« Une fois de plus, l’armée n’a rien fait pour empêcher les violences des partisans du mouvement pro-implantations. Cette fois encore, c’était écrit d’avance et des appels à causer des troubles dans les villages ont été distribués publiquement parmi les extrémistes. C’est exactement à cela que ressemble le Far West », a noté Yesh Din.

Les groupes de défense des droits de l’Homme ont rendu publics des messages qui avaient été postés dans des groupes israéliens d’extrême droite, sur les réseaux sociaux, qui appelaient leurs membres à prendre part à des émeutes dont le but était « d’effacer al-Funduq ». Les organisations avaient sommé les autorités à prendre des mesures préventives – mais il semble qu’aucune directive dans ce sens n’ait été émise.

Deux terroristes avaient, dans la journée de lundi, attaqué une voiture et un bus qui traversaient al-Funduq, tuant le sergent-chef Elad Yaakov Winkelstein, 35 ans, qui n’était pas en service, ainsi que Rachel Cohen, 73 ans, et Aliza Raiz, 70 ans.

Les violences des partisans du mouvement pro-implantations à l’encontre des Palestiniens ont grimpé en flèche depuis le pogrom commis par le Hamas, le 7 octobre 2023. Les forces de sécurité sont accusées de fermer les yeux sur ces attaques.

Les poursuites judiciaires dans de tels cas sont extrêmement rares – ce qui a amené plusieurs pays occidentaux à commencer à sanctionner eux-mêmes les extrémistes israéliens en Cisjordanie, l’année dernière.

Dans l’intervalle, les juges de la Haute Cour ont impatiemment demandé lundi des réponses concernant l’incapacité de la police à endiguer les violences des extrémistes juifs dans le sud de la Cisjordanie.

La Cour examinait une requête déposée par les résidents du village palestinien de Khirbet Zanuta – qui accusent l’armée, la police israélienne et le ministère de la Défense d’outrage au tribunal pour n’avoir pas respecté les ordres de la Cour, qui avait sommé les forces de sécurité de protéger les habitants de cette petite localité rurale de Cisjordanie.