Eliyahu Berenshtein, 19 ans : l’aîné d’une fratrie de 10, un « magicien » musical autodidacte

Eliyahu Yaakov Berenshtein, 19 ans, originaire de Jérusalem, a été assassiné par des terroristes du Hamas alors qu’il tentait de fuir le festival de musique Supernova le 7 octobre.

Il avait participé à la rave avec un groupe d’amis et, lorsque les tirs de roquettes ont commencé, lui et son ami Avraham Neriya Cohen, un soldat de l’armée israélienne qui n’était pas en service, ont fui en voiture et ont été pris en embuscade et abattus le long de l’autoroute par une cellule de terroristes du Hamas. Eliyahu a été considéré comme disparu pendant une semaine, jusqu’à ce que son corps soit localisé et identifié.

Eliyahu, qui était profondément doué pour les arts et impliqué dans la musique, faisait partie de l’équipe de production du festival – son tout dernier message sur Instagram remonte à la fin du mois de septembre, dans lequel il vantait les mérites du festival Supernova et de sa « programmation avec une variété d’artistes des meilleurs labels », qui, écrivait-il, garantirait « une nuit de psychédélisme et de sons qui ne vous laisseront pas un instant de répit ».

Eliyahu a été enterré à Jérusalem le 15 octobre. Il laisse dans le deuil ses parents, Hadassah et Avida, ainsi que ses neuf jeunes frères et sœurs.

Eliyahu a grandi dans une famille haredi qui a d’abord vécu à Tel Aviv, puis à Jérusalem, mais dès l’adolescence, il a cherché un mode de vie différent. Sa famille pensait que le déménagement à Jérusalem, lorsqu’il était en huitième année, l’aiderait, mais rien ne pouvait empêcher Eliyahu de chercher sa propre voie.

Il était doué pour la musique et l’art et, au cours des dernières années de sa vie, il a beaucoup exploré ses passions musicales. Il a appris seul à utiliser des logiciels de montage et a travaillé dans le monde de la musique électronique.

Son père, Avida, a déclaré au journal Makor Rishon – dans un article sur les parents haredi dont les enfants ont été tués à Supernova – qu’après une période difficile consécutive à son abandon de la yeshiva, Eliyahu a commencé à travailler dans un restaurant à l’âge de 16 ans. Il « avait une forte éthique de travail et était une personne très facile à vivre. Les gens le voyaient comme un phare, un symbole d’honnêteté et de pureté. Ils disaient qu’il était comme une bougie pour eux. Même dans un environnement peu favorable, il se distinguait par sa pureté ».

Plus tard, selon Avida, Eliyahu a travaillé au marché de Mahane Yehuda,
« où il a rencontré de nombreux jeunes qui, comme lui, ‘cherchaient un sens à la vie’. Il les a toujours soutenus et leur a dit de ne pas se disputer avec leur famille ». Eliyahu a aussi travaillé dans l’équipe de production de l’émission télévisée « Big Brother ».

La tante d’Eliyahu, Noa Li-at Tzor, a écrit sur Facebook qu’il était « son premier neveu, un petit poussin doux et souriant qui illuminait et réjouissait nos cœurs ».

Il était « un enfant de la paix », a-t-elle ajouté. « Tu acceptais tout le monde sur un pied d’égalité – tous les gens sans exception. Tu n’étais pas un grand bavard, tu écoutais surtout. Dieu sait combien je t’embêtais, et ce n’est que si tu avais quelque chose d’important et de pertinent à dire que tu le faisais, et encore, avec la timidité qui te caractérisait ».

« Tu as suivi tes passions et tu t’y es tellement investi de la manière la plus dévouée qui soit, et tout ce que tu as enseigné, tu l’as fait pour toi-même », a-t-elle ajouté. « Tu étais une source de talent, tu étais si modeste, mais tu avais tant de raisons d’être fier… tu avais un monde intérieur riche de mélodies, d’airs et de peintures qui racontaient ton histoire et nous laissaient un témoignage de ton âme magique ».

Sa mère, Hadassah, a déclaré au site Internet Hidabroot que « depuis sa naissance, il était très spécial et doté de nombreux talents. Il pouvait identifier les lettres et les chiffres dès l’âge de 18 mois, et ce n’est que lorsque nous avons eu d’autres enfants que nous avons réalisé à quel point c’était inhabituel. C’était un garçon doux, doué, une combinaison de pureté et de talent, un enfant qui n’a jamais fait de mal à une mouche ».

« Eliyahu ne s’occupait pas du tout des apparences extérieures, c’était une vraie personne, c’est lui qui nous a appris à regarder à l’intérieur et non pas à la coquille, à l’âme juive qui se trouve à l’intérieur de chaque personne. À cet égard, on peut dire qu’Eliyahu nous a appris, à nous ses parents, à regarder la vie », a ajouté Hadassa.

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