Face à la pénurie de personnel soignant, 2 facultés de médecine vont ouvrir en Israël

Le président du Conseil de l’enseignement supérieur, le ministre de l’Éducation Yoav Kisch, a approuvé mardi l’ouverture de deux nouvelles facultés de médecine, l’une à l’université de Haïfa et l’autre à l’Institut Weizmann.

L’ouverture de ces deux écoles s’inscrit dans le cadre d’un effort national visant à remédier à la grave pénurie de personnel soignant, a expliqué le ministre de la Santé, Uriel Buso. L’objectif est de compter 2 000 étudiants en médecine par an d’ici 2030.

Actuellement, la majorité des médecins en Israël sont contraints d’étudier à l’étranger en raison du manque critique de places dans les écoles de médecine israéliennes. Près de la moitié des médecins du pays ont 55 ans et plus.

De plus, le nombre de diplômés en médecine en Israël est le plus faible parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

« Il s’agit d’un développement important et significatif qui contribuera grandement à l’avenir du système de santé en Israël », a déclaré Buso.

Pénurie « aiguë » de médecins dans le nord

Le ministre de la Santé Uriel Buso lors de la conférence sur la santé du journal Yedioth Ahronoth, le 16 septembre 2024. (Crédit : Capture d’écran/Ynet ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d’auteur)

L’école de médecine Herta et Paul Amir de l’université de Haïfa, un programme de six ans, admettra sa première promotion de 64 étudiants au cours de l’année universitaire 2025-2026 et augmentera progressivement sa capacité d’accueil.

Un porte-parole de l’université a déclaré que la nouvelle école de médecine répondait au manque de médecins en Israël, une crise qui est « particulièrement aiguë » dans le nord du pays. Il a également indiqué que cela reflétait « l’engagement résolu » de l’université à « faciliter le retour des communautés et à construire un nord d’Israël plus fort, plus sûr et plus prospère ».

Parmi les 60 000 habitants de la région nord évacués pendant la guerre, certains n’ont toujours pas pu regagner leur domicile.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le groupe terroriste palestinien du Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Dès le lendemain, le 8 octobre, le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah a commencé à attaquer presque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière, en solidarité avec le Hamas. Ces attaques ont entraîné la mort de 46 civils israéliens. En outre, 80 soldats et réservistes de l’armée israélienne ont perdu la vie lors d’affrontements transfrontaliers et de l’opération terrestre lancée dans le sud du Liban à la fin du mois de septembre.

L’un des principaux objectifs de l’école est de renforcer les soins de santé dans le nord au moyen de l’éducation et la formation médicale au centre hospitalier Carmel. L’établissement proposera des bourses et mettra en œuvre des initiatives visant à inciter les diplômés à exercer la médecine dans la région.

Dirigée par le Pr. Haïm Bitterman, l’école se concentrera sur le développement des soins de santé dans les zones mal desservies et l’amélioration des soins communautaires. Elle mettra également en place un centre de simulation avancé, intégrant l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle et les interactions réelles avec les prestataires de soins de santé.

« Les événements du 7 octobre, ainsi que les attaques en cours sur Haïfa et la région, ont renforcé le besoin urgent de consolider le système de santé israélien », a déclaré le Pr. Gur Alroey, président de l’université de Haïfa.

Le Pr. Gur Alroey, président de l’université de Haïfa. (Crédit : Université de Haïfa)

« Nous avons l’opportunité non seulement d’étendre et d’améliorer l’enseignement médical en Israël, mais aussi de l’adapter aux besoins uniques du nord. »

La nouvelle école travaillera en collaboration avec le centre hospitalier Carmel et la caisse de santé Clalit. Sa création a été financée par un don de 200 millions de shekels de la famille Amir, ainsi que par 50 millions de shekels supplémentaires levés par l’université.

Tous les étudiants en médecine de l’Institut Weizmann bénéficieront de bourses

L’école de médecine Miriam et Aaron Gutwirth de l’Institut Weizmann devrait ouvrir ses portes en octobre 2025.

L’école proposera de petits groupes d’étude et sera consacrée à « la pratique et la recherche plutôt qu’aux cours théoriques », a indiqué un porte-parole de l’institut.

« La nature multidisciplinaire de la recherche à l’Institut Weizmann permettra aux étudiants de se spécialiser non seulement dans les sciences de la vie, mais aussi en physique, chimie, mathématiques et informatique, tout en ayant accès aux infrastructures scientifiques les plus avancées au monde », a ajouté le porte-parole.

Les étudiants mèneront des recherches et recevront une formation clinique au centre hospitalier Sheba, à l’hôpital Sourasky de Tel Aviv, au centre hospitalier Rambam, à l’hôpital Samson Assuta d’Ashdod, ainsi que dans les hôpitaux gérés par la caisse de santé Clalit.

Le programme devrait accueillir chaque année jusqu’à 40 étudiants israéliens titulaires d’un diplôme de premier ou de deuxième cycle, qui pourront ensuite suivre un double cursus : diplôme de médecine et doctorat en recherche (MD-PhD).

Les professeurs Ayelet Erez (à gauche) et Liran Shlush, chefs de groupes de recherche à l’Institut Weizmann et médecins en exercice, dirigeront l’École de médecine Miriam et Aaron Gutwirth de l’Institut Weizmann. (Crédit : Institut Weizmann)

Les inscriptions sont désormais ouvertes. Les étudiants ne paieront pas de frais de scolarité et recevront une bourse, ce qui leur permettra de se concentrer sur leurs recherches, a déclaré le porte-parole.

« Il existe un besoin croissant de médecins ayant une connaissance approfondie des sciences fondamentales et appliquées, et disposant des outils et des capacités nécessaires pour traduire les découvertes scientifiques en nouveaux traitements médicaux améliorés », ont déclaré les professeurs Ayelet Erez et Liran Shlush, tous deux chefs de groupes de recherche à l’Institut Weizmann et médecins praticiens, qui dirigeront le programme au nom de l’institut.

« L’objectif est de créer une nouvelle génération de médecins-chercheurs qui seront des leaders dans le domaine de la médecine et de la recherche biomédicale », ont-ils souligné.

« Les étudiants concevront et mèneront des recherches innovantes qui déboucheront sur des thérapies révolutionnaires. »

La nouvelle école de médecine est financée par la Fondation Miriam et Aaron Gutwirth du Groupe Allied, une organisation qui a contribué à hauteur de plus de 400 millions de shekels à l’amélioration du niveau de la médecine et de la recherche médicale en Israël. Cette fondation aide également les médecins israéliens à entrer et à s’intégrer dans le système de santé.

Par ailleurs, l’université de Tel Aviv a lancé la première promotion de l’école de médecine Dina Recanati le 5 février, avec 80 étudiants, dont la moitié sont des réservistes mobilisés depuis le pogrom du 7 octobre. Un porte-parole de l’université a déclaré qu’un quart des étudiants en médecine viennent de la périphérie géographique et sociale d’Israël.

« L’augmentation du nombre d’étudiants en médecine contribuera à réduire les disparités, à renforcer les soins de santé publics et à garantir des services médicaux de qualité et accessibles à tous les citoyens », a déclaré Buso.

« Cette étape garantira la résilience du système pour de nombreuses années à venir. »