GB : Une ministre laisse entendre avoir été soignée plus vite car elle a voté pour le cessez-le-feu à Gaza

La ministre britannique chargée de la protection des femmes et de la lutte contre les violences faites à leur encontre, Jess Phillips, a laissé entendre qu’elle avait bénéficié de soins médicaux plus rapidement par l’intermédiaire du National Health Service (NHS) parce qu’elle avait voté en faveur d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

S’exprimant lors d’un événement intitulé « Une soirée avec Jess Phillips », au début du mois, la ministre a raconté aux participants avoir, un jour, eu des difficultés à respirer, selon les médias.

« Mes lèvres étaient devenues bleues et je n’arrivais plus à respirer », a-t-elle dit aux personnes présentes lors de cet événement. Elle a ajouté s’être alors rendue dans un hôpital de Birmingham.

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Évoquant la scène à l’hôpital, Phillips aurait déclaré avoir vu « des installations en meilleur état – je parle des installations sanitaires – dans des zones de guerre et dans des pays en voie de développement à travers le monde ».

Elle a fini par arriver au début de la file d’attente, a-t-elle ajouté, « sans aucun doute » à cause de qui elle était – et parce que le médecin qui l’a examinée était palestinien.

La ministre a expliqué que le médecin lui avait accordé la priorité parce qu’elle s’était opposée à la ligne du parti du Labour au mois de novembre – la formation était alors dans l’opposition – lorsqu’elle avait décidé de voter en faveur d’une résolution appelant à un cessez-le-feu dans la guerre qui oppose Israël au Hamas.

Photo d’illustration : le logo du National Health Service (NHS) affiché sur un écran avec en toile de fond le drapeau de l’Union Jack, le 7 juillet 2024. (Crédit : Justin Tallis/AFP)

« J’ai réussi à passer devant tout le monde grâce à ce que je suis. Il se trouve que le médecin qui m’a reçu était palestinien. Presque tous les médecins de Birmingham semblaient l’être », a-t-elle déclaré, selon le Daily Mail.

Le médecin, « en quelque sorte, m’a dit : ‘Je vous aime bien, vous avez voté pour un cessez-le-feu’, » a poursuivi Phillips, qui a ajouté qu’elle semblait avoir reçu des soins plus rapidement pour cette raison.

Après les élections britanniques du mois de juillet, Phillips avait dénoncé les mauvais traitements que ses militants et elle-même avaient subis de la part de certains manifestants pro-palestiniens, évoquant « la pire élection à laquelle j’ai participé ».

Dans le discours qu’elle avait prononcé après avoir remporté de justesse son siège à Birmingham Yardley – une allocution troublées par les cris « honte à vous ! » et « Palestine libre ! » des protestataires – Phillips avait parlé des agressions verbales essuyées par une femme appartenant à son équipe de campagne de la part d’un homme, qui l’avait abreuvée d’injures. Elle avait raconté que les pneus de certaines voitures appartenant aux membres de son équipe avaient été crevés.

Elle avait aussi estimé qu’elle pensait que les candidats qui s’appuyaient sur une plateforme pro-Gaza étaient « déplorables » et que « ils n’ont absolument rien fait pour venir en aide à ne serait-ce qu’une personne à Gaza », se prêtant seulement à des actes de harcèlement – « principalement à l’encontre des femmes ».

Son histoire consacrée au NHS a été critiquée par un grand nombre de personnes qui ont fait remarquer qu’en tant que haute-fonctionnaire, elle n’aurait jamais dû accepter un traitement préférentiel. D’autres se sont interrogés sur le traitement qu’aurait pu recevoir en comparaison une personnalité connue pour être pro-israélienne, ou un Juif facilement identifiable.

Phillips a refusé tout commentaire aux demandes de réaction qui ont été soumises par de multiples médias britanniques.

La députée Jess Phillips s’exprime devant les caméras de LBC après avoir remporté son siège à Birmingham au cours des élections britanniques, le 5 juillet 2024. (Capture d’écran : Twitter, used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

Dans une lettre qui avait été publiée par le journal médical Lancet au mois de novembre, deux médecins, David Katz et Fiona Sim, avaient écrit, au nom de la Jewish Medical Association, que de nombreux professionnels juifs du secteur de la santé avaient été victimes « d’un antisémitisme inacceptable et explicite » depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, une guerre qui avait éclaté le 7 octobre. Ce jour-là, les hommes armés du groupe terroriste avaient commis un pogrom dans le sud d’Israël, massacrant près de 1 200 personnes et kidnappant 251 personnes qui avaient été prises en otage au sein de l’enclave côtière.

Ils avaient fait savoir que certains médecins avaient ainsi exprimé ouvertement leur soutien à l’attaque du Hamas – l’un d’entre eux s’était notamment moqué des festivaliers qui avaient fui le festival de musique électronique Supernova, où les terroristes avaient tué des centaines de personnes.

« Même si ces agressions sont sans doute provenues d’un petit nombre de personnes, elles posent toutefois un problème grave », avaient écrit les deux médecins. « Les patients et leurs familles doivent pouvoir se sentir en sécurité et ils doivent avoir le sentiment que ceux qui s’occupent d’eux n’exprimeront jamais de points de vue racistes, et notamment antisémites ».