Hillel s’inquiète des expulsions d’étudiants anti-Israël sur les campus américains

JTA – Le PDG de Hillel International a exprimé son inquiétude face aux projets de l’administration Trump d’expulser les étudiants pro-palestiniens et de geler le financement fédéral des écoles en raison de l’antisémitisme sur les campus.

La déclaration de Hillel, la plus grande organisation américaine qui soutient les étudiants juifs, est d’autant plus remarquable que l’organisation a souvent été en première ligne pour dénoncer l’antisémitisme sur les campus et soutenir les étudiants pro-israéliens. Des groupes pro-palestiniens ont même pris pour cible des branches d’Hillel ou ont appelé les universités à rompre leurs liens avec elles dans un certain nombre de cas.

Trump a cherché à expulser une série d’activistes sur les campus au nom de la protection des Juifs. Mais le PDG de Hillel, Adam Lehman, a déclaré dans un discours écrit que les arrestations — qui ont déclenché une controverse nationale — pourraient affecter injustement les étudiants juifs et alimenter l’antisémitisme.

« Nous partageons les inquiétudes de ceux qui s’inquiètent de la manière dont les mesures actuelles — telles que les déportations et le refus de subventions pour la recherche universitaire — sont mises en œuvre », a-t-il écrit.

Lehman a écrit qu’il restait fermement opposé à l’antisémitisme sur les campus. Il a déclaré que Hillel avait documenté un pic d’antisémitisme sur les campus qui s’est poursuivi cette année, y compris des centaines de cas de vandalisme antisémite ou de menaces de violence. Il a écrit : « Tout d’abord, pour ceux qui pourraient ignorer et rejeter l’antisémitisme sur les campus comme un problème réel, nous savons malheureusement qu’il n’en est rien ».

Il a toutefois demandé que les personnes accusées d’actes répréhensibles bénéficient d’une procédure régulière et s’est inquiété du fait que les étudiants juifs pourraient porter le blâme de la répression exercée par Trump sur les campus. Il a écrit :

Dans l’intérêt des étudiants juifs et de tous les étudiants, nous pensons qu’il est essentiel que les étudiants, les enseignants et le personnel qui violent les lois et les codes de conduite des campus soient tenus responsables de ces actions destructrices. Dans le même temps, nous pensons également qu’il est essentiel que les personnes accusées d’actes répréhensibles bénéficient d’une procédure régulière, que ce soit par le biais de protections obligatoires dans le cadre juridique ou de procédures disciplinaires cohérentes, équitables et réactives au niveau universitaire.

Nous partageons également les préoccupations concernant la manière dont les actions visant à lutter contre l’antisémitisme sur les campus peuvent en fait alimenter l’antisémitisme, en abondant dans le sens de préjugés de longue date sur l’influence juive démesurée, et en conduisant certaines personnes à tenir injustement les étudiants et les enseignants juifs pour responsables des actions que le gouvernement ou d’autres choisissent de mener.

Les actions récentes de l’administration Trump, qui comprennent une série d’arrestations d’étudiants étrangers participant à des manifestations pro-palestiniennes et des gels de fonds dans les universités, ont largement invoqué des enquêtes sur l’antisémitisme dans les campus pour justifier leur décision.

Si un grand nombre de groupes juifs ont condamné les opinions et les actions des manifestants pro-palestiniens, beaucoup se sont opposés aux efforts déployés pour les expulser ou ont demandé que les personnes détenues bénéficient d’une procédure régulière.

Adam Lehman (Hillel International)

Lehman a inclus dans son discours un lien vers une tribune publiée hier par un ancien président de Harvard Hillel, qui a exprimé sa déception face aux récentes menaces de l’administration de supprimer 9 milliards de dollars de financement fédéral à l’université.

Trump a également gelé des centaines de millions de dollars de financement aux universités de Columbia et de Princeton.

« Malgré ma profonde déception à l’égard du comportement récent de nombre de mes pairs, les réductions générales du financement fédéral ne parviendront inévitablement pas à résoudre les problèmes de notre université », a écrit Jacob M. Miller.

Lehman a écrit que la lutte contre l’antisémitisme sur le campus nécessitait une approche « à multiples facettes » allant au-delà des mesures juridiques prises par l’administration : « Si les actions en justice ont un rôle à jouer, elles ne sont en aucun cas une panacée », a-t-il écrit.