Hochstein se rend en Israël pour discuter de la trêve après des « progrès » à Beyrouth

L’émissaire américain pour le Proche-Orient, Amos Hochstein, a déclaré mercredi qu’il se rendrait en Israël pour tenter de conclure des négociations en vue d’un cessez-le-feu avec le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, après avoir fait des « progrès supplémentaires » lors d’une deuxième réunion avec le président du Parlement libanais, Nabih Berri, à Beyrouth, et ce alors que les attaques transfrontalières contre les communautés du nord se poursuivent.

Un fonctionnaire israélien a déclaré au Times of Israel que le calendrier de Hochstein n’avait pas encore été finalisé, bien qu’Axios ait rapporté que l’émissaire devait rencontrer le Premier ministre Benjamin Netanyahu jeudi matin.

À l’issue de sa deuxième rencontre avec Berri, Hochstein a déclaré qu’il voyait une « réelle opportunité » de mettre fin au conflit après que le gouvernement libanais et le Hezbollah ont largement accepté la proposition de cessez-le-feu américaine, bien que certaines questions restent en suspens.

« La réunion d’aujourd’hui [mercredi] s’est appuyée sur celle de la veille et a permis de réaliser des progrès supplémentaires », a déclaré Hochstein. « Je me rendrai donc dans quelques heures en Israël pour tenter de mettre un terme à cette situation, si possible. »

Hochstein a ajouté qu’il travaillerait avec l’administration du président américain nouvellement élu, Donald Trump, sur les efforts de trêve visant à mettre fin à plus d’un an de combats entre le Hezbollah et Israël, notant qu’il avait tenu l’équipe de transition informée.

Hochstein était initialement attendu en Israël mercredi, après avoir rencontré les dirigeants libanais mardi lors d’entretiens qu’il a qualifiés de « très productifs ».

Amos Hochstein (au centre), envoyé spécial des États-Unis pour le Liban, reçu avant une réunion avec le président du Parlement libanais, Nabih Berri, à Beyrouth, le 19 novembre 2024. (Crédit : Hassan Ammar/AP)

Au lieu de cela, il est resté au Liban pour discuter des « détails techniques » d’une proposition de cessez-le-feu avec Berri, selon les médias libanais.

Ces efforts ont été déployés alors que l’agence de presse d’État syrienne a annoncé qu’un nombre indéterminé de blessés était à déplorer à la suite d’une frappe israélienne contre des bâtiments résidentiels et la zone industrielle de Palmyre, dans le centre de la Syrie.

L’armée israélienne n’a pas encore commenté cette frappe.

Israël aurait mené des centaines de frappes depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, visant principalement des positions militaires et des terroristes soutenus par l’Iran, dont le Hezbollah.

De la fumée s’élevant du site d’une frappe aérienne israélienne sur le village de Qlaileh, dans la ville de Tyr, au sud du Liban, le 19 novembre 2024. (Crédit : Kawnat Haju/AFP)

Depuis le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023, qui a fait plus de 1 200 morts et au cours duquel 251 autres personnes ont été prises en otage et emmenées de force à Gaza, Israël a intensifié ses frappes sur des cibles terroristes soutenues par l’Iran en Syrie et a également frappé les défenses aériennes de l’armée syrienne et certaines forces syriennes.

La visite de Hochstein dans la région intervient alors que les combats ne montrent guère de signes d’apaisement, avec au moins 70 roquettes tirées sur le nord d’Israël mardi, un réserviste israélien tué lors d’une attaque de drone du Hezbollah dans le sud du Liban et un commandant majeur du Hezbollah éliminé lors d’une frappe aérienne israélienne.

Mercredi, un immeuble de la ville de Kiryat Shmona, largement évacuée dans le nord d’Israël, a été directement touché par une roquette tirée depuis le Liban. Des photos et des vidéos de la scène montrent un trou dans le dernier étage de l’immeuble.

Aucune victime n’a été signalée dans cette attaque.

Les forces de sécurité israéliennes et le personnel d’urgence dans un immeuble touché par des roquettes tirées depuis le Liban, dans la ville de Kiryat Shmona, au nord du pays, le 20 novembre 2024. (Crédit : Jalaa Marey/AFP)

Plus tôt dans la matinée de mercredi, le Hezbollah a lancé trois drones depuis le Liban à destination du nord d’Israël, déclenchant des sirènes d’alerte durant 20 minutes dans des communautés s’étendant de la frontière libanaise à la côte israélienne, jusqu’à des zones situées au sud-est de Haïfa.

Tsahal n’a pas précisé si les tentatives d’interception avaient abouti ni combien de drones s’étaient écrasés dans le nord d’Israël, mais les médias israéliens ont fait état d’au moins deux sites d’impact.

La Douzième chaîne a rapporté que des fragments d’un drone avaient été retrouvés dans la ville de Betzet, en Galilée occidentale, à quelques kilomètres de la frontière libanaise, tandis qu’un second site d’impact a été signalé à proximité d’Akko.

Le Hezbollah a revendiqué cette attaque, affirmant qu’il avait tiré des escadrons de drones suicides sur des sites militaires près de Nahariya et d’Akko. Aucun blessé n’a été signalé.

A drone launched by #Hezbollah from Lebanon has been flying around for a while through the north & making its way towards #Haifa.

The Israeli occupation army failed to intercept two drones that infiltrated from Lebanon & fell near #Acre.#Lebanon #Resistance pic.twitter.com/GpHORIcbpq

— ⚡️???? World News ????⚡️ (@ferozwala) November 20, 2024

Une vidéo diffusée en ligne semblait montrer l’un des drones se déplaçant sans être inquiété, à la vue de tous, près de Haïfa.

De l’autre côté de la frontière, l’armée libanaise a déclaré que des tirs israéliens avaient tué un soldat, un jour après avoir déclaré que trois autres membres du personnel avaient péri lors d’une frappe sur leur position dans le sud du Liban.

Un soldat « a succombé à ses blessures après que l’armée israélienne a pris pour cible un véhicule militaire » près de Qlayaa, dans le sud du Liban, a déclaré l’armée libanaise dans un communiqué.

L’agence de presse officielle libanaise National News Agency a rapporté que les troupes de Tsahal « tentaient d’avancer depuis les collines de Kfar Chouba […] pour ouvrir un nouveau front sous le couvert de tirs, d’obus d’artillerie et de frappes aériennes ».

Une équipe d’inspection de l’armée libanaise vérifiant les destructions causées par une frappe aérienne israélienne sur une position militaire dans la ville côtière de Sarafand, au sud du Liban, le 20 novembre 2024. (Crédit : Mahmoud Zayyat/AFP)

« De violents affrontements ont lieu entre le Hezbollah et les forces israéliennes », a ajouté le rapport libanais.

L’armée israélienne a déclaré mardi avoir étendu son déploiement dans le sud du Liban, envoyant des troupes vers les zones d’où des attaques ont été lancées vers Kiryat Shmona.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré que les efforts déployés par les États-Unis pour obtenir une trêve entre Israël et le Hezbollah créaient la possibilité d’un cessez-le-feu durable. Il a appelé les deux parties à accepter l’accord actuellement sur la table.

« Il y a une fenêtre d’opportunité qui s’ouvre pour un cessez-le-feu durable au Liban, qui permettrait le retour des personnes déplacées, assurerait la souveraineté du Liban et la sécurité d’Israël », a-t-il déclaré à la radio Europe 1. « J’appelle toutes les parties avec lesquelles nous sommes en contact étroit à saisir cette opportunité. »

S’adressant à la chaîne de télévision al-Manar, affiliée au Hezbollah, un responsable du groupe terroriste chiite libanais a indiqué qu’il n’était ni trop optimiste ni trop pessimiste quant aux perspectives d’une trêve.

Mahmoud Qmati a déclaré que tout accord devait rapidement mettre fin aux combats et préserver la souveraineté du Liban, une référence apparente à la position d’Israël qui entend pouvoir reprendre ses frappes si le groupe terroriste le menace à nouveau.

Quelque 60 000 habitants ont été évacués des villes du nord d’Israël situées à la frontière avec le Liban peu après l’assaut barbare et sadique commis par le Hamas, alors que l’on craignait que le Hezbollah ne mène une attaque similaire et que les tirs de roquettes du groupe terroriste chiite libanais s’intensifiaient.

Les attaques menées contre le nord d’Israël depuis octobre 2023 ont causé la mort de 44 civils. En outre, 71 soldats et réservistes de l’armée israélienne ont trouvé la mort lors des affrontements transfrontaliers et de l’opération terrestre lancée dans le sud du Liban à la fin du mois de septembre.

Le système de défense anti-missile du « Dôme de fer » interceptant des roquettes lancées depuis le Liban, vu depuis Haïfa, dans le nord d’Israël, le 18 novembre 2024. (Crédit : Leo Correa/AP)

Deux soldats ont été tués lors d’une attaque de drone depuis l’Irak, et plusieurs autres ont eu lieu depuis la Syrie, sans qu’aucun blessé ne soit à déplorer.

Tsahal estime qu’environ 3 000 terroristes du Hezbollah ont été éliminés durant ce conflit.

Une centaine de membres d’autres groupes terroristes auraient également été tués au Liban.

Face à l’escalade, le Hezbollah semble avoir cessé de publier les noms des éléments éliminés.