Israël nous a consultés sur la refonte judiciaire, dit un vice-ministre polonais

Le vice-ministre polonais des Affaires étrangères a déclaré lundi qu’Israël avait consulté la Pologne au sujet de la refonte du système judiciaire, à la suite d’initiatives polonaises antérieures visant à limiter l’autorité du pouvoir judiciaire.

« Bien sûr, nous discutons avec Israël et, dans une certaine mesure, nous avons partagé nos expériences à cet égard », a déclaré Pawel Jablonski à une station de radio polonaise. « Je dis la vérité. Israël s’intéressait à ce qui se passait en Pologne. Nous étions intéressés par ce qui se passait en Israël. »

Jablonski a déclaré que toute modification des tribunaux était une question nationale, notant que la Knesset avait fait avancer les projets de loi sur la justice et que les manifestations de masse qui en avaient résulté avaient été organisées contre ces propositions.

« Il s’agit d’une démocratie – comme toutes les démocraties, avec des problèmes divers – mais je suis convaincu qu’elle y parviendra », a-t-il déclaré en faisant référence à Israël.

Ses remarques sont intervenues un jour après qu’un constitutionnaliste polonais, qui a connu un recul démocratique ces dernières années, a averti qu’Israël était confronté aux mêmes dangers en raison de la réforme judiciaire proposée par le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le professeur Tomasz Tadeusz Koncewicz, directeur du département de droit européen et comparé à l’université de Gdansk en Pologne, a déclaré qu’il y avait un processus de « capture constitutionnelle » dans son pays depuis que le parti au pouvoir, Droit et Justice, a pris le pouvoir en 2015.

« Tout a commencé avec la cour constitutionnelle polonaise. Et c’est une leçon majeure à retenir pour Israël », a-t-il déclaré lors d’une conférence de l’Institut israélien de la démocratie dimanche.

En Pologne, a déclaré Koncewicz, le parti au pouvoir, Droit et Justice, a « arraché » le cœur de la Cour constitutionnelle en nommant des alliés politiques du parti à la magistrature, de sorte que la Cour se considère maintenant comme « un allié du Parlement » et « un facilitateur du pouvoir politique » au lieu d’une institution conçue pour contrôler le pouvoir législatif.

« Une fois que vous n’avez plus de Cour suprême indépendante de l’exécutif, c’est là que la capture constitutionnelle qui s’est produite en Pologne entre en jeu », a-t-il déclaré.

Le président polonais Andrzej Duda, à droite, et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’expriment après une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, à gauche, au siège du réseau électrique polonais à Konstancin-Jeziorna, en Pologne, le 2 juin 2022. (Crédit : AP Photo/Michal Dyjuk)

Lors de l’entretien radio de lundi, Jablonski a également abordé les relations bilatérales entre les deux pays, qui se sont mis d’accord la semaine dernière pour reprendre les voyages de jeunes Israéliens en Pologne à l’occasion de la Shoah, dans le but de dépasser les frictions qui ont duré près de deux ans.

Dans le cadre de cet accord, la Pologne a accepté de rétablir son ambassadeur en Israël pour la première fois depuis juillet 2021, date à laquelle Israël s’est opposé à l’approbation par la Pologne d’une loi interdisant toute restitution future aux héritiers des biens saisis par les nazis pendant la Shoah.

Jablonski a déclaré qu’il ne savait pas quand le nouvel envoyé serait nommé.

« Nous voulons avoir les meilleures relations possibles avec Israël », a-t-il déclaré.

En savoir plus sur :