Une collecte de fonds à Brooklyn avec Ben Gvir annulée, peu avant son voyage

JTA — Une collecte de fonds à laquelle le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir devait faire son apparition et qui devait se tenir au Jewish Children’s Museum, à Brooklyn, a été soudainement annulée vendredi, peu de temps après avoir été annoncée.

Cet événement auquel devait participer le politicien israélien d’extrême droite était organisé par Beis Shmuel Chabad, une synagogue de Crown Heights, au profit du mouvement ‘Habad d’Hébron, en Cisjordanie. Suite à un article écrit par la JTA sur ce gala de charité, les pages qui, sur internet, annonçaient la collecte ont été supprimées et les personnes qui avaient été invitées à y participer ont été informées de son annulation.

L’un des organisateurs a fait savoir à Haaretz que cette annulation était due à des « changements imprévus dans l’emploi du temps du ministre ».

Beis Shmuel Chabad, une synagogue qui suit les pratiques ‘Habad sans être officiellement affiliée au mouvement mondial ‘Habad-Lubavitch, dont le siège et à Crown Heights, comme le ‘Habad d’Hébron (affilié au mouvement) n’ont pas répondu à nos demandes de réaction.

Un porte-parole du mouvement ‘Habad-Lubavitch a indiqué ne pas avoir connaissance d’autres réunions prévues entre Ben Gvir et les responsables ‘Habad au cours de son déplacement sur le sol américain.

Ce gala était l’un des rares arrêts publiquement annoncés du politicien d’extrême-droite – et ce à moins d’une semaine de la toute première visite de Ben Gvir aux Etats-Unis en tant que ministre. Shabtai, une société juive de l’université de Yale, prévoit également d’organiser plusieurs événements avec lui : sur le campus de Yale à New Haven (Connecticut), dans l’Upper East Side de New York et peut-être à Washington, a confié le directeur de l’organisation, le rabbin Shmully Hecht.

L’itinéraire de Ben Gvir, porte-drapeau de l’extrême droite israélienne, fait l’objet d’un examen attentif. Admirateur de feu Meir Kahane, un extrémiste juif qui avait lui-même été condamné pour terrorisme, Ben Gvir et son parti Otzma Yehudit ont appelé à l’expulsion des Palestiniens « déloyaux », à l’annexion de la Cisjordanie et au retour de la présence juive dans la bande de Gaza.

Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, au centre, habillé en costume combinant des éléments des différentes forces placées sous son commandement, lors de la fête juive de Pourim à Hébron, en Cisjordanie, le 7 mars 2023. (Crédit : AP/Ohad Zwigenberg)

Sa nomination au sein de la coalition gouvernementale du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la fin de l’année 2022, avait entraîné la consternation des groupes juifs américains. L’administration Biden, de son côté, avait envisagé une interdiction formelle de ses déplacements aux États-Unis.

Aujourd’hui, alors même que le bureau de Ben Gvir a fait savoir qu’il prévoyait de s’arrêter dans la région de New York, à Washington et à Miami, de grands groupes juifs américains ont indiqué à la JTA qu’ils n’avaient aucunement l’intention de le rencontrer.

Mais au moins un autre événement privé qui réunira le ministre et des personnalités juives américaines est inscrit au programme de ce séjour, selon Ross Glick, responsable des relations publiques juives, qui prévoit d’assister à l’un de ces événements mais qui n’en est pas l’organisateur. Glick, qui était jusqu’à récemment affilié au groupe de droite pro-israélien Betar US, a refusé de donner davantage d’informations.

Un responsable du groupe UnXeptable, un mouvement de protestation israélien qui s’est insurgé contre la visite de Ben Gvir, a déclaré dans un communiqué qu’il était « profondément heureux » de l’annulation du gala de charité.

« Notre coalition contre Ben Gvir et contre le kahanisme grandit de jour en jour », a déclaré Offir Gutelzon. « Itamar Ben Gvir ne représente ni le judaïsme, ni Israël, ni notre communauté. Il dépasse toutes les bornes ». Un communiqué qui s’opposait à la venue du politicien d’extrême-droite, qui avait été diffusé par Gutelzon, a été signé par plusieurs groupes juifs libéraux ainsi que par des défenseurs des familles des otages israéliens.