La police de NY signale un pic d’agressions antisémites liées à la guerre Israël/Hamas

New York Jewish Week via JTA – Le jour où le Hamas a attaqué Israël, un garçon juif a été bousculé et jeté au sol par deux jeunes hommes au sol à Brooklyn. Ce même jour, dans le comté de Rockland, un assaillant a tiré avec un pistolet à billes sur deux femmes en route vers la synagogue et le lendemain, trois hommes juifs ont été la cible de tirs de pistolets à grenailles à Brooklyn.

Ces attaques illustrent l’explosion des incidents antisémites depuis l’assaut du Hamas contre Israël le 7 octobre et la guerre qui s’en est suivie, selon les données du département de la police de New York et d’une agence régionale de sécurité juive. Cela fait écho à ce que l’Anti-Defamation League (ADL) a enregistré comme un pic national de l’antisémitisme au cours de la même période.

Les données de la police de New York fournies au New York Jewish Week lundi, faisaient état de 33 crimes de haine antisémites au cours des trois premières semaines d’octobre, dépassant déjà la moyenne mensuelle de 18 depuis le début de l’année. Mais selon les groupes de sécurité juifs, de nombreux incidents antisémites ne seraient pas signalés.

« Le monde n’est plus tel qu’il était le 6 octobre », a déclaré Mitch Silber, directeur de la Community Security Initiative, qui coordonne la sécurité des institutions juives dans la région de New York, au New York Jewish Week. « Cela devrait inquiéter tout le monde ».

Le groupe de Mitch Silber a recensé 23 incidents antisémites dans l’agglomération new-yorkaise entre le 7 et le 19 octobre. Ce chiffre représente environ le double de celui de l’année dernière à la même époque, lorsque l’initiative de sécurité communautaire avait recensé 20 incidents sur l’ensemble du mois d’octobre.

Les incidents vont des graffitis dans le métro de Manhattan où l’on peut lire « tuez les Juifs » à des actes de violence et de harcèlement. Le groupe a enregistré au moins neuf cas d’agression. L’initiative de sécurité communautaire reçoit des rapports de particuliers, vérifie les rapports d’attaques avec les forces de l’ordre et est informée de certains incidents par l’ADL.

Un homme marche alors que la police patrouille dans un quartier de Brooklyn où vit une importante communauté juive orthodoxe, le 12 octobre 2023 à New York. (Crédit : Spencer Platt/Getty Images/AFP)

Parmi les autres attaques, un étudiant israélien a été frappé avec un bâton à l’université de Columbia, un agresseur a bousculé une femme juive identifiable à Manhattan en criant « Cette truie doit partir », et un homme a frappé une femme dans une station de métro de Manhattan disant que c’était parce qu’elle était juive. Une bannière de la synagogue libre Stephen Wise a été vandalisée avec les mots « F-in k-s », et le Deli de la 2e avenue a été marqué d’une croix gammée. Les Juifs et les Israéliens de tous bords sont ciblés, a déploré Silber.

D’autres incidents sont directement liés à la guerre en Israël et à Gaza, comme en témoigne le graffiti « Globalize the intifada » [mondialisez l’intifada] sur un poteau à Brooklyn, ou le groupes juifs ayant reçu des menaces directement liée aux actions d’Israël. Les attaques signalées par l’Initiative de sécurité communautaire s’accompagnent d’un pic de la rhétorique antisémite en ligne et en particulier sur les plateformes favorisées par les extrémistes, selon l’ADL.

Le NYPD a indiqué que 196 incidents antisémites avaient été signalés à la police depuis le début de l’année 2023. Les juifs ont été, de loin, les plus fréquemment visés par les crimes de haine dans la ville cette année.

Le chiffre total pour cette année marque une légère baisse par rapport à la même période en 2022, après une hausse de l’antisémitisme en 2021 liée au conflit entre Israël et le Hamas cette année-là. Cependant, il y a eu moins d’agressions physiques graves depuis le début du conflit actuel que pendant les affrontements de 2021, a déclaré Silber. Il a félicité la police pour son application rigoureuse de la loi pendant et après les manifestations, qui, en 2021, avaient été le théâtre d’actes de violence.

Des partisans palestiniens se rassemblent pour une manifestation à l’université de Columbia, le 12 octobre 2023, à New York. (Crédit : Yuki Iwamura/AP)

Certains militants pro-palestiniens qui avaient attaqué des Juifs cette année-là ont été condamnés à des peines de prison pour crimes de haine, ce qui pourrait avoir dissuadé d’autres assaillants. Les procédures judiciaires concernant l’une des attaques les plus marquantes de 2021, l’agression de Joey Borgen, se terminent ce mois-ci et pourraient être encore présentes à l’esprit d’éventuels agresseurs, selon Silber.

L’initiative de sécurité communautaire a reçu des centaines de demandes d’écoles, de synagogues et d’autres institutions juives pour une sécurité accrue, pesant lourdement sur les ressources des groupes de sécurité et de la police.

Richard Priem, directeur national adjoint du Service de sécurité communautaire, qui forme des volontaires pour patrouiller dans les synagogues, a déclaré que son groupe avait remarqué une augmentation des activités suspectes autour des synagogues, même si le motif de ces activités n’était pas toujours clair.

Au cours de la semaine qui a suivi le 7 octobre, le groupe a reçu 40 rapports d’activités suspectes ou antisémites aux États-Unis, principalement dans la région de New York, soit plus du double du taux normal. Il a appelé à la vigilance, mais a déclaré que les Juifs devaient poursuivre leurs activités communautaires.

« Ils pourraient préparer quelque chose, ça pourrait être une coïncidence », a-t-il déclaré. « Cela pourrait avoir un caractère antisémite. »