La Syrie accuse Israël de bombarder l’aéroport d’Alep pour la 2e fois en trois jours

BEYROUTH, Liban — Une frappe aérienne israélienne a visé l’aéroport d’Alep, ville du nord de la Syrie, a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), quelques jours après des frappes similaires sur les aéroports d’Alep et de Damas.

« Une frappe aérienne israélienne en provenance de la mer a frappé l’aéroport d’Alep », a déclaré à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.

Le ministère syrien de la Défense a également confirmé les frappes dans la nuit de samedi à dimanche.

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« Vers 23h35, l’ennemi israélien a effectué une frappe aérienne depuis la Méditerranée, ciblant l’aéroport international d’Alep, causant des dommages matériels à l’aéroport et le mettant hors service », a déclaré le ministère dans un communiqué.

Le ministère a fustigé Israël, déclarant que l’attaque « confirme l’approche criminelle de l’occupation israélienne », l’accusant de « crimes contre le peuple palestinien ».

L’armée israélienne n’a pas commenté ces allégations.

Des raids israéliens avaient déjà visé jeudi les aéroports de la capitale syrienne Damas et d’Alep, deux villes contrôlées par le gouvernement syrien, les mettant hors service, selon les médias officiels. Il s’agissait de la première attaque de ce type depuis l’assaut terroriste du Hamas la semaine dernière, qui a donné le coup d’envoi à d’intenses combats.

Les frappes de samedi surviennent quelques heures après que l’aéroport d’Alep a rouvert, le mettant à nouveau hors service, selon l’OSDH, une ONG basée au Royaume Uni qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.

Aleppo Airport has been attacked for the second time in 48 hours by the Zionist entity. It was due to reopen tomorrow at 8am and is now out of operation again. Waiting for official statement regarding casualties and damage pic.twitter.com/OtFQgwA5wB

— vanessa beeley (@VanessaBeeley) October 14, 2023

Plus tôt dans la journée de samedi, l’armée israélienne a déclaré que deux roquettes avaient été lancées depuis la Syrie en direction du nord d’Israël, déclenchant des sirènes dans la ville d’Avnei Eitan, sur le plateau du Golan. L’armée a indiqué que les deux roquettes avaient atterri dans des zones dégagées, sans causer de dégâts.

L’armée a ajouté qu’elle avait répondu par des tirs d’artillerie en direction de la source des tirs de roquettes.

L’incident s’est produit dans un contexte d’escalade des combats à la frontière entre Israël et le Liban.

La guerre a éclaté après le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre, au cours duquel au moins 1 500 terroristes ont franchi la frontière israélienne depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime, tué environ 1 300 personnes et pris 150 à 200 otages de tous âges, sous un déluge de milliers de roquettes tirées sur les villes et villages israéliens.

La grande majorité des personnes tuées lorsque les hommes armés se sont emparés des communautés frontalières étaient des civils – hommes, femmes, enfants et personnes âgées. Des familles entières ont été exécutées dans leurs maisons et, dans certains endroits, les terroristes palestiniens auraient mutilé leurs victimes.

Israël a riposté par des tirs d’artillerie et des frappes aériennes, et les responsables du ministère de la Santé, contrôlé par le Hamas, estiment que plus de 2 200 Palestiniens ont été tués dans ces combats féroces, auxquels s’ajoutent quelque 1 500 terroristes tués en territoire israélien. Israël affirme viser les infrastructures terroristes et toutes les zones où le Hamas opère ou se cache, tout en lançant des avertissements d’évacuation aux civils dans les régions qu’il prévoit d’attaquer.

Israël a déjà été tenu pour responsable de centaines de frappes aériennes sur le territoire syrien depuis le début de la guerre dans ce pays en 2011.

Son aviation aurait notamment visé les forces soutenues par l’Iran et le Hezbollah libanais, alliés de Damas et ennemis jurés d’Israël, ainsi que l’armée syrienne.

Les aéroports de Damas et d’Alep ont déjà été visés à plusieurs reprises.

Les travaux de réparation entrepris à l’aéroport international de Damas, en Syrie, après une frappe israélienne présumée, le 12 juin 2022. (Crédit : SANA)

Israël commente rarement les frappes en Syrie mais dit vouloir empêcher l’Iran de s’implanter à ses portes et a admis avoir effectué des centaines de sorties contre des groupes soutenus par l’Iran qui tentaient de s’implanter dans le pays, au cours de la dernière décennie. Des milliers de combattants soutenus par l’Iran et originaires de toute la région ont rejoint la guerre civile syrienne qui dure depuis 12 ans, afin de faire pencher la balance en faveur des forces du président Bashar Assad.

L’armée affirme avoir attaqué des cargaisons d’armes supposées être destinées à ces groupes, dont le principal est le groupe terroriste libanais Hezbollah. En outre, des frappes aériennes attribuées à Israël ont visé à plusieurs reprises des systèmes de défense aérienne syriens.

Israël a accusé à plusieurs reprises l’armée syrienne d’aider activement le Hezbollah, soutenu par l’Iran, dans la région.