Le Hamas rejette tout accord qui ne mettrait pas fin à la guerre, malgré les efforts

Le Hamas a rejeté jeudi toute proposition d’arrêt temporaire des combats à Gaza et a réitéré son insistance sur un cessez-le-feu durable, alors que les médiateurs américains, égyptiens et qataris tentent d’inciter le groupe terroriste palestinien à revenir à la table des négociations.

« L’idée d’une trêve temporaire dans la guerre, pour reprendre l’agression plus tard, est une chose sur laquelle nous avons déjà exprimé notre position. Le Hamas soutient une fin permanente de la guerre, pas une fin temporaire », a déclaré à l’AFP Taher al-Nunu, haut responsable du groupe terroriste palestinien du Hamas.

Les médiateurs cherchant à négocier un cessez-le-feu à Gaza devraient présenter au Hamas une proposition de trêve de moins d’un mois, a déclaré mercredi à l’AFP une source au fait des pourparlers.

La proposition a été discutée lors de réunions à Doha entre le chef de l’agence de renseignement du Mossad David Barnea, le directeur de la CIA William Burns et le Premier ministre du Qatar, qui se sont achevées lundi, a déclaré la source sous couvert d’anonymat en raison du caractère sensible des discussions.

La source s’est fait l’écho d’informations parues dans les médias israéliens selon lesquelles la dernière proposition impliquait l’échange de plusieurs otages enlevés lors du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël contre des prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël et l’augmentation de l’aide entrant dans la bande de Gaza.

Selon les médias israéliens, le chef du Mossad a présenté aux interlocuteurs qataris une proposition de libération de 11 à 14 otages de Gaza en échange d’une centaine de prisonniers de sécurité palestiniens, ainsi qu’une trêve d’un mois dans les combats dans la bande de Gaza.

Le chef du Mossad David Barnea assistant à une cérémonie marquant le premier anniversaire selon le calendrier hébraïque du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre en cours à Gaza, au cimetière militaire du mont Herzl, à Jérusalem, le 27 octobre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/FLASH90)

Toutes les femmes et tous les enfants encore détenus par le groupe terroriste feraient partie des otages qui seraient libérés dans le cadre de cet accord.

« Les responsables américains pensent que si un accord à court terme peut être conclu, il pourrait conduire à un accord plus permanent », a déclaré la source.

Nunu a déclaré que le Hamas n’avait reçu aucune proposition jusqu’à présent, ajoutant que si le groupe terroriste recevait un tel plan, il y répondrait.

Il a toutefois réitéré les demandes sur lesquelles le groupe terroriste insiste depuis des mois, à savoir « un cessez-le-feu permanent, le retrait [des troupes israéliennes] de Gaza, le retour des personnes déplacées, une aide humanitaire suffisante à Gaza et un accord sérieux d’échange de prisonniers ».

Selon les précédentes informations, la proposition n’exige pas un retrait total des troupes israéliennes de la bande de Gaza ni un arrêt complet des combats – deux points d’achoppement lors des précédents cycles de pourparlers qui ont échoué, le Hamas ayant insisté sur le fait qu’il n’accepterait rien de moins.

Le Qatar s’apprêterait également à présenter au Hamas deux autres propositions de trêve à court terme : une offre de cessez-le-feu de deux jours présentée par les médiateurs égyptiens en vue d’échanger quatre otages israéliens contre des prisonniers palestiniens, et une autre élaborée par Moscou en vue de la libération de deux otages de nationalité russe.

Les déclarations du responsable du Hamas interviennent alors que des médiateurs qataris auraient rencontré les dirigeants du groupe terroriste palestinien à Doha pour discuter de la volonté ou non du Hamas de revenir à la table des négociations.

On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.

Un véhicule de la Croix-Rouge internationale transportant l’otage russo-israélien Roni Krivoi libéré par le Hamas roulant vers le poste-frontière de Rafah avec l’Égypte avant un transfert vers Israël, le 26 novembre 2023. (Crédit : Mohammed Abed/AFP)

Le Hamas avait relâché 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine fin novembre. Quatre captives avaient été remises en liberté précédemment. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 37 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par l’armée.

Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.