Le sergent-chef Yoni Golan, 21 ans : Un commandant de char qui laisse son jumeau dans le deuil

Le sergent-chef Yonatan Golan, dit Yoni, 21 ans, commandant de char dans la 7e brigade du Corps Blindé Mécanisé, originaire de Yehud, a été tué le 7 octobre 2023 lors de l’invasion par le groupe terroriste palestinien du Hamas de l’avant-poste de l’armée israélienne de Nahal Oz.

Il se trouvait à Nahal Oz ce samedi matin et a été réveillé par les tirs de roquettes qui ont déclenché l’assaut. Peu de temps après, son commandant de bataillon l’a appelé pour l’avertir de l’invasion du Hamas et lui a dit de « courir vers les chars ».

Yoni et ses camarades sont entrés en action. Pendant plusieurs heures, ils ont utilisé le char d’assaut pour lutter contre l’attaque transfrontalière dans les régions de Nahal Oz et de Nirim. À un moment donné, ils ont été rappelés au poste militaire de Nahal Oz pour aider à contrer l’invasion du Hamas dans cette base durement touchée.

Là, le char a été touché par des tirs de RPG (lance-roquettes individuels) et l’équipage du char a sauté pour se précipiter vers l’abri anti-bombes du site, sous la protection de Yoni. Son camarade, le sergent Or Avital, a été tué. Lorsque Yoni a voulu récupérer son corps, il a été abattu.

Il a été enterré le 12 octobre à Yehud. Il laisse dans le deuil son père, Ran, sa belle-mère, Adi, et ses frères et sœurs Maya, Dor, Lihi ainsi que son frère jumeau Yotam. La mère de Yoni, Hila, est décédée lorsque Yotam et lui avaient 4 ans.

Né dans le quartier de Neve Monosson à Yehud, non loin de Tel Aviv, Yoni a vécu jusqu’à l’âge de 5 ans dans les bases de l’armée de l’air, aux côtés de son père qui était pilote militaire. Il a ensuite grandi à Yehud, où il était actif dans la troupe locale de scouts. C’était également un joueur de basket-ball talentueux et un musicien très doué, qui jouait de la guitare pendant la majeure partie de son temps libre.

Après avoir terminé ses études secondaires, Yoni a décidé de s’inscrire à l’académie militaire Minsharim Kalu, située dans le kibboutz Maagan Michael. C’est là-bas qu’il a rencontré son ami, le sergent-chef Ido Harush, tué le 7 octobre 2023 lors d’un combat contre le Hamas dans l’avant-poste militaire de Yiftah.

Il s’était enrôlé dans Tsahal en août 2021. Alors qu’il avait envisagé de rejoindre l’armée de l’air, il a décidé de s’enrôler dans le Corps Blindé Mécanisé, estimant que c’était là qu’on avait le plus besoin de lui. Il a gravi les échelons jusqu’à devenir commandant de char.

Son père, Ran, a raconté à la chaîne publique Kan que Yoni « a toujours pris soin de ceux qui l’entouraient, que ce soit au basket-ball, chez les scouts ou plus tard en tant que chef de char. Il s’est toujours préoccupé de ceux qui se trouvaient à proximité, ainsi que de ceux qui étaient discrets ou qui traversaient une période difficile ».

Et en ce sombre samedi, « Yoni a fait ce que Yoni savait faire : il est revenu pour sauver ses soldats, pour les sauver du char, il a protégé son commandant de compagnie adjoint et son artilleur pour qu’ils puissent se mettre à l’abri. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’il n’a pas eu peur un seul instant. Il a fait ce qu’il savait faire et ce qu’il avait toujours voulu faire : protéger ses amis ».

Il aimait l’astronomie lorsqu’il était enfant, a ajouté son père.

« Il a toujours été fasciné par les étoiles… Nous voulions tous les deux atteindre les étoiles. »

« Il est dans les étoiles maintenant. Il est notre étoile. »

Le frère jumeau de Yoni, Yotam, a raconté sur le site de Tsahal qu’ils étaient tellement identiques qu’ils devaient toujours être habillés dans des coloris différents : « J’étais habillé dans des couleurs chaudes, et Yoni dans des couleurs froides. Et cela correspondait vraiment à nos personnalités, j’étais une tête brûlée et agité, tandis que Yoni était calme et insouciant. »

Yotam a raconté que les deux jeunes gens étaient « aussi identiques qu’il est possible de l’être ».

« Quand on est enfant, on trouve ça choquant. Puis en grandissant, il y a un moment où on réalise que c’est la meilleure chose qui vous soit arrivée. »

Selon lui, c’est lorsqu’ils ont cessé de partager leur chambre, qu’ils ont compris. « Tout ce que nous voulions, c’était nous séparer, et soudain, nous avons voulu être à nouveau réunis. »

Jusqu’à ce qu’ils aillent dans des académies pré-militaires différentes après le lycée, a-t-il dit, la plus longue séparation qu’ils aient connue a été d’une semaine.

Lorsqu’il a appris que Yoni avait été tué, Yotam a expliqué être « tombé à terre et s’être effondré ».

« C’est le pire sentiment que j’aie jamais éprouvé. Je ne pense pas que je ressentirai jamais quelque chose de comparable. »

Lors de ses funérailles, « lorsqu’ils ont mis son cercueil en terre, j’ai eu l’impression qu’une moitié de moi partait avec lui… Perdre son jumeau, c’est se perdre soi-même. Chaque inspiration que j’ai prise, chaque pensée que j’ai eue, c’était avec lui ».

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