Les autorités invitent les Israéliens en Thaïlande à la vigilance face au « fort risque » terroriste

Le cabinet du Premier ministre a déclaré mardi qu’il existait un « risque élevé d’attentat contre les Israéliens et les Juifs en Thaïlande », la police thaïlandaise ayant semble-t-il averti de l’existence d’un projet terroriste le jour de la fête de la pleine lune, le 15 novembre, sur la célèbre île de Koh Phangan.

Des rumeurs circulaient déjà au sujet d’un complot soutenu par l’Iran contre des touristes israéliens au Sri Lanka. A aussi été évoquée : une tentative d’assassinat du président américain élu Donald Trump.

Contrairement à ceux au Sri Lanka, les ressortissants israéliens n’ont pas reçu l’ordre de quitter la Thaïlande et les services du Premier ministre ont indiqué mardi que le niveau de la menace était inchangé.

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La déclaration, publiée au nom du Mossad et du Conseil national de sécurité, dit en substance : « Ces derniers mois, les services de sécurité israéliens, en coopération avec les services de sécurité thaïlandais, ont pris des mesures pour déjouer plusieurs incidents » dans le pays.

« Depuis le 7 octobre et la guerre [à Gaza], l’Iran et ses mandataires redoublent d’efforts pour s’en prendre à des cibles israéliennes et juives un peu partout dans le monde », peut-on lire dans le communiqué.

Le Conseil national de sécurité invite les ressortissants israéliens en Thaïlande à rester vigilants, ne pas faire ostensiblement état de leur identité israélienne ou juive, éviter les rassemblements de masse notoirement associés aux Israéliens, éviter de publier leur itinéraire de voyage sur les réseaux sociaux et contacter les services de sécurité locaux en cas de soupçon d’action hostile contre des Israéliens ou des Juifs.

Sur cette photo d’archive du 5 juillet 2020, des bateaux de pêche et de transport de touristes passent le long d’une plage déserte de la célèbre île de Koh Phangan, en Thaïlande. (Crédit : AP Photo/Adam Schreck)

L’avertissement, qui précise que ses recommandations « s’appliquent à l’ensemble du pays et non à une zone en particulier », a suivi de quelques heures une information de Ynet faisant état de l’existence d’un document interne de la police thaïlandaise concernant un complot terroriste contre des Israéliens à Koh Phangan.

Ce document mettrait spécifiquement l’accent sur le risque d’attaque lors de la fête de la pleine lune, ce vendredi, qui attire généralement de nombreux touristes israéliens. Ynet évoque des sources proches du dossier qui corroborent le haut niveau de risque pour les Israéliens qui sont des milliers, sinon des dizaines de milliers, à Koh Phangan.

Le site d’information a déclaré que la police thaïlandaise avait installé des barrages routiers sur Koh Phangan en raison du risque d’attaques.

Par ailleurs, on a appris par une plainte déposée aux Etats-Unis et rendue publique vendredi dernier que Farhad Shakeri, ressortissant afghan accusé d’avoir été engagé par les Gardiens de la révolution iranienne pour assassiner Donald Trump, avait avoué aux enquêteurs du FBI qu’on l’avait également chargé de préparer une fusillade de masse de touristes israéliens près de la baie d’Arugam, au Sri Lanka, en octobre dernier.

Shakeri avait par ailleurs reçu l’ordre d’assassiner deux hommes d’affaires juifs à New York, ainsi qu’un journaliste irano-américain hostile à la République islamique, selon les termes de la plainte.

Illustration : Un surfeur assiste à une compétition de surf organisée pour relancer le tourisme local sur l’île d’Arugam Bay, dans l’est du Sri Lanka, le 27 septembre 2020. (Crédit : Ishara S. Kodikara/AFP)

Israël avait enjoint à ses ressortissants de quitter ce pays insulaire d’Asie du Sud fin octobre. Selon les éléments du dossier judiciaire, les autorités locales ont interpelé trois personnes liées au projet de Shakeri au Sri Lanka.

Selon la même source, l’un des détenus, qui aurait purgé une peine de prison avec Shakeri, avait surveillé la baie d’Arugam sur ordre de Shakeri, après avoir surveillé, toujours pour son compte, le consulat d’Israël au Sri Lanka – une entité non physique, puisque les activités consulaires d’Israël sont placées sous la supervision de la mission diplomatique en Inde.

Après avoir envoyé aux Gardiens de la révolution des images captées lors de ces activités de surveillance, Shakeri avait reçu pour instruction d’identifier une autre cible.

Téhéran a orchestré des attaques contre des cibles israéliennes et juives un peu partout en Occident. Depuis 2020, on estime à 33 le nombre d’enlèvements et de meurtres soutenus par l’Iran qui auraient été déjoués.