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Les États-Unis se joignent à la guerre d’Israël contre l’Iran

Le président américain a dit avoir « travaillé en équipe » avec Netanyahu et totalement détruit les principales installations d'enrichissement nucléaire de l'Iran - Fordo, Natanz et Ispahan

Cette image satellite fournie par Maxar Technologies montre l'installation d'enrichissement de Fordo en Iran le 24 janvier 2025. (Crédit : Maxar Technologies via AP)
Cette image satellite fournie par Maxar Technologies montre l'installation d'enrichissement de Fordo en Iran le 24 janvier 2025. (Crédit : Maxar Technologies via AP)

Le président américain Donald Trump a annoncé, dimanche matin, que les États-Unis avaient mené une « attaque réussie » contre les sites nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan en Iran, quelques heures après avoir semblé laisser entendre que la question de l’implication américaine dans la campagne israélienne contre le programme nucléaire iranien n’était pas encore définitivement tranchée.

La décision d’impliquer directement les États-Unis dans la guerre a été prise après plus d’une semaine de frappes israéliennes qui ont endommagé les installations nucléaires iraniennes, qui ont détruit les défenses aériennes du pays et qui ont éliminé de nombreux hauts responsables militaires et scientifiques nucléaires. En représailles, l’Iran a lancé des dizaines de missiles balistiques sur Israël.

« Une charge complète de BOMBES a été larguée sur le site principal, Fordo », a écrit Trump sur Truth Social, en référence à un site souterrain difficile à détruire, considéré comme la partie la plus importante du programme nucléaire de la république islamique.

« Tous les avions sont désormais hors de l’espace aérien iranien [et]… ils rentrent en toute sécurité », a-t-il écrit. « Félicitations à nos grands guerriers américains. Aucune autre armée au monde n’aurait pu accomplir cela. »
« L’HEURE EST VENUE POUR LA PAIX ! », a ajouté Trump.

Il a ensuite partagé un message provenant d’un compte de renseignement open source affirmant que « Fordo n’existe plus ».

Il a fourni plus de détails sur l’opération au cours d’une allocution télévisée depuis la Maison Blanche à 22 heures. Il était entouré du vice-président JD Vance, du secrétaire d’État Marco Rubio et du secrétaire à la Défense Pete Hegseth.

« Notre objectif était de détruire les capacités d’enrichissement nucléaire de l’Iran et de mettre fin à la menace nucléaire que représente le premier État sponsor du terrorisme au monde », a dit Trump.

« Ce soir, je peux annoncer au monde entier que ces frappes ont été un succès militaire spectaculaire », a-t-il déclaré. « Les principales installations d’enrichissement nucléaire de l’Iran ont été complètement et totalement détruites. »

Le président américain Donald Trump s’exprime depuis la salle Est de la Maison Blanche à Washington, le 21 juin 2025, après que l’armée américaine a frappé trois sites nucléaires et militaires iraniens, se joignant directement à l’effort d’Israël pour décapiter le programme nucléaire du pays, en présence du vice-président JD Vance, du secrétaire d’État Marco Rubio et du secrétaire à la Défense Pete Hegseth. (Crédit : Carlos Barria/Pool via AP)

Un responsable israélien anonyme a déclaré à Axios que les États-Unis avaient utilisé des bombardiers furtifs B-2 pour attaquer les sites nucléaires.

Ces avions sophistiqués sont connus pour être capables de transporter l’énorme bombe GBU-57 Massive Ordnance Penetrator, qui pèse 30 000 livres. Une bombe « bunker buster » susceptible d’avoir les capacités de détruire l’installation de Fordo, qui était restée intacte au cours des huit derniers jours, alors même qu’Israël infligeait des dégâts considérables aux installations nucléaires de Natanz et d’Ispahan.

Cette image satellite fournie par Maxar Technologies montre l’installation d’enrichissement de Fordo en Iran le 24 janvier 2025. (Crédit : Maxar Technologies via AP)

On estime que cette bombe peut pénétrer à environ 61 mètres sous la surface avant d’exploser et qu’elle peut être larguée à plusieurs reprises, creusant ainsi de plus en plus profondément à chaque explosion successive.

Au total, six bombes antibunker ont été utilisées sur l’installation de Fordo, selon Sean Hannity de Fox News, qui a déclaré avoir parlé à Trump.

On avait précédemment estimé que deux bombes antibunker suffiraient pour détruire le site.

Les sites de Natanz et d’Ispahan ont été frappés par 30 missiles Tomahawk lancés par des sous-marins américains à environ 650 km de distance, a noté Hannity.

Coordination avec Israël

Trump s’est entretenu avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu peu après la fin des frappes américaines, a déclaré un responsable de la Maison Blanche, et Axios a rapporté que les États-Unis avaient prévenu Israël avant de lancer les frappes. Ce qui a été a été corroboré par la chaîne d’information israélienne N12, qui a rapporté qu’un petit groupe de ministres israéliens de haut rang s’était réuni à partir de 22 heures, heure locale, jusqu’à peu après l’annonce faite par Trump.

Dans une déclaration vidéo publiée peu avant le discours de Trump, Netanyahu a remercié le président américain pour sa décision de frapper les sites nucléaires de la république islamique.

« Félicitations, président Trump. Votre décision audacieuse de cibler les installations nucléaires iraniennes avec la puissance impressionnante et légitime des États-Unis va changer le cours de l’Histoire », a déclaré Netanyahu.
« Dans le cadre de l’opération Rising Lion, Israël a accompli des choses vraiment incroyables. Mais dans l’action menée ce soir contre les installations nucléaires iraniennes, l’Amérique a été vraiment inégalée. Elle a fait ce qu’aucun autre pays au monde n’aurait pu faire », a-t-il affirmé. « L’Histoire retiendra que le président Trump a agi pour priver le régime le plus dangereux du monde des armes les plus dangereuses du monde. »

« Son leadership aujourd’hui a créé un tournant historique qui peut contribuer à mener le Moyen-Orient et au-delà vers un avenir de prospérité et de paix », a ajouté Netanyahu. « Le président Trump et moi-même disons souvent que la paix passe par la force. D’abord vient la force, puis vient la paix. Et ce soir, le président Trump et les États-Unis ont agi avec beaucoup de force.

« Président Trump, je vous remercie. Le peuple d’Israël vous remercie. Les forces de la civilisation vous remercient », a-t-il conclu. « Que Dieu bénisse l’Amérique. Que Dieu bénisse Israël et que Dieu bénisse notre alliance inébranlable, notre foi indestructible. »

Dans une deuxième vidéo, en hébreu, Netanyahu a dit que sa promesse de détruire les installations nucléaires iraniennes avait été « tenue ».

Trump, dans son propre discours, a remercié et félicité Netanyahu, affirmant que les deux hommes avaient « travaillé en équipe comme peut-être aucune équipe n’avait jamais travaillé auparavant ».

Les États-Unis avaient envoyé des messages contradictoires à Israël et semblaient indécis, jusqu’à l’annonce des frappes, quant à leur participation à la campagne militaire contre les installations nucléaires iraniennes.

Trump avait déclaré jeudi qu’il déciderait si les États-Unis attaqueraient l’Iran dans les deux prochaines semaines. Ce qui aurait frustré Israël, dont des responsables avaient, semble-t-il, déclaré aux États-Unis que Jérusalem pourrait agir seule avant l’expiration du délai.

L’Iran défie les États-Unis et affirme que les travaux se poursuivront

L’agence de presse officielle iranienne IRNA a confirmé l’attaque contre le site nucléaire de Fordo et a reconnu que des frappes distinctes avaient visé Natanz et Ispahan.

Citant un communiqué de la province iranienne de Qom, l’IRNA a déclaré : « Il y a quelques heures, lorsque les défenses aériennes de Qom ont été activées et que des cibles hostiles ont été identifiées, une partie du site nucléaire de Fordo a été attaquée par des ennemis. »

L’agence de presse a également cité Akbar Salehi, vice-gouverneur d’Ispahan chargé des affaires de sécurité, qui a dit qu’il y avait eu des attaques autour du site. Il n’a pas donné plus de détails.

Cette photo montre une réplique de la centrale nucléaire iranienne de Bushehr lors d’une exposition à la Conférence internationale sur la science et la technologie nucléaires à Ispahan, le 6 mai 2024 (Crédit : Atta Kenare/AFP)

Confirmant les frappes, l’agence atomique iranienne a noté que le pays poursuivrait ses activités nucléaires malgré les attaques américaines contre des installations clés.

« L’Organisation de l’énergie atomique iranienne assure à la grande nation iranienne que malgré les complots malveillants de ses ennemis […] elle ne laissera pas entraver le développement de cette industrie nationale (nucléaire), qui est le fruit du sang des martyrs du nucléaire », a déclaré l’organisation dans un communiqué publié par les médias d’État.

Elle a également affirmé que les attaques contre ses sites nucléaires violaient le droit international, sans préciser l’étendue des dégâts causés.

Les médias d’État iraniens ont ensuite cité le Centre national pour la sécurité nucléaire, qui a publié un communiqué indiquant que ses détecteurs de rayonnement n’avaient enregistré aucune fuite radioactive après les frappes.

« Il n’y a aucun danger pour les habitants vivant à proximité des sites susmentionnés », a indiqué le communiqué.
Un commentateur de la chaîne publique iranienne IRIB a précisé, après les frappes, que tous les citoyens et soldats américains présents dans la région étaient désormais des « cibles légitimes ».

La chaîne a diffusé une carte montrant les bases américaines dans la région, accompagnée du commentaire suivant : « Vous avez commencé, nous finirons. »

Se préparer à une riposte

Les États-Unis semblaient désireux d’éviter une nouvelle escalade avec l’Iran et ils ont cherché à le faire savoir dans un message qui aurait été envoyé à la république islamique immédiatement après les frappes.

Citant des sources anonymes, CBS News a rapporté que Washington avait informé Téhéran que les frappes étaient limitées à son programme nucléaire et que les États-Unis ne cherchaient pas à renverser le régime.

Dans son discours, Trump a réitéré que l’Iran pouvait encore choisir la paix, mais il a averti qu’une « tragédie » l’attendait s’il ne le faisait pas.

« Cela ne peut pas continuer. Il y aura soit la paix, soit une tragédie pour l’Iran bien plus grande que celle à laquelle nous avons assisté ces huit derniers jours », a déclaré le président américain, avant d’ajouter : « N’oubliez pas qu’il reste de nombreuses cibles. »

« Si la paix ne revient pas rapidement, nous poursuivrons ces autres cibles avec précision, rapidité et habileté — la plupart d’entre elles peuvent être éliminées en quelques minutes », a-t-il déclaré.

En Israël, le Commandement du front intérieur de l’armée israélienne a annoncé qu’il avait mis à jour les directives civiles et qu’à compter de ce jour, tous les rassemblements dans le pays étaient interdits, toutes les écoles resteraient fermées et seules les activités essentielles seraient autorisées.

Ces nouvelles directives marquent un retour au niveau de restrictions le plus strict imposé au début de la guerre avec l’Iran. Elles avaient été assouplies ces derniers jours, permettant la reprise des activités sur les lieux de travail et les petits rassemblements.

Dans ce qui semble être une mesure de précaution supplémentaire, l’Autorité aéroportuaire israélienne a annoncé la fermeture de l’espace aérien israélien.

Les passages terrestres vers l’Égypte et la Jordanie restent ouverts, a indiqué l’autorité portuaire.

Israël affirme que son offensive de grande envergure, lancée vendredi dernier contre les principaux dirigeants militaires iraniens, des scientifiques nucléaires, des sites d’enrichissement d’uranium et le programme de missiles balistiques, est nécessaire pour empêcher la république islamique de réaliser son projet déclaré de détruire l’État juif.

L’Iran a riposté en lançant plus de 470 missiles balistiques et environ 1 000 drones sur Israël.
Selon les autorités de la Santé et les hôpitaux, les attaques iraniennes ont fait 24 morts et des milliers de blessés en Israël. Certains missiles ont touché des immeubles d’habitation, causant d’importants dégâts.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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