L’Iran pourrait revoir sa doctrine nucléaire face à une « menace existentielle » – proche de Khamenei

Kamal Kharrazi, conseiller du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré vendredi que la République islamique pourrait revoir sa doctrine nucléaire si Téhéran était exposé à une « menace existentielle ».

« Nous disposons aujourd’hui des capacités techniques nécessaires pour produire des armes nucléaires […] Seule la fatwa du guide suprême l’interdit actuellement », a déclaré Kharrazi à la chaîne de télévision Al-Mayadeen, liée au groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.

« Si la survie de l’Iran est sérieusement menacée, nous nous réservons le droit de reconsidérer la question », a-t-il déclaré selon le Tehran Times.

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Khamenei a interdit le développement d’armes nucléaires dans une fatwa au début des années 2000 et a réitéré sa position en 2019 en déclarant : « Construire et stocker des bombes nucléaires est une erreur et les utiliser est haram [interdit par la religion] […] Bien que nous disposions de la technologie nucléaire, l’Iran l’a fermement évitée. »

Ces dernières années, les responsables iraniens ont menacé à maintes reprises de bouleverser la doctrine nucléaire du pays.

Kharrazi a réaffirmé que l’Iran répondrait à l’attaque israélienne de représailles du week-end dernier au moment et de la manière appropriés, ajoutant que Téhéran était également susceptible d’augmenter la portée de ses missiles balistiques.

Des automobilistes circulant devant un panneau d’affichage à Téhéran représentant des missiles frappant Jérusalem et déclarant « Israël doit être rayé de la surface de la Terre », couvrant la façade d’un immeuble, à Téhéran, le 26 octobre 2024. (Crédit : Atta Kenare/AFP)

« Nous sommes prêts pour la guerre, mais nous ne voulons pas d’escalade parce que nous avons actuellement prouvé notre capacité à dissuader de le faire », a-t-il déclaré, selon une traduction de l’interview du Telegraph.

« La question est du ressort des Israéliens ; s’ils veulent vraiment continuer, nous leur répondrons. Nos capacités en matière de missiles sont claires pour tout le monde et tout le monde y croit, et nous l’avons prouvé au cours de nos opérations. »

Alors que l’on craint une éventuelle riposte iranienne aux frappes israéliennes en Iran, lancées en représailles à l’attaque balistique de la République islamique contre Israël le 1er octobre, la chaîne publique Kann a rapporté vendredi qu’Israël avait renforcé ses mesures de sécurité dans une installation sensible.

La chaîne n’a pas précisé de quelle installation il s’agissait.

Le reportage indique également qu’Israël continue d’évaluer l’ampleur et la date de l’attaque iranienne en fonction des élections présidentielles américaines qui se tiendront la semaine prochaine. Les responsables israéliens estiment que l’Iran réagira, soit directement, soit par l’intermédiaire de ses mandataires en Irak et au Yémen.

Jeudi, le New York Times a rapporté que Khamenei aurait ordonné aux responsables militaires de préparer une attaque de représailles contre Israël, mais a déclaré que la réponse ne devrait pas intervenir avant que les Américains ne se rendent aux urnes le 5 novembre, bien que d’autres organes de presse aient cité des sources affirmant qu’elle pourrait intervenir avant le scrutin.