Major Or Ran, 29 ans : commandant d’une unité d’élite et fan de motos et de jeeps

Le major Or Yossef Ran, 29 ans et commandant d’une unité du commando d’élite Duvdevan, originaire de l’avant-poste Givot Olam, en Cisjordanie, a été tué le 7 octobre en défendant le kibboutz Kfar Aza contre le Hamas.

Dès le début de l’attaque du Hamas, Or a immédiatement mis le cap vers le sud pour rejoindre ses camarades, non loin de la ligne de front, avec son neveu, Harel, membre de son unité. En chemin, ils ont combattu plusieurs groupes de terroristes, avant d’arriver dans la ville assiégée de Kfar Aza vers 8 heures du matin.

Selon Israel Hayom, après des heures passées à porter secours aux habitants et échanger de tirs avec les terroristes, Or a vu son véhicule blindé touché par un lance-grenades. Lorsque ses camarades et lui en sont sortis, ils ont été fauchés par des rafales de balles.

Or a été touché à la tête : lorsque son neveu est arrivé pour aider les blessés, il s’est rendu compte que son oncle se trouvait parmi eux. Il était à ses côtés lorsqu’il a rendu son dernier souffle, alors qu’il attendait son évacuation par hélicoptère.

Or a été inhumé le 10 octobre à Givot Olam. Il laisse dans la peine ses parents, Sharona et Avri, et ses neuf frères et sœurs, Bitya, Mika, Sara, Daniel, Pinhas, Bat Ami, Ben-Hai, Sne et Porat.

Il est né et a grandi dans l’avant-poste de Givot Olam, en Cisjordanie, établi par son père non loin de l’implantation d’Itamar. Il faisait partie d’une famille controversée, connue pour son activisme dans les implantations et ses démêlés avec la justice, ainsi que pour des affrontements avec les Palestiniens dans le nord de la Cisjordanie.

Il était le 8e d’une fratrie de 10 et avait grandi dans la ferme familiale, très imprégné de la vie agricole : il travaillait la terre et passait l’essentiel de son temps dehors, sur un tracteur ou sous une tente. Il aimait passer du temps dans la nature, à moto, à parcourir les chemins des environs.

En 2012, il s’était engagé dans l’armée israélienne, dans l’infanterie, avant de se voir confier le commandement d’une escouade mobile [l’Unité 5515] puis de l’unité mobile Duvdevan.

Sa sœur, Mika, a déclaré au journal Makor Rishon : « Orush était un héros, mais ce n’est pas ce qui le définissait. Il aimait la vie et était très drôle et blagueur, sans oublier qu’il était idéaliste et avait de belles valeurs, un sens absolu de la mission et une profonde gratitude. Ce qu’il faisait était très clair pour lui, et cela n’avait pour lui rien d’héroïque. C’était un homme simple, qui aimait la vie. »

Mika a dit qu’Or « était un crâneur. Il passait son temps à bricoler. Il a eu sa première boîte à outils à l’âge de quatre ans… Il avait trois motos et deux jeeps, ses amours. Ça et la nature. Nous regardons en boucle les photos de lui, et toutes ces photos ont été prises lors de randonnées dans la nature. Sa vie entière était tournée vers la nature. C’était une âme libre, mais très ordonnée, organisée. »

Une autre de ses sœurs, Bat Ami, a écrit sur Facebook à « Orush. Notre amour. Tant de douleur. Tant de tristesse. Tant de cœurs brisés. »

« Allumez la lumière pour nous. Il fait si sombre ici », a-t-elle ajouté. « Regardez ce que nous avons perdu. Nous continuerons à apporter de la lumière, mon amour. Tu es sans doute déjà en train de blaguer avec tout le monde là-haut. De faire tourner les anges en bourrique. De te moquer de nous, les femmes, avec tous nos pleurs. Sérieusement, cette blague n’est pas drôle. Reviens. »

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