Netanyahu et Trump parlent des otages

Dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a indiqué avoir discuté avec le président-élu américain Donald Trump des efforts en cours visant à ramener les otages détenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza. Par ailleurs, des responsables israéliens ont indiqué qu’un accord pourrait être conclu dans moins de deux semaines, malgré les points de blocage dans les pourparlers.

Le Premier ministre a indiqué que Trump et lui avaient « longuement parlé des efforts que nous déployons pour libérer nos otages », sans accepter de rentrer dans les détails.

« Nous travaillons en permanence, sans relâche, pour ramener nos otages à la maison, les vivants et les morts en même temps », a-t-il affirmé, tout en ajoutant que « moins nous en parlerons, mieux ce sera – de cette façon, avec l’aide de Dieu, nous réussirons ».

Un responsable israélien a déclaré, sous couvert d’anonymat, dimanche dans les colonnes du quotidien Israel Hayom qu’un accord de « trêve contre libération d’otages » serait probablement conclu d’ici Hanoukka, qui commence cette année le 25 décembre au soir.

Pour l’heure, cependant, les pourparlers sont dans l’impasse faute d’accord sur le nombre d’otages à libérer dans le cadre d’un règlement partiel, selon la Treizième chaîne. Le Hamas insiste pour en libérer beaucoup moins que ce qu’exige Israël, et ce dernier n’est pas disposé à céder, selon le reportage.

La chaîne N12 a rapporté dimanche soir que lors de la conversation entre Netanyahu et Trump, le Premier ministre a dit au président-élu que les États-Unis devaient faire pression sur les négociateurs pour qu’ils acceptent de libérer un nombre beaucoup plus élevé d’otages, et que le Hamas offrait actuellement « un nombre inacceptable » d’otages à libérer dans la catégorie dite « humanitaire ».

Le cabinet de sécurité nationale réunit, au siège du Commandement du Centre de l’armée israélienne, à Jérusalem, le 15 décembre 2024. (Crédit : Capture d’écran/GPO)

Netanyahu a également réuni le cabinet de sécurité dimanche soir, pour une réunion qui s’est tenue au siège du Commandement du Centre de l’armée israélienne, à Jérusalem. Le chef d’état-major de Tsahal, Herzl Halevi, et la procureure générale, Gali Baharav-Miara, ont également participé à cette réunion.

Les chefs des agence de renseignement du Mossad et de sécurité intérieure du Shin Bet ont déclaré aux ministres que le Hamas était disposé à conclure un accord, selon Ynet, qui a cité un haut fonctionnaire israélien. « Nous pensons être en mesure de parvenir à un accord dans les semaines à venir », a déclaré le responsable.

Les ministres ont également discuté de la situation sécuritaire en Cisjordanie, selon le média, où les récents affrontements entre les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne (AP) et les groupes terroristes locaux ont aggravé la violence déjà galopante, dont les responsables israéliens craignent qu’elle ne s’étende à Israël même.

Par ailleurs, Adam Boehler, l’envoyé spécial américain pour les questions des otages choisi par Trump, se rendra discrètement en Israël cette semaine, selon Ynet. Bien qu’il vienne en tant que simple citoyen, il devrait rencontrer des responsables israéliens pour discuter des otages de Gaza, selon le site d’information.

La semaine dernière, le Wall Street Journal a rapporté que le Hamas avait cédé à la demande israélienne de maintenir temporairement les troupes israéliennes à Gaza dans le cadre d’un éventuel accord de « trêve contre otages ». Le groupe terroriste palestinien avait précédemment refusé de libérer d’autres otages à moins qu’Israël n’accepte un retrait total de l’enclave et la fin de la guerre, ce que le gouvernement a refusé.

On estime que 96 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.

Dans un message vidéo diffusé dimanche, Netanyahu a déclaré que son entretien avec Trump avait été « très amical, très chaleureux et très important » et qu’il avait porté sur la nécessité pour Israël « d’atteindre une victoire totale », une semaine après la chute précipitée du régime de Bashar el-Assad en Syrie et plusieurs semaines après la conclusion d’un cessez-le-feu entre Israël et le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah au Liban.

Netanyahu a également déclaré qu’Israël était en train de « changer la face du Moyen-Orient », affirmant qu’il s’était engagé il y a un an à ce que le pays le fasse dans le cadre de sa campagne militaire, et c’est ce qu’il a fait.

Des Israéliens participant à un rassemblement appelant à la libération des otages détenus par le Hamas à Gaza, et marquant les 435 jours de leur captivité, sur la Place des Otages, à Tel Aviv, le 14 décembre 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

« La Syrie n’est pas la même Syrie, le Liban n’est pas le même Liban, Gaza n’est pas la même Gaza, et le leader de l’axe – l’Iran – n’est pas le même Iran », a déclaré le Premier ministre.

« Nous sommes déterminés à empêcher le Hezbollah de se réarmer », a-t-il ajouté.

« Il s’agit d’un examen permanent pour Israël. Nous devons y répondre et nous le ferons. Je le dis de façon très claire au Hezbollah et à l’Iran : pour vous empêcher de nous nuire, nous continuerons à agir contre vous autant que nécessaire, partout et à tout moment. »

Le mois dernier, Israël et le Hezbollah ont conclu un cessez-le-feu précaire qui, dans l’ensemble, se maintient après plus d’un an d’attaques quotidiennes de roquettes et de drones contre Israël par le groupe terroriste chiite libanais soutenu par l’Iran. Israël a toutefois frappé plusieurs opérateurs et sites du Hezbollah en réponse à des violations présumées du cessez-le-feu, qui stipule que le groupe terroriste n’opérera plus du tout dans le sud du Liban.

Cette semaine, Israël a également détruit environ 80 % des équipements militaires du régime déchu d’Assad en Syrie, alors que l’on craint que les armes du dictateur ne tombent entre des mains hostiles dans le cadre de la reprise chaotique du pays par les forces rebelles dirigées par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie, le Front Al-Nosra.

Dans sa vidéo, Netanyahu a réaffirmé que les frappes aériennes en Syrie avaient pour but de s’assurer que les armes ne seraient pas utilisées contre Israël à l’avenir. Il a également indiqué qu’Israël avait frappé les voies d’approvisionnement en armes du Hezbollah, citant une déclaration du chef du groupe terroriste Naïm Qassem selon laquelle « le Hezbollah a perdu sa voie d’approvisionnement militaire via la Syrie à ce stade ».

« Nous n’avons aucun intérêt à entrer dans un conflit avec la Syrie », a souligné Netanyahu.

« Nous déterminerons la politique d’Israël à l’égard de la Syrie en fonction de la réalité émergente sur le terrain », a-t-il déclaré, notant que la réalité régionale actuelle est « dynamique – elle change rapidement ».