Le Hezbollah reconnaît ne plus pouvoir être ravitaillé militairement via la Syrie
Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, espère que le nouveau pouvoir en Syrie ne "normalisera pas" ses relations avec Israël
Le chef du Hezbollah a reconnu samedi que le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah ne pouvait plus être ravitaillé militairement via la Syrie, après la chute de son allié, le dictateur syrien Bashar el-Assad, renversé par les rebelles islamistes.
« Le Hezbollah perd […] une ligne de ravitaillement militaire via la Syrie, mais cette perte reste un détail dans le cadre de l’action de résistance » à Israël, a déclaré Naïm Qassem lors d’un discours télévisé, ajoutant que « la résistance doit s’adapter aux circonstances ». Sa formation pro-Iran a soutenu Assad militairement pendant plus d’une décennie de conflit en Syrie.
Qassem a dit espérer que les nouvelles autorités syriennes, qui ont renversé Assad, « ne normaliseront pas » leurs relations avec Israël, ennemi juré du groupe terroriste chiite libanais soutenu par l’Iran.
Il a « souhaité » que le nouveau pouvoir en Syrie « considère Israël comme un ennemi et qu’il ne normalisera pas ses relations », a indiqué Qassem dans son premier discours télévisé depuis la chute d’Assad.
À l’issue d’une offensive de onze jours, la coalition rebelle menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie, a renversé le 8 décembre le pouvoir d’Assad, qui a fui en Russie.
Dans la foulée, les troupes israéliennes sont entrées dans la zone-tampon avec la Syrie. L’ONU a dénoncé une « violation » de l’accord de désengagement de 1974 entre la Syrie et Israël.
Le chef de la coalition armée, Abu Mouhammad al-Jolani, a dénoncé samedi l’incursion des troupes israéliennes dans le sud de son pays, dans des propos rapportés par la chaîne Telegram de la coalition.
Il a néanmoins affirmé que son pays était trop « épuisé » par la guerre pour s’engager dans un nouveau conflit.
Après la prise de pouvoir des rebelles islamistes, Israël a intensifié ses frappes en Syrie, visant notamment des sites militaires à Damas et à travers le pays.
Sans avoir été provoquées, les terroristes dirigés par le Hezbollah ont commencé à attaquer Israël quotidiennement dès le 8 octobre 2023, un jour après que son allié, le groupe terroriste palestinien du Hamas, a pris d’assaut le sud d’Israël et perpétré un pogrom, au cours duquel plus de 1 200 personnes ont été tuées et 251 autres ont été prise en otage et emmenées de force à Gaza, déclenchant ainsi la guerre dans l’enclave.
Pour tenter de mettre fin aux tirs de roquettes, Israël a intensifié ses opérations contre le Hezbollah le 23 septembre.
Les opposants du Hezbollah au Liban et à l’étranger affirment que cette guerre et la chute d’Assad ont considérablement affaibli le groupe terroriste chiite libanais.
Dans le cadre de l’accord de trêve entrée en vigueur le 27 novembre pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah, l’armée libanaise et les casques bleus de l’ONU doivent se déployer dans le sud du Liban et l’armée israélienne se retirer sur une période de 60 jours.
Le Hezbollah doit envoyer ses forces au nord du Fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière, et démanteler ses infrastructures armées dans le sud.