L’armée de l’air israélienne a établi une supériorité aérienne totale sur la Syrie
Selon Tsahal, 86 % des systèmes de défense antiaérienne de l'ancien régime Assad en Syrie ont été détruits, soit 107 dispositifs antiaériens et 47 radars
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Après plus d’une décennie passée à échapper aux défenses aériennes dans le ciel de la Syrie dans le cadre d’une lutte contre la fourniture d’armes au groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah par l’Iran, l’armée de l’air israélienne a annoncé jeudi avoir atteint une supériorité aérienne totale dans la région.
Une campagne de bombardements israélienne menée en début de semaine sur l’ensemble du territoire syrien, visant à éliminer les armes de pointe qui pourraient tomber entre les mains d’éléments hostiles après l’effondrement du régime du dictateur syrien Bashar el-Assad, a également détruit la grande majorité des défenses antiaériennes du pays.
Selon Tsahal, l’armée de l’air a détruit 86 % des systèmes de défense antiaérienne de l’ancien régime Assad en Syrie, soit 107 dispositifs de défense antiaérienne distincts et 47 radars supplémentaires.
Ces chiffres incluent 80 % des SA-22 à courte et moyenne portée, également connus sous le nom de Pantsir-S1, et 90 % du système russe de défense aérienne à moyenne portée SA-17, également connu sous le nom de Buk.
Ces deux systèmes de fabrication russe ont posé des problèmes à l’armée de l’air israélienne au cours de sa mission baptisée « opération entre deux » – ou Mabam selon son acronyme en hébreu – dont l’objectif est de contrer les livraisons d’armes iraniennes au Hezbollah au Liban et les tentatives des groupes terroristes soutenus par l’Iran de s’implanter dans le pays. Cette opération a démarré en 2013.
Il ne reste plus qu’une poignée de systèmes de défense aérienne en Syrie, et ils ne sont pas considérés comme une menace majeure pour l’armée de l’air israélienne, qui affirme pouvoir opérer librement dans le ciel du pays.
« Le dispositif de défense aérienne syrien est l’un des plus puissants du Moyen-Orient et le coup qui lui a été porté constitue une avancée significative pour la supériorité de l’armée de l’air dans la région », a déclaré l’armée de l’air israélienne.
Cette nouvelle liberté d’action aérienne offre également à l’armée de l’air de nouvelles possibilités. Si, par le passé, elle ne pouvait pas survoler directement Damas lors de frappes sur des cibles liées à l’Iran dans la capitale, elle peut désormais le faire. L’armée de l’air peut également envoyer des drones de surveillance au-dessus de la capitale syrienne sans craindre qu’ils ne soient abattus par les systèmes avancés de défense aérienne russes.
Si le régime Assad, soutenu par l’Iran, est tombé, Israël continuera d’opérer au-dessus de la Syrie pour s’assurer que les armes sophistiquées de l’armée de l’ancien gouvernement ne parviennent pas au Hezbollah au Liban ou à tout autre groupe hostile à Israël dans la région.
La campagne de bombardement de dimanche et lundi, qui a commencé quelques heures après la chute du régime Assad, a également touché des bases aériennes syriennes, des dépôts d’armes, des sites de production d’armes et des sites de stockage d’armes chimiques, en plus des systèmes de défense aérienne. Les frappes ont détruit des centaines de missiles et de systèmes connexes, 27 avions de chasse, 24 hélicoptères, etc.
Au total, 1 800 munitions ont été utilisées lors des frappes, détruisant presque tous les sites de « capacités militaires stratégiques » dont Israël avait connaissance.
Tsahal estime ne pas avoir détruit toutes les capacités militaires du régime Assad. Le Hezbollah essaiera très certainement de mettre la main sur des armes avancées qui ont été épargnées jusqu’à présent. La probabilité que des armes provenant de Syrie parviennent au Hezbollah au Liban est considérée comme élevée, selon les évaluations de l’armée israélienne.
Pour empêcher que des armes ne parviennent au Hezbollah, l’armée de l’air a bombardé tous les postes-frontières entre la Syrie et le Liban, n’en laissant qu’un seul, Masnaa, ouvert aux piétons. L’armée de l’air a déclaré qu’elle surveillerait constamment les points de passage afin de s’assurer que le Hezbollah ne les utilise pas à nouveau pour des livraisons d’armes.
Parallèlement, Tsahal estime avoir porté un coup majeur aux capacités de fabrication d’armes de l’ensemble de l’axe dirigé par l’Iran, au Liban, en Syrie et en Iran même, avec les frappes du 26 octobre en réponse à l’attaque de missiles balistiques de Téhéran.