Tsahal détient, puis relâche, un journaliste français dans la zone tampon en Syrie

L’armée israélienne a arrêté mercredi un journaliste indépendant français et son fixeur dans le sud de la Syrie, dans une zone tampon actuellement contrôlée par l’armée israélienne.

L’armée a indiqué que les deux hommes avaient été repérés à proximité de troupes dans la zone tampon entre Israël et la Syrie, où Tsahal a déployé des troupes après la chute du régime d’Assad il y a un mois.

« Les troupes de Tsahal ont interrogé les suspects avant de les relâcher avec leur équipement et leurs effets personnels », a déclaré l’armée en réponse à une demande de renseignements.

Le journaliste Sylvain Mercadier a dit que lui et son fixeur Mohammed al Fayyad avaient été arrêtés dans le village de Hamidiyah, près de Quneitra. Mais Shoshani a nié toute saisie de l’équipement du journaliste.

Annonçant sa libération, Mercadier a décrit son arrestation en détail en début de soirée mercredi sur le même réseau social.

Il dit avoir été « maltraité pendant plus de quatre heures » avec son collaborateur, Mohammed Fayad, et ajoute que son matériel a été « volé » par l’armée israélienne.

« Lorsque l’armée nous a ordonné d’arrêter de filmer, nous nous sommes arrêtés. Lorsqu’ils ont fouillé la voiture, nous les avons laissés faire », déclare-t-il, « mais lorsqu’ils ont voulu confisquer un ordinateur portable qui se trouvait dans la voiture, Mohammed a protesté et a été immédiatement arrêté ».

« J’ai moi-même commencé à protester contre ce comportement absurde et nous avons été arrêtés tous les deux », ajoute-t-il.

Hi Everyone,
Today, alongside my fixer Mohammed al Fayyad, I was arrested by the Israeli army in the village of Hamidiye . We were handcuffed and blindfolded, brought to the governorate's house (muhafaza) and misstreated for more than 4 hours.
We were threatened and humiliated

— Sylvain Mercadier (@Sylv_Mercadier) January 8, 2025

Le lieutenant-colonel Nadav Shoshani a expliqué lors d’un point presse avec des journalistes étrangers que Mercadier « s’est approché trop près des soldats, a été interrogé puis relâché ».

Mais Shoshani a nié toute saisie de l’équipement du journaliste.

« Cette personne … s’est approchée des soldats à plusieurs reprises », a-t-il précisé, avant d’ajouter que le journaliste n’avait été « emmené nulle part » et que son matériel « non plus ».

L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a exprimé son « soulagement » après la libération des deux hommes, dont elle dit qu’ils ont été « agressés et arrêtés … par les forces israéliennes ».

Les troupes israéliennes sont entrées dans la zone tampon du Golan, contrôlée par les Nations unies (ONU), au début du mois de décembre, lors de l’offensive éclair menée par les forces rebelles islamistes, qui a renversé le dirigeant syrien de longue date, Bachar el-Assad.

Tsahal a précisé que le déploiement de ses troupes dans la zone tampon était une mesure temporaire, motivée par la transition politique chaotique en cours dans la région.