Israël en guerre - Jour 492

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Tsahal gèle la nomination d’un officier soupçonné d’avoir rejeté des avertissements avant le 7 octobre

L'armée a suspendu l'affectation temporaire du lieutenant-colonel "Aleph", qui aurait qualifié de "complètement imaginaires" les avertissements précédant l'assaut du Hamas

Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Des terroristes palestiniens prennent le contrôle d'un char israélien après avoir franchi la barrière frontalière avec Israël depuis Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 7 octobre 2023. (Crédit : Said Khatib / AFP)
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Des terroristes palestiniens prennent le contrôle d'un char israélien après avoir franchi la barrière frontalière avec Israël depuis Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 7 octobre 2023. (Crédit : Said Khatib / AFP) •

La nomination à un nouveau poste d’un officier supérieur des services de renseignement, soupçonné d’avoir joué un rôle clé dans les échecs qui ont conduit à l’attaque du groupe terroriste Hamas le 7 octobre 2023, a été gelée après qu’un reportage radio a révélé le projet controversé de l’officier. L’officier aurait rejeté les avertissements détaillés d’un sous-officier de l’armée israélienne concernant l’attaque imminente comme étant « complètement imaginaires ».

Le lieutenant-colonel « Aleph » – identifié uniquement par son initiale en hébreu – est l’officier de renseignement sortant de la division de Gaza, la division de l’armée israélienne responsable de la bande de Gaza et de sa frontière, et occupait ce poste avant et pendant l’attaque terroriste du 7 octobre.

La radio de l’armée a rapporté jeudi matin que l’officier de renseignement de la division de Gaza a été nommé à un poste dans l’unité 9900 de la direction du renseignement militaire, qui se spécialise dans le renseignement visuel, appelé VISINT.

Suite à cette information, l’armée israélienne a déclaré dans un communiqué que le chef de la Direction du renseignement de l’armée israélienne, le général de division Shlomi Binder, avait gelé l’affectation temporaire de l’officier de renseignement, et que la question serait discutée une fois que les enquêtes de l’armée sur le 7 octobre seraient terminées.

Le ministre de la Défense, Israël Katz, s’est quant à lui attribué le mérite de l’annulation, déclarant qu’il avait ordonné à l’armée israélienne de suspendre la nomination de l’officier de renseignement « qui a ignoré les avertissements des soldats de surveillance à la veille du 7 octobre. »

« Le ministre de la Défense rappelle également au chef d’état-major de Tsahal sa directive d’éviter toute nomination de ceux qui ont été impliqués dans les événements du 7 octobre, et de terminer les enquêtes de Tsahal avant la fin de ce mois… afin que les familles et le grand public puissent être tenus informés, et afin de tirer les conclusions nécessaires, y compris sur la question des nominations au sein de Tsahal », a ajouté le bureau de Katz.

Le ministre de la Défense Israël Katz rencontre le chef d’état-major de Tsahal, le général Herzi Halevi, et d’autres officiers, le 9 janvier 2025. (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

Dans une autre déclaration, l’armée israélienne a indiqué qu’elle « mettait en œuvre la directive du ministre de la Défense de ne pas nommer d’officiers à des postes liés au 7 octobre jusqu’à ce que les enquêtes soient terminées. »

» Nous précisons qu’à aucun moment l’officier n’a été nommé à ce poste, mais qu’il a été affecté sans nomination, et conformément à la directive du ministre de la Défense et du chef d’état-major de l’armée israélienne, cette nomination a été suspendue », a ajouté l’armée.

L’officier de renseignement de la division de Gaza avait rejeté les avertissements d’un sous-officier de l’unité 8200 de renseignement électromagnétique dans les jours précédant le 7 octobre, selon lesquels le Hamas avait mis en place un plan clair pour attaquer Israël.

Dans un courriel envoyé à plusieurs officiers de l’armée israélienne, dont Aleph, dans les jours précédant l’attaque terroriste meurtrière du Hamas, le sous-officier, connu sous le nom de « Vav » – son initiale en hébreu – a averti que « l’épée arrive » et les a exhortés à « avertir le peuple » pendant qu’il en était encore temps.

Cet avertissement urgent faisait suite à la publication d’un dossier élaboré par l’unité 8200 le 19 septembre, soit moins de trois semaines avant le 7 octobre, qui avertissait que le Hamas s’entraînait en vue d’une invasion à grande échelle d’Israël.

Illustration : Une soldate du Directorat des Renseignements militaires de l’armée israélienne travaillant sur un ordinateur. (Crédit : Armée israélienne)

Le document comprenait un aperçu des plans du Hamas pour une attaque contre Israël. Il décrivait une série d’exercices effectués par les forces d’élite du Hamas, qui s’entraînaient à lancer des raids sur des villes et des postes militaires israéliens. Les membres du groupe terroriste auraient également étudié la manière de prendre en otage des soldats et des civils de retour à Gaza, et les conditions dans lesquelles les otages pourraient être tués.

Les plans, baptisés « mur de Jéricho », ont été présentés pour la première fois aux services de renseignement sous la forme d’un rapport de 40 pages, plus d’un an avant le 7 octobre.

Après que les responsables du renseignement ont semblé ne pas tenir compte des avertissements présentés le 19 septembre, « Vav » a averti dans le courriel que « l’entraînement nous montre que le plan “Mur de Jéricho” est un plan opérationnel, mis en pratique, ce qui signifie que le Hamas a déjà des forces qui ont pratiqué ces plans et savent comment les mettre en œuvre lorsque l’ordre arrive ».

Le courriel, envoyé à l’officier de renseignement de la division de Gaza, entre autres, avertissait également qu’en raison de l’imminence apparente de ce que le Hamas préparait, les services de renseignement israéliens n’auraient probablement pas assez de temps pour « prévenir l’incident » dans son ensemble. Au lieu de cela, Vav a suggéré que les parties concernées commencent à « formuler des plans pour faire face à l’incident, s’il se produit effectivement, afin de réduire les dommages ». Aleph a répondu au courriel en écrivant que « le scénario décrit est totalement imaginaire », selon la radio de l’armée.

Des palestiniens du côté israélien de la barrière frontalière de Gaza lors de l’invasion et du pogrom menés par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023. (Crédit : Mohammed Fayq Abu Mostafa/REUTERS)

Le projet « Mur de Jéricho » a été mis en œuvre le 7 octobre 2023, lorsque des milliers de terroristes du Hamas ont fait irruption à la frontière de Gaza et ont perpétré un assaut meurtrier dans le sud d’Israël, massacrant quelque 1 200 personnes et prenant 251 otages.

Dans les mois qui ont précédé l’assaut, Aleph aurait également ignoré les signaux d’alerte notés par les soldats de surveillance de l’armée israélienne comme étant sans importance.

Au moins trois mois avant l’attaque, des soldats de surveillance servant sur une base à Nahal Oz ont signalé des signes indiquant que quelque chose d’inhabituel se passait à la frontière déjà très agitée de Gaza, située à un kilomètre d’eux.

L’activité rapportée par les soldats comprenait des informations sur des membres du Hamas menant des séances d’entraînement plusieurs fois par jour, creusant des trous et plaçant des explosifs le long de la frontière. Selon les récits des soldats, aucune action n’a été entreprise par ceux qui ont reçu les signalements.

Mercredi, l’armée israélienne a appelé les officiers qui pensent avoir des informations susceptibles d’aider les enquêtes de l’armée sur l’attaque du 7 octobre à se manifester avant que les enquêtes ne soient terminées et présentées au grand public.

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