Tsahal ordonne l’évacuation de nouvelles villes au Liban ; des salves de roquettes visent le nord

Alors qu’elle poursuivait ses frappes aériennes sur des cibles du Hezbollah au Liban et son incursion terrestre contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah dans le sud du pays, l’armée israélienne a déclaré jeudi qu’au cours de la journée écoulée, ses troupes avaient tué une soixantaine d’éléments du Hezbollah, tandis que l’armée de l’air avait frappé plus de 200 cibles.

Tsahal a également appelé les habitants de 25 villages du sud-Liban à évacuer immédiatement les lieux et à se diriger vers le nord. Parmi la liste des villes et des villages figure Nabatieh, l’une des plus grandes villes du sud-Liban. Nabatieh et plusieurs autres villages de la liste se trouvent au nord du fleuve Litani. C’est la première fois qu’Israël ordonne des évacuations au nord de cette étendue d’eau considérée comme une ligne stratégique.

Parallèlement, plus de 75 roquettes ont été tirées par le Hezbollah jeudi matin en direction du nord d’Israël, déclenchant les sirènes dans les villes de Safed, Tibériade et de nombreuses autres localités de Galilée et obligeant les habitants à se réfugier dans des abris.

De nombreuses roquettes ont été interceptées, a indiqué l’armée, tandis que d’autres ont touché des zones ouvertes. Aucun blessé n’a été signalé dans l’immédiat.

Plusieurs drones ont également été lancés du Liban vers le nord d’Israël ce jeudi. Tsahal a indiqué que deux d’entre eux ont été abattus au-dessus de la Galilée occidentale, tandis qu’un autre a été intercepté au-dessus de la mer, au large de la côte de Nahariya. Un quatrième a atterri dans une zone ouverte près de Nahariya, selon l’armée, sans faire de blessés.

Plus tôt dans la matinée, un drone explosif en provenance du Liban s’est écrasé dans le nord du plateau du Golan. Tsahal n’a pas encore fourni d’autres détails sur l’attaque.

Un hélicoptère militaire israélien volant près de la frontière nord avec le Liban, le 2 octobre 2024. (Crédit : Michael Giladi/Flash90)

Parallèlement, les médias iraniens ont rapporté qu’un consultant du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé du régime iranien, était décédé des suites de ses blessures lors d’une attaque aérienne imputée à Israël dans la capitale syrienne, Damas, lundi. Ils ont identifié le consultant comme étant Majid Divani, sans fournir d’autres détails.

Alors que l’armée demandait aux résidents libanais de quitter les localités, le colonel Avichay Adraee, porte-parole de Tsahal en langue arabe, a déclaré dans un communiqué publié sur le réseau social X : « L’activité du Hezbollah oblige Tsahal à agir contre lui. Tsahal ne vous veut aucun mal. Pour votre sécurité, vous devez évacuer vos maisons immédiatement. Quiconque se trouve à proximité d’éléments du Hezbollah, de leurs installations ou de leurs armes, se met en danger. »

Les civils libanais ont été invités à évacuer les lieux et à se diriger vers le nord. « Attention, ne vous dirigez pas vers le sud ! Tout mouvement vers le sud pourrait mettre votre vie en danger », a poursuivi Adraee, ajoutant qu’il informerait les civils lorsqu’ils pourraient revenir.

Mercredi, Tsahal a donné des ordres similaires à 24 autres villages du sud du Liban et, la veille, en avait averti 28 autres. L’armée a également prévenu que les véhicules ne devaient pas traverser le Litani en direction du sud.

במהלך הלילה, מטוסי קרב של חיל האוויר, תקפו באופן ממוקד ובשיתוף אוגדה 36, את בניין עיריית בינת ג'בל שבו פעלו מספר מחבלים של ארגון הטרור חיזבאללה. בבניין אוחסנו אמצעי לחימה רבים ששימשו את הארגון. במסגרת התקיפה חוסלו כ-15 מחבלים ששהו בבניין>> pic.twitter.com/eCuSJXmm3q

— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) October 3, 2024

Tsahal a décrit les opérations terrestres au sud-Liban comme des « raids limités, localisés et ciblés », dans le but de démolir l’infrastructure du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah dans la zone frontalière. Des responsables ont déclaré que l’armée avait l’intention de mettre fin aux opérations le plus rapidement possible.

Dans la nuit, une quinzaine d’éléments du Hezbollah retranchés dans la mairie de Bint Jbeil, dans le sud du Liban, ont été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, a indiqué l’armée. Selon Tsahal, des avions de combat ont frappé la mairie de Bint Jbeil dans le cadre d’une opération conjointe avec la 36e division, après que plusieurs éléments du Hezbollah y ont été identifiés. L’armée a précisé que le bâtiment était utilisé par le Hezbollah pour stocker des armes.

Lors d’une autre opération conjointe, un drone de l’armée de l’air israélienne a frappé et tué une cellule de terroristes du Hezbollah qui avaient été identifiés par des troupes de la 36e division lançant des roquettes sur Israël.

Jeudi matin, deux éléments du groupe terroriste chiite libanais ont ouvert le feu sur des soldats de la Brigade Golani dans le sud du Liban. Peu après, les forces d’artillerie les ont identifiés et ont ordonné à un drone de l’armée de l’air de les frapper et de les éliminer. Aucun soldat n’a été blessé dans cette opération, a indiqué Tsahal.

De la fumée s’élevant d’une frappe aérienne israélienne dans le sud du Liban, vue du côté israélien de la frontière, le 2 octobre 2024. (Crédit : Ayal Margolin/Flash90)

Dans une opération conjointe distincte avec la 98e division, plusieurs terroristes du Hezbollah qui ont lancé des missiles sur la zone de la crête de Ramim mercredi ont été tués dans une frappe menée par des avions de chasse de Tsahal.

Les avions de combat ont également frappé quelque 200 autres cibles du Hezbollah dans le sud du Liban au cours de la journée écoulée, notamment des bâtiments utilisés par le groupe terroriste chiite libanais, des opérateurs, des dépôts d’armes, des postes d’observation et d’autres infrastructures, a indiqué Tsahal.

En outre, Fox News a diffusé un reportage dans lequel le journaliste Trey Yingst s’est joint à l’armée israélienne alors que les forces d’élite entraient dans le sud du Liban, infiltrant un avant-poste du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah au cours des derniers jours.

« C’est dans des tunnels et des pièces comme celle-ci que les Israéliens disent trouver des armes iraniennes qui ont d’abord été acheminées clandestinement vers la Syrie, puis vers le sud-Liban », a expliqué le journaliste de Fox dans le reportage, alors qu’il traverse un tunnel creusé dans la roche d’une position du Hezbollah située non loin de là.

Il a précisé que pour atteindre cette position, située à moins d’un kilomètre de la frontière, les troupes ont dû traverser des champs de mines et marcher sur un terrain difficile.

Au moins six morts dans une frappe aérienne israélienne dans le centre de Beyrouth tôt jeudi, ont été signalées par les autorités sanitaires libanaises, après que l’armée a annoncé mener une opération « ciblée » dans la capitale libanaise.

Selon les médias, la cible était un immeuble d’habitation dans le quartier de Bashoura à Beyrouth, près du Parlement. C’est la première fois que des frappes israéliennes s’approchent du siège du gouvernement libanais, et la deuxième fois qu’Israël frappe le centre de Beyrouth cette semaine.

Les images de la scène montrent un bâtiment fortement endommagé, avec un incendie à l’un des étages inférieurs.

Outre les six morts, sept personnes ont été blessées dans cette attaque, selon les autorités sanitaires libanaises, qui ne fait pas de distinction entre les civils et les terroristes.

De multiples frappes ont également été signalées dans la banlieue sud de Beyrouth – un bastion du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah connu sous le nom de Dahiyeh – dans des zones ayant fait l’objet d’avertissements d’évacuation de la part de l’armée israélienne. La zone frappée dans le centre de Beyrouth n’était pas couverte par ces avertissements.

Parallèlement à la campagne aérienne contre le Hezbollah, Israël a lancé une opération terrestre dans le sud du Liban lundi, lorsque la 98e division a franchi la frontière pour démolir les infrastructures du groupe terroriste, dans le but de ramener en toute sécurité les dizaines de milliers d’Israéliens évacués chez eux, dans le nord du pays.

L’armée a déclaré avoir l’intention de mettre fin aux opérations le plus rapidement possible et a réaffirmé mercredi que toute maison utilisée par le groupe terroriste chiite libanais à des fins terroristes serait ciblée.

Un bâtiment endommagé sur le site d’une frappe aérienne israélienne, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le 1er octobre 2024. (Crédit : Hassan Ammar/AP)

Mercredi, Israël a annoncé ses premières pertes dans le cadre de l’incursion terrestre au Liban, citant le nom de huit soldats tués lors de combats contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.

Six commandos ont été tués lors d’une fusillade contre des éléments du Hezbollah dans un village du sud du Liban. Plusieurs soldats ont été blessés au cours du combat et des efforts ont été déployés pour extraire les blessés et les morts. Tsahal a évalué que les troupes ont éliminé plus de 20 terroristes du Hezbollah dans la zone.

Deux autres soldats ont été tués lors d’un autre combat, au cours duquel un autre soldat a été grièvement blessé.

Au cours d’une troisième bataille, un secouriste de combat du 51e bataillon de la Brigade Golani a été grièvement blessé.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a adressé ses condoléances aux familles des défunts soldats dans une déclaration vidéo.

« Nous sommes au milieu d’une guerre difficile contre l’axe du mal de l’Iran, qui cherche à nous détruire », a déclaré Netanyahu.

« Cela n’arrivera pas », a poursuivi le Premier ministre, « car nous resterons unis et, avec l’aide de Dieu, nous gagnerons ensemble ».

L’incursion terrestre de Tsahal a débuté il y a environ deux semaines, après l’intensification des combats contre le Hezbollah, et après le lancement de l’Opération « Flèches du Nord », au début du mois de septembre, afin d’atteindre l’objectif de guerre récemment déclaré consistant à ramener les habitants du nord dans leurs maisons, après leur évacuation en octobre dernier sous les tirs nourris de roquettes du groupe terroriste chiite libanais.

Des troupes de la 36ème division de l’armée israélienne opérant dans le sud du Liban, sur une photo publiée le 2 octobre 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.

Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière ont causé la mort de vingt-six civils du côté israélien et – sans compter les huit soldats tués lors de l’opération au sol – la mort de vingt-deux soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.

Le Hezbollah a signalé que 516 de ses terroristes ont été tués par Israël depuis le 8 octobre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie.

Quatre-vingt-douze éléments d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et des dizaines de civils ont également été tués. Ces chiffres n’ont pas été régulièrement mis à jour depuis qu’Israël a commencé sa nouvelle opération contre le Hezbollah en septembre.

Le ministère libanais de la Santé indique que plus de 1 000 Libanais auraient été tués et 6 000 blessés au cours des deux dernières semaines, sans préciser combien d’entre eux étaient des civils. Israël a déclaré que de nombreux terroristes du Hezbollah figuraient parmi les morts. Le gouvernement affirme qu’un million de personnes, soit un cinquième de la population, auraient fui leur domicile.