Tsahal se dit prêt à l’incursion terrestre à Gaza, nécessaire pour éradiquer le Hamas

L’armée israélienne estime que pour atteindre les objectifs déclarés du gouvernement contre le groupe terroriste du Hamas, elle doit lancer son offensive terrestre dans la bande de Gaza au plus vite, a appris lundi le Times of Israel.

Israël affirme que sa guerre contre le Hamas a vocation à éradiquer l’infrastructure du groupe terroriste soutenu par l’Iran, qu’il s’est juré de démanteler dans les heures qui ont suivi les massacres du 7 octobre dernier.

Mené par le Hamas avec le soutien d’autres groupes terroristes, l’assaut a consisté pour quelque 2 500 terroristes à entrer par effraction en territoire israélien depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime, et tuer pas moins de 1 400 personnes, auxquelles s’ajoutent 222 otages de tous âges et des milliers de roquettes tirées sur des villes israéliennes.

Le Times of Israël a appris qu’après 16 jours de frappes aériennes, l’armée israélienne avait annoncé au gouvernement être totalement prête à l’offensive terrestre dans la bande de Gaza, en capacité d’atteindre les objectifs fixés, fût-ce au risque de lourdes pertes dans ses rangs, et en dépit des attaques répétées du Hezbollah dans le nord du pays.

L’armée craint que le gouvernement ne donne jamais l’ordre de lancer l’offensive terrestre, ou la reporte sur une très longue période.

Si l’armée devait se concentrer sur le front nord plutôt que sur Gaza, elle estime pouvoir le faire en l’espace de quelques jours seulement. L’armée israélienne a déjà fortement renforcé la frontière libanaise, mais la plupart des effectifs restent près de Gaza, dans l’attente de l’offensive terrestre.

Selon des informations consultées par le Times of Israel, s’agissant des 222 otages détenus par le Hamas et d’autres groupes terroristes dans la bande de Gaza, l’armée s’est préparée à des opérations de sauvetage dans le cadre de l’offensive terrestre.

Un panache de fumée s’élève après des frappes aériennes israéliennes sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 octobre 2023. (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)

L’armée craint que de nouvelles libérations d’otages par le Hamas ne conduisent les autorités politiques à retarder l’offensive terrestre, voire à la stopper à mi-chemin. Vendredi soir, le Hamas a libéré une mère et sa fille, toutes deux ressortissantes américaines. Selon certaines informations, cet événement a pesé dans le report de l’offensive terrestre, dans l’espoir que d’autres otages soient eux aussi libérés.

Pour autant, l’armée israélienne pense qu’une offensive pourrait utilement faire pression sur le Hamas afin qu’il libère d’autres otages.

Lundi, le New York Times a indiqué que la Maison Blanche souhaitait qu’Israël retarde son offensive terrestre afin de laisser du temps aux négociations sur le statut des otages de se faire ainsi qu’à l’aide humanitaire destinée à l’enclave palestinienne de parvenir à Gaza.

Selon cette information, qui cite des sources américaines restées anonymes, l’administration Biden souhaite également du temps pour se préparer à une possible attaque de cibles américaines dans la région de la part de groupes basés en Iran, hypothèse qui ne fera que croitre avec la guerre.

Ces sources auraient assuré que les États-Unis ne demandaient pas à Israël de renoncer à son offensive terrestre, seulement d’attendre un peu, et que Washington soutenait toujours pleinement l’objectif d’Israël de détruire le Hamas suite à son attaque meurtrière.

L’armée souhaite que le gouvernement prenne rapidement une décision en ce qui concerne l’offensive terrestre, car les forces stationnées près de la bande de Gaza ne peuvent rester dans un état de préparation élevé que pendant un certain temps. Elle comprend malgré tout le poids d’autres facteurs, comme la question des otages, susceptible d’engendrer des reports, a appris le Times of Israel.

Un char Merkava passe devant une clôture près du kibboutz Beeri, non loin de la barrière entre Israël et Gaza, le 20 octobre 2023, peu d e temps après l’attaque sans précédent menée par des terroristes palestiniens, le 7 octobre 2023. (Crédit : Ronaldo Schemidt/AFP)

Selon les informations disponibles, l’armée de l’air israélienne a jusqu’à présent mené des frappes contre plus de 10 000 cibles du Hamas et d’autres groupes terroristes à Gaza.

Les frappes de ces derniers jours ont eu pour objet d’éliminer de possibles menaces pour les forces terrestres, notamment les positions des tireurs d’élite et les pas de tir des missiles.

Par ailleurs, Israël a réitéré ses appels à quitter le nord de Gaza, notamment en larguant des tracts depuis les airs. Il estime que 700 000 personnes ont déjà fui, mais que des centaines de milliers sont encore sur place, encouragées en cela par le Hamas.

A Gaza, le ministère de la Santé dirigé par le Hamas a déclaré que plus de 4 600 personnes avaient été tuées depuis le début de la guerre. Ces chiffres ne peuvent pas être vérifiés et incluent les personnes tuées dans l’explosion d’un hôpital, que le Hamas impute à Israël, mais qu’Israël, plusieurs gouvernements étrangers ainsi que l’Associated Press estiment causée par une roquette du Jihad islamique tombée sur le parking de l’établissement.

Israël affirme que plus de 550 roquettes tirées par des groupes terroristes à destination d’Israël ont en fait atterri à l’intérieur de la bande de Gaza.

En outre, Israël affirme avoir tué pas moins de 1 500 des terroristes infiltrés en Israël le 7 octobre dernier.