USA : Israël doit être plus vigilant sur l’implication de la Chine dans la high-tech

Israël doit prendre des mesures plus importantes pour défendre son industrie technologique de l’influence chinoise, a déclaré une responsable du gouvernement américain lors d’une réunion annuelle sur les relations sino-israéliennes, jeudi.

La secrétaire adjointe américaine aux Affaires multilatérales et aux questions mondiales relatives à la Chine, Jung H. Pak, a déclaré lors de la conférence SIGNAL (Sino-Israel Global Network and Academic Leadership) qu’Israël devait prendre des mesures supplémentaires pour protéger ses « technologies critiques avancées » contre les investissements chinois.

Pak a déclaré que les États-Unis « ne souhaitent pas qu’Israël et d’autres pays de la région se découplent de la Chine ». « Nous voulons promouvoir le commerce d’une manière qui ne menace pas notre sécurité et nos valeurs en matière de droits de l’Homme. »

Ces dernières années, les États-Unis ont fait pression sur Israël pour qu’il surveille de plus près ses relations commerciales avec la Chine, inquiets de l’influence de son rival autoritaire et de son accès à l’industrie high-tech de l’État juif.

En janvier, Israël aurait informé l’administration du président américain Joe Biden qu’il tiendrait la Maison Blanche au courant des accords importants conclus avec la Chine et qu’il était prêt à réexaminer ces accords si les États-Unis s’y opposaient.

La responsable de l’administration Biden a déclaré à la conférence SIGNAL que la Chine n’adhère pas aux règles d’investissement étranger largement respectées. « Les principes ne sont pas acceptés partout. Au contraire, dans le passé, ils ont été utilisés par la Chine pour des profits déloyaux et à des fins peu libérales. »

Pak a noté l’étendue de l’accès et de l’influence de la Chine sur le secteur technologique israélien, des programmes de transfert de technologie au recrutement de talents.

Elle a déclaré que les investissements de plusieurs millions de dollars de la Chine dans diverses capacités, telles que l’intelligence artificielle (IA), proviennent de « sources légitimes telles que la recherche conjointe développée avec des universités étrangères, mais aussi de vols et de fraudes financières ».

Elle a ajouté que Washington souhaitait que tous ses alliés « se sensibilisent à ces risques, s’engagent dans l’évaluation des risques et développent des mesures de gestion des risques ».

S’exprimant également lors de la conférence, David Schenker, ancien secrétaire d’État adjoint américain chargé des Affaires du Proche-Orient sous Donald Trump, a déclaré qu’ « Israël a tardé à comprendre le défi ».

Bien que la relation bilatérale entre les États-Unis et Israël soit résiliente, a-t-il déclaré, « un problème avec la Chine va grandement assombrir la relation ».

Un agent de sécurité se tenant près du logo de la société Huawei lors d’un événement de lancement de nouveaux produits à Pékin, le 9 janvier 2019. (Crédit : AP Photo/Andy Wong)

La fondatrice et PDG de SIGNAL, Carice Witte, a déclaré lors de la conférence que la high-tech était « au cœur de la rivalité entre les États-Unis et la Chine ».

« Cette rivalité a un très grand impact sur nous. La Chine s’intéresse à Israël et cherche des technologies ici, et en même temps, elle déploie des technologies dans tout le Moyen-Orient. Comme la Chine devient un acteur régional de poids, il est de plus en plus important qu’Israël formule une politique claire à son égard. »