Adam Boehler organise un sommet sur les otages pour ses homologues internationaux

WASHINGTON – L’envoyé américain pour la libération des otages, Adam Boehler, accueille cette semaine ses homologues du monde entier pour un sommet organisé dans une station balnéaire du Montana. Objectif : discuter des efforts de collaboration pour lutter contre les prises d’otages.

« La réunion à Yellowstone vise à permettre aux nations souveraines d’unir leurs efforts pour stopper les preneurs d’otages. Cette région est l’un des nombreux endroits magnifiques des États-Unis et elle est appelée Big Sky Country. Elle symbolise la liberté et la promesse du président Trump de ramener tous les Américains chez eux », a déclaré Boehler au Times of Israel.

Le Times of Israel a obtenu une invitation envoyée aux participants et des confirmations de la part de plusieurs pays qui ont délégué des représentants.

Néanmoins, un diplomate occidental a confié au Times of Israel que certains d’entre eux avaient contacté Washington au cours du week-end pour avoir la confirmation du maintien du sommet, après que la Maison Blanche a révélé vendredi que Boehler avait retiré sa candidature au poste d’envoyé spécial du président pour les affaires d’otages.

Boehler continue de travailler sur la question, mais avec un titre de niveau inférieur qui ne nécessite pas la confirmation du Sénat – ce qui pourrait se révéler être compliqué après qu’il est devenu le tout premier responsable américain à rencontrer des membres du Hamas, pour tenter de négocier la libération de cinq otages israéliens de nationalité américaine qui sont toujours détenus à Gaza.

Ces pourparlers ont été coordonnés avec l’envoyé spécial américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff, mais Israël n’a pas été pleinement informé et a dirigé sa colère contre Boehler, le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer faisant par la suite pression sur les responsables américains pour que l’envoyé sur la question des otages soit mis sur la touche, selon un haut responsable américain.

Le Yellowstone Club près de Big Sky, dans le Montana. (Crédit : Erik Petersen/Bozeman Daily Chronicle via AP, fichier)

Certains membres de l’administration Trump ont insisté sur le fait que Boehler avait prévu de retirer sa candidature avant qu’Israël ne divulgue à la presse, le 4 mars, ses pourparlers secrets et directs avec le Hamas.

La Maison Blanche a déclaré vendredi que Boehler continuerait à travailler sur la question en tant qu’employé spécial du gouvernement, et un responsable américain a déclaré au Times of Israel que ce changement lui donnerait un mandat plus large, car le poste d’envoyé présidentiel s’accompagne de « formalités administratives » qui auraient compliqué ses efforts visant à aider tous les Américains qui sont détenus à l’étranger.

Mais un deuxième responsable américain a déclaré samedi que la décision de Boehler était davantage motivée par le fait qu’il souhaitait éviter les exigences financières strictes qui accompagnent une confirmation du Sénat, car il continue d’exercer les fonctions d’associé gérant d’une société d’investissement dans le domaine de la santé qu’il a récemment fondée.

Boehler continuera également d’aider Witkoff dans les négociations avec le Hamas sur la libération des otages, a déclaré le premier responsable américain.

Vendredi, le Hamas a annoncé qu’il avait accepté une proposition de libération de l’otage américano-israélien Edan Alexander, ainsi que le rapatriement des corps sans vie des quatre autres captifs qui avaient la double nationalité – une proposition qui, selon un diplomate arabe de haut rang, s’appuyait sur une offre discutée lors des négociations directes de Boehler, a déclaré un diplomate arabe de haut rang au Times of Israel.

Witkoff a rejeté l’offre en estimant qu’elle était « non viable », tout en exigeant que le Hamas libère immédiatement Alexander et accepte une « proposition de transition » pour prolonger la première phase du cessez-le-feu. Israël – qui a refusé de s’engager dans des pourparlers concernant les termes de la deuxième phase – a déclaré samedi qu’il était prêt à négocier sur la base de la proposition de Witkoff, qui, selon l’envoyé américain, ouvrirait la porte à la remise en liberté de cinq otages vivants, dont Alexander.

Les pourparlers devraient se poursuivre à Doha dans les prochains jours, mais Boehler n’y participera pas, a déclaré le haut diplomate arabe.

Le directeur du FBI, Kash Patel, et l’envoyé présidentiel américain pour les affaires d’otages, Adam Boehler, regardent le drapeau des otages et des détenus illégaux être hissé au Département d’État, le jeudi 6 mars 2025, à Washington. (Crédit : AP/Evan Vucci)

Ce qui lui a permis de mener à bien son projet d’accueillir ses homologues à son domicile du Big Sky, dans le Montana, au Yellowstone Club. Les invitations à l’événement, envoyées il y a plus d’un mois, indiquaient que les participants signeraient une déclaration commune s’engageant à travailler ensemble pour contrecarrer la pratique de la prise d’otages dans le monde entier.

Parmi les pays qui ont prévu d’envoyer des représentants figurent Israël, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et l’Autriche. Des représentants du Qatar et de l’Égypte, qui jouent le rôle de médiateurs dans les négociations en cours sur les otages avec les États-Unis, ont également été invités à participer mais ils ne le feront pas, le rassemblement ayant lieu pendant le ramadan, selon deux sources bien informées.

L’envoyé d’Israël pour les otages, Gal Hirsch, a reçu une invitation mais c’est un assistant de niveau inférieur du ministère des Affaires étrangères qui participera au sommet en son nom, a déclaré un responsable israélien au Times of Israel, reconnaissant que le choix de ne pas envoyer quelqu’un de plus haut placé était lié aux frustrations de Jérusalem à l’égard de Boehler.

Le chef de file du gouvernement israélien, Gal Hirsch, à gauche, rencontre son homologue américain Adam Boehler à la Blair House, le 4 février 2025. (Crédit : cabinet du Premier ministre)

Boehler a cherché à répondre aux préoccupations israéliennes concernant ses pourparlers avec le Hamas lors d’un appel houleux avec Dermer le 4 mars et dans une série d’interviews qu’il a accordées à des émissions d’information américaines et israéliennes, le 9 mars – au cours desquelles l’envoyé américain a insisté sur le fait qu’il n’aurait rien accepté au-delà des paramètres du Premier ministre Benjamin Netanyahu et que l’administration Trump s’était engagée à libérer tous les otages, et pas seulement les Américains.

Mais alors qu’il était interrogé, dans ces interviews sur l’opposition d’Israël aux pourparlers directs avec le Hamas, il a défendu cette pratique, affirmant que les États-Unis « ne sont pas un agent d’Israël » et qu’il « ne se souciait pas vraiment » de ce que pensait Dermer.

Israël a par la suite contacté l’administration Trump par de multiples canaux pour exprimer sa désapprobation, tout en prenant soin d’éviter de critiquer publiquement Washington, a déclaré un responsable israélien au Times of Israel.