Des Israéliens qui n’ont pas aimé une blague sur Israël hués et jetés d’un show à Édimbourg

Un couple d’Israéliens a été chassé dimanche d’un spectacle humoristique à Édimbourg après avoir dit au comédien qu’il ne trouvait pas sa blague sur Israël drôle, selon un journaliste du Telegraph qui a assisté au spectacle.

Dominic Cavendish, le principal critique de théâtre du quotidien britannique, a intitulé sa chronique sur le spectacle de l’humoriste Reginald D. Hunter : « This was the ugliest Fringe moment I’ve ever witnessed » [« C’est le moment Fringe le plus moche auquel j’ai jamais assisté »].

La blague qui a déclenché l’incident s’est produite au milieu de la représentation au célèbre festival Fringe d’Édimbourg, lorsque Hunter a mentionné avoir regardé un documentaire dans lequel une femme violente accusait son mari de la maltraiter.

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« Mon Dieu, c’est comme être marié à Israël », a comparé l’humoriste.

Cavendish écrit que le public a ri, mais qu’un couple d’Israéliens assis au premier rang s’est exclamé, « Pas drôle ».

Hunter s’est alors adressé au couple, se moquant d’eux et leur disant qu’ils avaient « l’air idiot » en disant qu’une blague n’était « pas drôle » alors que le public avait ri.

Reginald D Hunter se produit au théâtre Apollo de Londres, en mars 2021. (Crédit : YouTube ; utilisé conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

« Vous nous aidez vraiment à faire en sorte que les gens aiment encore plus Israël », a-t-il poursuivi avec sarcasme. La foule a alors commencé à harceler le couple, en le huant et en criant des slogans tels que « Palestine libre », « Maniaque génocidaire » et « Va te faire foutre ».

Face aux invectives, le couple s’est levé pour partir. Même après avoir constaté que l’homme était handicapé, Hunter a continué à se « moquer ouvertement » d’eux, rapporte le Telegraph.

Le quotidien ajoute qu’après le départ du couple, Hunter a relayé une remarque de son compagnon sur le Jewish Chronicle, un quotidien juif britannique.

Son partenaire aurait dit : « Typique de ces putains de juifs, ils ne vous diront rien tant que vous ne vous abonnez pas », renvoyant à un trope antisémite selon lequel les juifs sont avides d’argent en insinuant que le site web a un paywall, ce qui n’est en l’occurrence pas le cas, à l’exception des archives consultables du journal.

La Campaign Against Antisemitism a qualifié l’incident « d’extrêmement préoccupant » lundi, déclarant que « regarder et faire des blagues alors que des juifs sont chassés de votre spectacle est d’une bassesse écœurante et ne peut être maquillée en comédie. »

L’association a ajouté que ses avocats examinaient l’incident et a invité les autres spectateurs à témoigner de leur expérience.

En 2006, Hunter avait été accusé d’antisémitisme après s’être moqué du négationnisme de la Shoah au cours de l’un de ses spectacles. Il avait alors déclaré qu’il devrait se rendre en Autriche, où la négation de la Shoah était illégale, afin de se faire arrêter pour avoir nié la Shoah, puis de dire au juge qu’il parlait du génocide rwandais et non de l’assassinat massif des Juifs par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Ses propos avaient suscité l’indignation, et il avait tenté d’expliquer à Reuters que « la plaisanterie ne portait pas sur les Juifs, mais sur la liberté de réflexion et d’expression ».

Ce n’est pas la première fois que des Israéliens sont expulsés d’un spectacle comique. En février, un Israélien a été expulsé d’un théâtre londonien par le comique Paul Currie pour avoir refusé d’applaudir le drapeau palestinien.

Pendant le spectacle, Currie a sorti des drapeaux ukrainiens et palestiniens et a demandé au public de se lever et d’applaudir, ce que l’Israélien a refusé de faire. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi, l’Israélien a répondu : « J’ai apprécié votre show jusqu’à ce que vous sortiez le drapeau palestinien ».

En réponse, Currie lui a crié : « Dégagez de mon spectacle. Foutez le camp d’ici. F*ck off, get the f*ck out of here », sous les acclamations du public qui criait « Get out » et « Free Palestine », jusqu’à ce que le jeune homme, suivi de plusieurs autres personnes, s’en aille.