HaMoked saisit la Haute Cour pour que Tsahal révèle le lieu de détention d’un secouriste de Gaza

L’organisation de défense des droits civils HaMoked a déposé mercredi un recours en habeas corpus auprès de la Haute Cour de justice contre l’armée israélienne, qui refuse de révéler où se trouve Asaad Nasasra, un secouriste palestinien arrêté le 23 mars, lors d’un incident au cours duquel 15 secouristes ont été tués.

L’opération militaire, largement condamnée à l’international, a conduit l’armée à relever de ses fonctions le commandant adjoint de l’unité de reconnaissance de la brigade Golani. Tsahal a néanmoins conclu que l’attaque ne violait pas son code de conduite.

Arrêté sur les lieux, Nasasra reste injoignable pour sa famille. HaMoked a adressé une demande formelle à l’armée au nom de son épouse, afin d’obtenir des informations sur sa localisation.

Début de semaine, Tsahal a répondu avoir interdit à Nasasra tout contact avec un avocat jusqu’au 7 mai, poussant HaMoked à saisir la Haute Cour.

« Ce recours porte sur le droit le plus fondamental d’un détenu : connaître le lieu et les conditions de sa détention », a déclaré Me Ameeneh Qumbar, avocate pour HaMoked.

« Ce droit appartient aussi à la famille, qui doit savoir ce qu’il est advenu de son proche. Les autorités israéliennes doivent immédiatement révéler où se trouve M. Nasasra, même s’il ne peut pas encore rencontrer son avocat. Les circonstances de sa détention suscitent de graves inquiétudes sur son état de santé, et il doit avoir un accès immédiat à un avocat pour garantir ses droits fondamentaux. »

????Urgent: We have been informed by the International Committee of the Red Cross that PRCS medic Assad Al-Nsasrah is being held by the Israeli occupation authorities. His fate had remained unknown since he was targeted along with other PRCS medics in #Rafah.
????We call on the… pic.twitter.com/l0oOxujS8G

— PRCS (@PalestineRCS) April 13, 2025

Le recours souligne que les témoignages de détenus Gazaouis libérés ont accru l’inquiétude de la famille concernant ses conditions de détention.

« Les témoignages d’ex-détenus attestent de conditions extrêmement dures, parfois accompagnées d’actes de torture, dans les centres de détention israéliens. L’inquiétude pour le sort du requérant grandit avec le temps, en raison de la cruauté des circonstances de son arrestation et de l’exécution de ses collègues sous ses yeux ».

Tsahal n’a pas répondu à une demande de commentaire.

L’incident s’est déroulé dans le quartier de Tel Sultan cinq jours après la reprise des bombardements intensifs sur Gaza par Israël, le 18 mars, et le lancement d’une nouvelle offensive terrestre, rompant ainsi un cessez-le-feu de près de deux mois dans la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas.

Au total, 15 Palestiniens ont été tués. L’armée a précisé que six d’entre eux ont été identifiés après coup comme membres du Hamas.

Nasasra a été découvert et interrogé par les troupes dans la matinée du 23 mars.

Selon les Nations unies, au moins 1 060 professionnels de santé ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël. Lors de cette attaque, les terroristes ont massacré plus de 1 200 personnes et en ont enlevé 251, emmenées de force dans la bande de Gaza.

L’armée israélienne affirme que le Hamas utilise régulièrement des infrastructures médicales et de secours à des fins militaires.

Emanuel Fabian a contribué à cet article.