« Je suis sioniste », déclare la rappeuse Azealia Banks dans une série de tweets

JTA – En 2018, Azealia Banks avait juré de ne plus jamais se rendre en Israël, pays qu’elle avait qualifié de « dingue ».

Il semble cependant que depuis, elle ait changé d’avis : « Je suis sioniste », a-t-elle écrit mardi à ses 230 800 abonnés sur le réseau social X.

Cette publication était en fait une réponse à la question d’un utilisateur, qui lui demandait « Est-ce que vous êtes sioniste ou pro-palestinienne ? » dans une avalanche de commentaires sous des dizaines d’autres posts, mélangeant éléments généraux pro-Israéliens et rhétorique anti-arabe sur des sujets bien au-delà du conflit israélo-palestinien.

« Aucun Noir ne devrait soutenir la Palestine », a écrit Banks mardi et mercredi dans l’une des plus de 45 publications sur le sujet. « Chaque fois que je vois ces musiciens idiots apporter un soutien aveugle à la Palestine sans même se poser la question de la sécurité des peuples noirs et de ‘l’industrie’ actuelle de l’ESCLAVAGE des Noirs dans le monde islamique, cela me met TRÈS en colère. »

Vingt-quatre heures plus tard, Banks a repris la plume. À propos du début de la guerre de 1948, elle a commenté : « Les Palestiniens ont été contrariés de voir l’argent et les technologies des Juifs d’Europe quand ils sont arrivés dans la région, et par la rapidité avec laquelle les Juifs ont été capables de construire des infrastructures. Les Palestiniens se sont contentés d’attendre en regardant les Juifs agir, puis ils ont attaqué les Juifs et les Britanniques avant que l’un ou l’autre n’ait pu établir un État. »

Banks est devenue une experte fiable – bien qu’imprévisible – des réseaux sociaux sur les questions juives, de l’antisémitisme à l’éloge de la cuisine ashkénaze. (Ses prises de position, a-t-elle précisé, s’expliquent en partie par l’expérience acquise durant ses brèves fiançailles, il y a quatre ans, avec l’artiste juif Ryder Ripps.) Son soutien sans faille à l’État juif contraste également avec les opinions de nombreux autres musiciens, qui 19 mois après le début de la guerre à Gaza ont dénoncé Israël ou exprimé leur peine avec une certaine ambivalence.

Dans l’avalanche de messages publiés depuis depuis mardi, Banks s’est elle-même désignée comme la « Jewcy Diva Queen of Sheba » (superbe diva juive reine de Saba, jouant sur les mots Juicy et Jewcy), affirmant qu’elle n’apporterait pas son soutien à la création d’un État palestinien à cause de ce qu’elle appelle la mise en esclavage des Noirs par les Arabes.

« Le monde arabe ne va pas repousser cette victime opprimée. Alors qu’il a réduit les Africains en esclavage, et qu’il les humilie  de façon ENDÉMIQUE derrière les portes closes », a écrit Banks mardi soir. « Toutes ces personnalités noires stupides qui perdent leur emploi en essayant de *jouer les résistants* face au « Boogeyman » juif. Laissez-moi rire. »

(Selon l’indice mondial sur l’esclavage de l’organisation de défense des droits humains Walk Free, certains pays du Moyen-Orient tels que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont des taux d’esclavage élevés. Mais le phénomène est beaucoup moins répandu dans d’autres pays, notamment au Maroc et en Égypte, qui présentent des taux similaires à ceux de l’Europe occidentale.)

En réponse à un commentaire dans lequel l’auteur exprimait son désaccord avec « l’anéantissement des Palestiniens sous les bombardements », Banks a écrit : « Je ne suis pas non plus d’accord. Mais je m’en fiche aussi ».

Publiant une image de sa collègue rappeuse Nicki Minaj haussant les épaules, Banks a poursuivi : « Je n’étais pas là le 7 octobre et je ne peux donc pas savoir ce qui s’est réellement passé. Je vois aussi que le monde arabe n’a AUCUN amour pour les Noirs, au point de les garder encore enchaînés. Alors… »

I’m obviously
Jewcy Diva Queen of Sheba
OF COURSE I’m going to support the Jewish children
period

— Azealia Banks (@azealiaslacewig) June 3, 2025

Mardi après-midi, Banks a déclaré dans un post que « la Palestine n’est pas un pays » et que « la région s’appelle la JUDÉE, et ce pour une bonne raison ». Elle a également appelé Israël à accorder l’asile aux Palestiniens noirs.

« Israël devrait accorder l’asile à tous les Afro-Palestiniens. Mais UNIQUEMENT aux Palestiniens noirs. Il en reste environ 700 parce que les Palestiniens les ont génocidés. Libérez l’Afro-Palestine et l’Australie noire”, a ajouté Banks.

Mercredi, Banks a comparé le massacre perpétré par les terroristes du Hamas du 7 octobre 2023 au festival de musique Supernova à une hypothétique attaque mortelle visant le festival Coachella, en Californie. Ce jour-là, quelque 1 200 personnes avaient été massacrées dans le sud d’Israël, dont plus de 360 au festival de musique Supernova. Deux cent cinquante et une autres avaient été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza.

« Imaginez. Vous êtes à Coachella, et un terroriste se pointe sans aucune raison et ouvre le feu sur la foule… C’EST LITTÉRALEMENT COMME ÇA QUE ÇA A COMMENCÉ. VOUS ÊTES STUPIDES OU QUOI?? », a poursuivi Banks. « Israël est juste censé ne rien faire, et envoyer le signal qu’il est acceptable d’aller là-bas, de tuer des gens et de prendre des otages ??? SOYEZ un peu RÉALISTES. »

Azealia Banks lors du festival de musique et d’arts Coachella à Indio, en Californie, le 10 avril 2015. (Crédit : Rich Fury/Invision/AP)

Lorsqu’un utilisateur de X a rappelé à Banks qu’en 2018, elle s’était jurée de ne plus jamais remettre les pieds en Israël où elle avait déclaré avoir vécu des interactions racistes, elle a répété qu’Israël était « raciste » mais qu’elle s’y produirait à nouveau.

« Israël EST raciste. J’ai très mal vécu d’être refusée dans des restaurants complètement vides et dans un salon de manucure – pour être enfin accueillie par un homme brun dans un restaurant de shakshuka », a-t-elle expliqué.

« Je suis absolument d’accord pour retourner jouer là-bas, pour mes fans. Aujourd’hui, j’ai mûri, je suis capable de réaliser et de comprendre que mes fans ne devraient pas être punis ni obligés d’assumer les conséquences de mes prises de position, ce sont des choses sur lesquelles il n’ont aucune prise », a-t-elle ajouté. « Parce qu’il est important de ne pas punir ceux qui aiment la musique à cause des conneries de la société ».

Dans l’un de ses derniers messages sur le sujet mercredi soir, Banks a répondu au commentaire d’un utilisateur du réseau, qui écrivait : « La dernière fois qu’elle a tweeté ce genre de choses, j’ai demandé à un groupe de discussion gay si ses propos étaient suffisants pour qu’on arrête de la soutenir. Ça a déclenché une dispute tellement violente que certains concernés ne se parlent toujours pas. »

En réponse, Banks a simplement posté : « Gays 4 Hamas ».