Le leader de Radiohead condamne le « cynisme » du Hamas et « l’extrémisme » du gouvernement Netanyahu
"L'intimidation et la diffamation des groupes opportunistes" ont nui à la santé mentale de Thom Yorke ; "'Palestine libre' ne répond pas à la question : pourquoi les otages n'ont-ils pas été libérés ?"

JTA — Son collègue Johnny Greenwood est devenu l’un des artistes non juifs les plus virulents à rejeter les pressions en faveur d’un boycott d’Israël en raison de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza. Mais Thom Yorke, le chanteur du groupe Radiohead, connu pour son franc-parler, n’avait jusqu’à présent pas pris position sur le conflit.
Vendredi, Yorke a publié une longue déclaration sur Instagram dans laquelle il déplorait la pression qu’il avait subie pour commenter la guerre, affirmant que cela avait affecté sa santé mentale. Il a ensuite donné au public ce qu’il attendait en écrivant : « Pour ceux qui ont besoin de savoir… laissez-moi vous expliquer. »
Il a commencé par dire qu’il avait regretté de ne pas avoir réagi lorsqu’il avait été interrompu lors d’un concert à Melbourne, l’an dernier. Après avoir brièvement discuté avec le perturbateur, un spectateur anti-Israël qui voulait qu’il condamne « le génocide israélien à Gaza », Yorke avait quitté la scène en colère.
« J’étais sous le choc que mon silence ait été interprété comme une forme de complicité, et j’ai eu du mal à trouver une réponse adéquate et à poursuivre le reste de la tournée », a-t-il écrit.
« Ce silence, ma tentative pour montrer mon respect à l’égard de tous ceux qui souffrent et qui sont morts, et pour ne pas banaliser leur souffrance par quelques mots, a permis à d’autres groupes opportunistes d’utiliser l’intimidation et la diffamation pour combler le vide, et je regrette de leur avoir donné cette chance », a-t-il ajouté.
« Cela a eu de graves répercussions sur ma santé mentale. »

Yorke a ensuite condamné « [le Premier ministre israélien Benjamin] Netanyahu et son équipe d’extrémistes », estimant que la communauté internationale devait continuer à faire pression sur eux. Il avait déjà critiqué Netanyahu en 2017, lorsque Radiohead s’était produit en Israël malgré l’opposition des défenseurs de la cause palestinienne.
« Je pense que ce gouvernement ultranationaliste s’est caché derrière un peuple terrifié et en deuil et l’a utilisé pour détourner toute critique, exploitant cette peur et ce chagrin pour faire avancer son programme ultranationaliste, avec des conséquences terribles », a-t-il écrit.
Yorke a également critiqué le Hamas et suggéré que les manifestants anti-Israël ignoraient les massacres perpétrés par le groupe terroriste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023, au cours desquels des terroristes avaient tué plus de 1 200 personnes et enlevé 251 autres personnes qui avaient été prises en otage dans la bande de Gaza.
« Le refrain inconditionnel en faveur d’une Palestine libre qui nous entoure tous ne répond pas à la simple question de savoir pourquoi tous les otages n’ont pas encore été libérés. Quelle raison pourrait bien justifier cela ? »

« Pourquoi le Hamas a-t-il choisi de commettre des actes d’une horreur sans nom le 7 octobre ? La réponse semble évidente. Je pense que le Hamas choisit de se cacher derrière la souffrance de son peuple de manière tout aussi cynique pour servir ses propres intérêts. »
Greenwood a récemment vu ses concerts annulés en Angleterre, où il devait se produire avec son collègue israélien Dudu Tassa, en raison de problèmes de sécurité liés aux critiques suscitées par son engagement envers Israël. Greenwood et Tassa avaient alors dénoncé la « censure » et déclaré qu’ils ne pensaient pas que les artistes devaient être tenus pour responsables des méfaits des gouvernements de leur pays.
Yorke a reconnu que les fans qui souhaitaient qu’il fasse une déclaration plus ferme ou plus partisane seraient déçus, écrivant : « Je suis sûr qu’à ce stade, ce que j’ai écrit ici ne satisfera en aucun cas ceux qui choisissent de s’en prendre à moi ou à mes collègues. »
Les commentaires ont rapidement confirmé son point de vue. Si certains l’ont remercié pour sa déclaration, d’autres ne se sont pas fait attendre pour le critiquer.
« C’est la chose la plus centriste que j’aie lue, et ce n’est pas un compliment. Je suis déçu », a écrit l’un d’eux.