La couverture médiatique des anti-Israël à la DNC fausse l’image d’un parti divisé

CHICAGO – Une trentaine de militants anti-Israël ont tenu une conférence de presse à l’extérieur du United Center de Chicago jeudi, alors que la dernière soirée de la Convention nationale démocrate (DNC) se déroulait sans entrave à l’intérieur.

Le groupe de délégués « Uncommitted » était entouré d’un groupe de journalistes deux fois plus nombreux.

La scène était représentative des quatre derniers jours à la DNC, où le groupe minoritaire qui avait procédé à un vote de protestation contre le président américain Joe Biden lors des primaires démocrates a fait l’objet d’une attention médiatique disproportionnée.

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Les projecteurs braqués à la fois sur ce groupe d’extrême gauche – qui représentait moins de 1 % des délégués démocrates – et sur les manifestants encore plus extrémistes qui se trouvaient à l’extérieur du périmètre du United Center, ont contribué à créer une image faussée d’un parti démocrate divisé entre une direction qui soutient l’État juif et une base qui s’en éloigne.

Jon Polin et Rachel Goldberg, parents de Hersh Goldberg-Polin qui est retenu en otage par le Hamas à Gaza, apparaissant sur scène lors de la Convention nationale du parti démocrate, le 21 août 2024, à Chicago. (Crédit : Mike Segar/POOL/AFP)

Cela pourrait expliquer pourquoi beaucoup ont été surpris lorsque seulement quelques milliers de manifestants ont pris part à une marche vers le United Center le premier jour de la convention, après que les organisateurs de la manifestation anti-Israël ont prévenu qu’il y aurait 100 000 perturbateurs à la fête.

Cela pourrait expliquer pourquoi beaucoup étaient inquiets de l’accueil que les parents de l’otage israélo-américain Hersh Goldberg-Polin allaient recevoir lorsqu’ils sont montés sur scène mercredi soir.

Les mots « Ramenez-les à la maison » scandés à l’entrée de Jon et Rachel Goldberg-Polin et le silence attentif des dizaines de milliers de personnes qui se tenaient dans l’arène pendant que les parents s’exprimaient auraient pu servir de signal d’alarme pour les journalistes qui couvraient les manifestations de la DNC.

Cependant, beaucoup ont continué à couvrir chaque mouvement des délégués Uncommitted, y compris lorsqu’ils ont lancé un sit-in à l’extérieur du United Center, exigeant qu’un représentant soit autorisé à s’adresser sur la scène de la convention.

Jon Polin et Rachel Goldberg, parents de l’otage Hersh Goldberg-Polin, quittant la scène après avoir pris la parole lors de la Convention nationale du parti démocrate, à Chicago, le 21 août 2024. (Crédit : Matt Rourke/AP)

Les organisateurs de la DNC ont rejeté cette demande, et la convention s’est clôturée jeudi avec la candidate du parti à l’élection présidentielle, Kamala Harris, qui s’est engagée à veiller à ce qu’Israël « ait toujours les moyens de se défendre » – l’antithèse effective de l’appel des Uncommitted en faveur d’un embargo sur Israël.

Harris a également déclaré qu’elle s’efforçait de mettre fin à la guerre de manière à ce que les Palestiniens puissent parvenir à « l’autodétermination ». Cette remarque a suscité les applaudissements les plus enthousiastes de tout le discours, ce qui indique que les délégués de Harris ont des points communs avec ceux des Uncommitted. Mais ses lignes en faveur d’Israël ont également été bien accueillies, ce qui suggère que le parti préfère le type d’équilibre que propose sa nouvelle dirigeante.

C’est pourquoi ils ont massivement adopté une plateforme au début de la convention qui vantait un engagement « à toute épreuve » en faveur de la sécurité d’Israël et d’une solution à deux États.

Cette dernière politique est peut-être en décalage avec le gouvernement israélien actuel, mais c’est là où se situe une majorité de Juifs américains, et peut-être la raison pour laquelle la plupart des Juifs américains continuent de soutenir le parti démocrate.

Des manifestants anti-Israël avant le début de la Convention nationale démocrate (DNC), à l’ Union Park, à Chicago, dans l’Illinois, le 19 août 2024. (Crédit : Alex Wroblewski/AFP)

« Kamala Harris a parlé au nom de la grande majorité des gens ici », a déclaré Jamie Raskin au Times of Israel, « à savoir que nous défendons totalement la sécurité stratégique d’Israël, sa survie et son avenir, et en même temps, nous n’allons pas rester silencieux sur le fait que [le Premier ministre Benjamin] Netanyahu et la droite en Israël sont indifférents aux pertes civiles et à la mort à Gaza ».