Le vote blanc contre la position pro-Israël de Biden fait tache dans 5 autres États
Si le mouvement anti-guerre parvenait à envoyer des délégués à la convention, ça indiquerait que la question pourrait nuire au candidat sortant lors des présidentielles de novembre
JTA – Une semaine après qu’une campagne visant à montrer l’opposition à la politique israélienne du président américain Joe Biden a marqué les primaires du Michigan, elle a obtenu des résultats substantiels dans au moins cinq autres États, signe que la guerre de Gaza pourrait peser sur sa campagne de réélection.
Ces résultats n’ont pas entaché la victoire écrasante de Biden dans les seize États en jeu lors du « Super Tuesday ». L’ancien président Donald Trump semblait prêt à balayer tous les États, sauf un, ce qui rend presque inévitable une revanche entre Biden et Trump.
Toutefois, les organisateurs de la campagne se sont réjouis des résultats. La campagne qui a lancé l’effort, Listen to Michigan, a félicité son homologue du Minnesota. « Rendez-vous à la Convention nationale démocrate, Minnesota uncommitted ! », a-t-elle écrit mardi en fin de journée sur X.
Les électeurs des primaires démocrates qui ont voté « uncommitted » – l’équivalent du vote blanc – ont pris une part importante du vote mardi dans les États de Caroline du Nord, du Minnesota, du Massachusetts, du Tennessee et de Caroline du Nord. La campagne a ciblé les démocrates dans ces cinq États en collaboration avec des groupes d’activistes de gauche, dont Our Revolution, un groupe progressiste de premier plan associé au sénateur Bernie Sanders.
Les résultats de fond suggèrent que le Michigan, un État à forte population arabo-américaine, n’est pas une anomalie et que les sondages montrant le mécontentement des jeunes et des minorités à l’égard du soutien de Biden à Israël dans sa guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas pourraient lui nuire lors de l’élection présidentielle de novembre.
Le nombre de bulletins « uncommited » a à peine ébranlé la victoire écrasante de Biden dans chaque État, mais a largement dépassé les proportions de vote blanc de 2020. Dans le Minnesota, avec 74 % des votes comptés à 22 heures (heure locale), les votes blancs représentaient 20 % des suffrages, alors qu’ils n’en représentaient que 0,5 % en 2020.
See you at the Democratic National Convention, Minnesota uncommitted! pic.twitter.com/SpTiUmf8bM
— Uncommitted National Movement (@uncommittedmvmt) March 6, 2024
« Notre humble mouvement de ‘démocrates non engagés’ opposés au financement de la guerre à Gaza par Biden est sorti victorieux ce soir », a déclaré la campagne pro-bulletin blanc du Minnesota dans un communiqué. « Nous prévoyons de remporter au moins un délégué à envoyer à la Convention nationale démocrate de Chicago pour exiger de celui-ci qu’il défende un programme anti-guerre. »
Dans le Colorado, avec 74 % des votes comptés à 21 heures, heure locale, « uncommitted » avait obtenu 7,5 % des voix. Aucun vote blanc n’avait été enregistré en 2020.
En Caroline du Nord, à 23 heures, heure locale, avec 93 % des voix dépouillées, 12,5 % des votants avaient déposé un bulletin blanc à la primaire démocrate. En 2020, ils étaient 1,64 %.
Dans le Tennessee, à 23 heures, heure locale, avec 80 % des votes comptabilisés, 8 % des votes étaient blanc. Moins de 25 % de bulletin blancs avaient été enregistrés en 2020.
Dans le Massachusetts, avec 51 % du décompte enregistré à 23 heures, heure locale, 9 % des voix s’exprimaient en faveur des « non-engagés ». En 2020, ce mouvement avait obtenu moins de 0,5 % des suffrages.
L’establishment démocrate semble sensible à la pression exercée par les activistes critiques à l’égard d’Israël. Le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, a déclaré à CNN que le parti devrait se concentrer sur la reconquête des électeurs.
« Nous avons huit mois pour faire revenir ces gens et écouter ce qu’ils disent », a souligné Walz. « Il faut les prendre au sérieux, leur message est clair, ils pensent qu’il s’agit d’une situation intolérable et que nous pouvons faire plus, et je pense que le président l’a entendu. »
Rares sont ceux qui pensent que les électeurs « non engagés », en grande partie progressistes, opteront pour Trump, mais il est à craindre qu’ils ne restent chez eux en novembre.
Ces derniers jours, l’administration Biden a intensifié ses critiques à l’égard d’Israël, affirmant que le pays était le principal responsable des difficultés rencontrées pour acheminer l’aide humanitaire à Gaza. Les autorités sanitaires mondiales affirment que l’enclave est au bord de la famine.
La campagne des « non-engagés » espère obtenir des délégués lors de la Convention démocrate qui se tiendra à Chicago en août, où ils pourront défendre leur cause. Il n’est pas certain que les règles autorisent les campagnes à réclamer des délégués.
Le représentant Dean Phillips, le démocrate juif du Minnesota qui mène une campagne de longue haleine pour les primaires, a obtenu son meilleur score jusqu’à présent dans son État d’origine, avec 8 %.
La seule rivale de Trump, Nikki Haley, a remporté son premier État, le Vermont. « L’unité ne s’obtient pas en affirmant simplement que ‘nous sommes unis' », a-t-elle déclaré.
« Aujourd’hui, État après État, il reste un grand bloc d’électeurs républicains qui expriment de profondes inquiétudes à l’égard de Donald Trump. »
Elle devrait toutefois annoncer qu’elle quitte la campagne, dans la journée de mercredi, selon les médias américains.
Trump semblait en passe d’obtenir le nombre de délégués nécessaires pour remporter l’investiture dès les primaires de la semaine prochaine. Une grande partie du soutien de Haley est venue de républicains juifs et pro-Israël qui sont troublés par les tendances isolationnistes de Trump et par ses associations passées avec des antisémites tels que Kanye West. L’ancien président dispose également d’un groupe de célèbres partisans juifs qui lui sont reconnaissants de son soutien aux politiques du gouvernement israélien.
Trump n’a pas mentionné Haley dans son discours de victoire, mais a commencé par dire qu’elle serait meilleure pour Israël que Biden. Ses commentaires ont fait écho à son approche de la guerre entre Israël et le Hamas, qui, selon lui, n’aurait pas eu lieu sous sa présidence en raison des sanctions qu’il avait imposées à l’Iran, qui finance le groupe terroriste palestinien du Hamas.
« Israël n’aurait pas été attaqué », a-t-il déclaré sous les acclamations dans sa résidence du sud de la Floride, Mar-a-Lago.
» L’Iran était fauché […] Ils n’avaient pas d’argent pour le Hamas, pour le [groupe terroriste chiite libanais du] Hezbollah, ils étaient fauchés. »