Israël en guerre - Jour 561

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La détention d’un manifestant accusé d’un acte indécent présumé contre une policière prolongée

La police a trouvé plusieurs armes illégales datant des années 1970 au domicile d'Eyal Yaffe - des "souvenirs de famille" sans lien avec l'activisme de son client, a indiqué son avocat

Un char Shot, retiré du site commémoratif de Tel Saki sur le plateau du Golan par des vétérans de la guerre de Yom Kippour de 1973, pour protester contre la refonte judiciaire prévue par le gouvernement, le 16 février 2023. (Crédit : Michael Giladi/Flash90)
Un char Shot, retiré du site commémoratif de Tel Saki sur le plateau du Golan par des vétérans de la guerre de Yom Kippour de 1973, pour protester contre la refonte judiciaire prévue par le gouvernement, le 16 février 2023. (Crédit : Michael Giladi/Flash90)

La police a prolongé la détention d’Eyal Yaffe, un manifestant anti-gouvernement qui aurait eu un geste indécent envers une agente de la police aux frontières lors d’une manifestation massive à Jérusalem, mardi.

Le suspect, Eyal Yaffe, restera encore en détention pendant cinq jours.

Des images de la scène, qui ont été diffusées jeudi sur Instagram par le rappeur et militant d’extrême droite Yoav Eliasi, montrent Yaffe semblant s’accrocher à la policière qui lui tourne le dos alors qu’elle et d’autres agents tentent de disperser les manifestants qui bloquent la route. La policière et une de ses collègues repoussent l’homme. Les forces de l’ordre ont accusé ce dernier d’avoir commis un acte indécent.

Prenant la parole devant les caméras de la chaîne d’information N12, jeudi, Yaffe a clamé son innocence. « La vidéo a été fabriquée de toute pièces », a-t-il dit, ajoutant qu’il avait été bousculé alors qu’il tentait d’aider des manifestants assis sur le sol.

Dans un communiqué publié samedi en fin de journée, la police a indiqué que lors d’une perquisition au domicile de Yaffe, un certain nombre d’armes acquises illégalement et datant de la guerre du Kippour de 1973 avaient été retrouvées chez lui. Parmi ces armements, une Kalachnikov, des centaines de balles, une grenade assourdissante périmée et une carabine.

Yaffe, âgé de 72 ans, a demandé à être placé en résidence surveillée, invoquant le syndrome de stress post-traumatique lié à ses années de service militaire.

« Je sais que j’ai commis des erreurs et que je dois en répondre, et je le ferai », a-t-il déclaré dans des propos cités par des médias israéliens. « Je me tiendrai immédiatement à disposition pour tout interrogatoire. »

Une collection de munitions et d’équipements militaires retrouvés par la police le 29 mars 2025, au domicile d’un manifestant anti-gouvernement arrêté pour avoir commis un acte indécent envers une policière. (Police israélienne)

De son côté, l’avocat de Yaffe, Gonen Ben Yitzhak, a répondu au communiqué émis par les forces de l’ordre dans la journée de samedi en précisant que les différents armements retrouvés en possession de son client étaient des « souvenirs de famille » qui avaient une « profonde valeur sentimentale » sans lien avec son activisme. Il a estimé que la détention de son client était « politique ».

« Le fusil Kalachnikov qui a été trouvé chez mon client est un précieux souvenir de famille laissé par feu son frère Amir Yaffe, tombé pendant son service militaire. Il s’agit d’un objet d’une grande valeur sentimentale pour la famille qui a perdu un être cher », a expliqué Ben Yitzhak dans une déclaration.

« Les autres objets trouvés, avec parmi eux une vieille carabine et des cartouches, étaient en possession de mon client depuis son long service militaire en tant que commandant de bataillon de réserve, un service au cours duquel il a contribué pendant de nombreuses années à la sécurité du pays », a continué l’avocat.

« Difficile de ne pas remarquer l’obsession des responsables de la police qui s’obstinent à trouver toutes les raisons possibles d’incriminer un important activiste dans le cadre des manifestations », a-t-il fait remarquer. « La police et les procureurs choisissent d’ignorer le contexte personnel, familial et historique de ces objets et ils tentent au contraire de les présenter comme des preuves à charge ».

« Il n’y a aucun lien entre la possession de ces objets par mon client, des objets qui sont des souvenirs personnels et familiaux, et les accusations politiques portées à son encontre. La tentative visant à établir un lien entre les deux est une manipulation absolument transparente dont le seul but est de prolonger la détention inutile de mon client », a poursuivi l’avocat.

Un char Shot, retiré du site commémoratif de Tel Saki sur le plateau du Golan par des vétérans de la guerre de Yom Kippour de 1973, pour protester contre la refonte judiciaire prévue par le gouvernement, le 16 février 2023. (Crédit : Michael Giladi/Flash90)

Yaffe, aux côtés de plusieurs autres vétérans de la guerre du Kippour de 1973, est membre du groupe de protestation « Lochamei Kippur ’73 », un groupe qui avait pris de l’importance lors des manifestations des opposants au plan de refonte radicale du système judiciaire israélien en 2023, et qui a joué un rôle majeur dans les rassemblements dénonçant le gouvernement et appelant à la remise en liberté des otages.

Au début de l’année 2023, un certain nombre de membres du groupe avaient été arrêtés pour avoir soi-disant volé un véhicule blindé de transport de troupes déclassé afin de l’utiliser symboliquement dans le cadre d’une manifestation contre le projet de réformes qui aurait bouleversé le système de la justice israélien et qui était alors avancé par la coalition.

Quelques semaines plus tôt, d’autres membres du groupe avaient été arrêtés après avoir, avait-on dit, volé un char d’assaut déclassé sur un site commémoratif militaire, également destiné à un usage symbolique lors des mouvements de protestation.

Si Yaffe n’avait pas été appréhendé dans le cadre de ces deux incidents, certains médias israéliens ont signalé qu’il avait été impliqué dans le vol du tank, sans toutefois prouver cette affirmation.

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