Le diplomate en chef d’Iran rencontre des dirigeants du Hamas à Doha

Samedi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a rencontré les dirigeants du Hamas au bureau du groupe terroriste palestinien à Doha pour discuter de la situation dans la bande de Gaza, dans le cadre de la guerre qui s’y déroule.

La délégation du Hamas était dirigée par le président du Conseil consultatif de la Choura du Hamas, Mahmoud Darwish.

Darwish siège au conseil de direction, composé de cinq membres, créé par Yahya Sinwar, alors chef du groupe terroriste palestinien du Hamas, peu avant qu’il ne soit éliminé par Israël à Gaza en octobre.

Le Hamas n’a pas encore nommé de successeur à Sinwar, mais le groupe terroriste a désigné Darwish comme chef de son conseil de direction dans un communiqué publié vendredi. Il est de plus en plus considéré comme un choix consensuel pour ce poste.

Selon le radiodiffuseur pro-Iran Al-Mayadeen, le Hamas a déclaré dans un communiqué que la réunion avait porté sur la situation dans la bande de Gaza, ainsi que sur les récentes réunions entre les responsables du Fatah et du Hamas au Caire, qui auraient abouti à un accord sur la gestion conjointe de Gaza à la fin de la guerre.

Le Fatah, parti laïc du dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas, basé en Cisjordanie, est en conflit avec le Hamas depuis 2005, année où ce dernier a violemment chassé l’AP de la bande de Gaza à la suite d’un coup d’État sanglant.

#Iran’s Foreign Minister Araghchi met a number of #Hamas officials in Doha. pic.twitter.com/IW7X1PC3Gv

— Iran Nuances (@IranNuances) December 7, 2024

Les discussions ont également porté sur la Cisjordanie et Jérusalem-Est, régions que les Palestiniens souhaitent voir intégrées à un futur État, ainsi que sur les prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.

La réunion s’inscrit dans le cadre des efforts renouvelés des médiateurs internationaux pour parvenir à un accord de cessez-le-feu à Gaza qui inclurait la libération des otages enlevés en Israël lors du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre. Alors qu’un accord pourrait être conclu, le Qatar a confirmé vendredi qu’il reprendrait son rôle de médiateur aux côtés des États-Unis et de l’Égypte, après avoir déclaré au début de l’année qu’il suspendait ses activités en raison de l’intransigeance, selon lui, d’Israël et du Hamas.

Darwish a souligné au cours de la réunion que le Hamas était ouvert aux propositions « qui servent les intérêts de notre peuple et soulagent ses souffrances », selon Al-Mayadeen.

Araghchi a réaffirmé le soutien de l’Iran à la cause palestinienne.

À l’issue de la réunion, Aragchi a déclaré aux journalistes que le cessez-le-feu à Gaza présentait des « complications », selon l’agence de presse iranienne IRNA.

« Il y a des espoirs de progrès, mais il y a aussi des obstacles », a-t-il indiqué.

Araghchi avait auparavant participé à une réunion tripartite avec les ministres des Affaires étrangères de la Russie et de la Syrie pour discuter de l’évolution rapide des événements en Syrie.

Selon la chaîne de télévision iranienne Press TV, Araghchi a accusé Israël de fomenter les troubles en Syrie, où les forces rebelles ont pris dimanche le contrôle de la capitale et déclaré la fin du régime du dictateur syrien Bashar el-Assad, allié de longue date de l’Iran.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan (à gauche) et le président du Conseil de la Choura du Hamas, Mohammed Darwish, au bureau de la branche politique du Hamas à Doha, le 6 décembre 2024. (Crédit : Ministère turc des Affaires étrangères)

« Le principal objectif du régime sioniste [Israël] est de détourner l’attention de la région et du monde du point central de la crise, à savoir Gaza », aurait-il déclaré.

L’organisation de cette réunion au Qatar par le Hamas est intervenue après que le président-élu des États-Unis, Donald Trump, aurait demandé, par l’intermédiaire d’un conseiller et dans le but de faire progresser les pourparlers sur les otages, que Doha rappelle les dirigeants du Hamas qui auraient été expulsés sous la pression de l’administration sortante du président des États-Unis, Joe Biden.

Vendredi, les dirigeants du Hamas de retour au pays ont accueilli le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, au bureau de la branche politique du groupe terroriste à Doha, afin de discuter des négociations liées aux otages.

Un communiqué du Hamas concernant cette réunion a également souligné que c’est Darwish qui avait mené les discussions.