Le Hamas va être temporairement dirigé par un comité basé à Doha – média
Le comité établi après l’élimination de Haniyeh en juillet devrait diriger le groupe terroriste palestinien au moins jusqu'en mars, ont indiqué des sources du Hamas à l'AFP

Le Hamas, dont le chef Yahya Sinwar a été éliminé par l’armée israélienne mercredi dernier, sera dirigé temporairement par un comité basé au Qatar, avant l’élection d’un successeur, ont rapporté lundi deux sources au sein du groupe terroriste palestinien.
« L’approche de la direction du Hamas est de ne pas désigner de successeur au chef décédé, le martyr Yahya Sinwar, avant les prochaines élections » prévues en mars « si les conditions le permettent », a indiqué à l’AFP une source au sein du Hamas.
Le comité de cinq éléments du Hamas formé en août après l’élimination du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran, pour faciliter la prise de décisions au vu des difficultés de communication avec Sinwar à Gaza « prendra la direction du groupe terroriste palestinien », d’après la source.
Ce comité, basé à Doha, est composé de représentants pour Gaza (Khalil al-Hayya), la Cisjordanie (Zaher Jabareen) et la diaspora (Khaled Meshaal), ainsi que du Conseil consultatif de la Choura du Hamas (Mahmoud Darwish) et le secrétaire du bureau politique, toujours anonyme pour des raisons de sécurité, a-t-elle poursuivi.
Ce comité a été formé pour faciliter la prise de décision étant donné la difficulté de communiquer avec Sinwar à Gaza avant sa mort.
Sinwar a été nommé chef du groupe terroriste à Gaza en 2017, avant de s’élever pour devenir le dirigeant général du Hamas après que Haniyeh, qui dirigeait son aile politique basée à Doha, a été éliminé en juillet dans une attaque largement imputée à Israël.

Sinwar, l’instigateur du pogrom du 7 octobre 2023 perpétré dans le sud d’Israël, a été tué par les troupes israéliennes mercredi dernier dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, un an après le début de la guerre déclenchée par l’assaut, les massacres et l’enlèvement de masse menés par le Hamas, qui ont fait plus de 1 200 morts et au cours duquel 251 personnes ont été enlevées et emmenées de force à Gaza.
Tous les membres actuels du comité sont basés au Qatar.
Selon la source, le comité est chargé de « gouverner le mouvement pendant la guerre et les circonstances exceptionnelles, ainsi que ses plans futurs ».
Il a ajouté qu’il était autorisé à « prendre des décisions stratégiques ».

Une autre source du groupe terroriste palestinien a déclaré que la direction du Hamas a discuté d’une proposition faite « en interne » de nommer un chef politique sans annoncer son nom.
Mais, a ajouté la source, les dirigeants ont préféré gouverner par l’intermédiaire du comité.
Le successeur de Sinwar devra relever le défi de guider la politique concernant les pourparlers sous médiation internationale en vue d’un cessez-le-feu en échange de la libération de tous les otages. Les États-Unis et Israël ont accusé Sinwar d’avoir délibérément évité de parvenir à un accord de « trêve contre otages », refusant de faire des compromis sur des exigences strictes inacceptables pour Israël.
Dans une déclaration vidéo diffusée vendredi, Khalil al-Hayya, chef adjoint du bureau politique du Hamas basé au Qatar, a déclaré qu’Israël finirait par regretter d’avoir éliminé Sinwar, ajoutant que son « martyre » ne ferait que renforcer le groupe terroriste palestinien.
Les otages « ne reviendront pas… tant que l’agression contre notre peuple à Gaza ne cessera pas », a déclaré le haut responsable du Hamas.
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.
Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.