Israël en guerre - Jour 394

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Yahya Sinwar, chef du Hamas et instigateur du 7 octobre, tué par Tsahal à Gaza

Selon les médias israéliens, les soldats israéliens ne le visaient pas spécifiquement puisqu'ils ignoraient qu'il pouvait se trouver là

Le haut dirigeant du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, lors d'une conférence dans la ville de Gaza, le 4 novembre 2019 (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)
Le haut dirigeant du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, lors d'une conférence dans la ville de Gaza, le 4 novembre 2019 (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)

L’armée israélienne a confirmé jeudi la mort du chef du Hamas, Yahya Sinwar, considéré comme l’un des architectes de l’attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

L’armée et les services du renseignement intérieur « confirment qu’après une traque d’un an, hier (mercredi), le 16 octobre 2024, des soldats de l’armée israélienne ont éliminé Yahya Sinwar, le chef de l’organisation terroriste Hamas lors d’une opération dans le sud de la bande de Gaza », a indiqué l’armée dans un communiqué.

Trois terroristes, dont Sinwar, ont été tués par des soldats qui ont ouvert le feu sur un groupe d’hommes armés, au rez-de-chaussée d’un immeuble de Gaza, lors d’un incident qui a commencé mercredi.

Une frappe a été ordonnée contre le bâtiment, qui a partiellement détruit sa structure. Lorsque les soldats sont entrés, ils se sont aperçus que l’un des terroristes morts « ressemblait beaucoup » à Sinwar.

Selon les médias israéliens, les soldats israéliens ne visaient pas spécifiquement Sinwar puisqu’ils ignoraient qu’il pouvait se trouver là.

Des soldats de Tsahal se tiennent au-dessus du corps de celui qu’Israël pense être le chef du Hamas, Yahya Sinwar, à Gaza, le 17 octobre 2024. (Autorisation)

L’armée a souligné qu’il n’y avait pas d’otages dans le secteur à l’intérieur duquel les trois terroristes ont été tués. Il se dit depuis longtemps que Sinwar avait pour habitude de se cacher parmi les otages dont il faisait des boucliers humains.

« Les effectifs de Tsahal et du Shin Bet déployés sur place continuent d’intervenir avec toute la prudence requise », a indiqué l’armée, qui a publié cette déclaration lorsque les rumeurs de la mort de Sinwar ont commencé à se répandre en ligne.

Des photos non vérifiées circulant sur les réseaux sociaux donnent à voir un corps qui ressemble fortement à Sinwar.

Des échantillons des trois corps étaient en cours d’analyse ADN sans compter les vérifications dentaires et les recoupements d’empreintes digitales. Israël possède en effet les empreintes digitales et le dossier dentaire de Sinwar depuis son séjour en prison.

La chaine de télévision N12 a indiqué que le corps qui pourrait être celui de Sinwar n’a pas encore été rapatrié en Israël, la zone à l’intérieur de laquelle il a été trouvé étant fortement piégée. Le corps portait un gilet militaire muni de grenades.

Le chef du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinwar, s’exprime lors d’une conférence de presse dans la ville de Gaza, le 30 mai 2019 (MOHAMMED ABED / AFP)

Un échantillon d’ADN a été prélevé sur le corps pour effectuer des tests accélérés en Israël.

A mesure qu’enflait la rumeur selon laquelle Israël aurait tué Sinwar, le ministre de la Défense Yoav Gallant a écrit sur X : « Nous trouverons et éliminerons tous les terroristes. »

Se référant à la Bible, et plus précisément au Lévitique, Gallant a ajouté : « Tu poursuivras tes ennemis et ils périront devant toi par l’épée. »

Le ministre de la Défense avait accompagné son message de photos de l’ex-chef militaire du Hamas, Mohammed Deif, et du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, toutes deux barrées de croix, et d’une troisième photo apparemment censurée, elle aussi barrée d’une croix.

Le cerveau du 7 octobre

Chef du Hamas à Gaza depuis 2017, Sinwar est considéré comme l’instigateur du pogrom du 7 octobre 2023, dans le sud d’Israël, au cours duquel des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont tué 1 206 personnes et fait 251 otages, ce qui a déclenché la guerre qui se poursuit à Gaza.

Le chef terroriste est devenu chef du Hamas suite à l’assassinat d’Ismail Haniyeh, victime d’une explosion à Téhéran en juillet dernier. Il a été désigné par le Conseil de la Choura du Hamas, organe consultatif composé de responsables élus par les membres du Hamas dans le ressort de quatre cercles : Gaza, la Cisjordanie, la diaspora et les prisonniers de sécurité au sein des prisons israéliennes.

Le chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, à gauche, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinwar, lors d’un rassemblement marquant le 30e anniversaire du groupe terroriste, dans la ville de Gaza, le 14 décembre 2017. (Crédit : AP Photo/ Khalil Hamra)

Né dans le camp de réfugiés de Khan Younès, dans le sud de Gaza, Sinwar a rejoint le Hamas lorsque le cheikh Ahmed Yassine a fondé l’organisation, soit à peu près au moment où la première Intifada palestinienne a commencé, en 1987.

Sinwar a mis en place l’appareil de sécurité intérieure de l’organisation l’année suivante et a ensuite dirigé une unité de renseignement dédiée à retrouver et punir, parfois cruellement, parfois par la mort, les Palestiniens soupçonnés d’avoir donné des informations à Israël.

Selon la transcription d’un interrogatoire avec des services de sécurité, publiée dans les médias israéliens, Sinwar – le « boucher de Khan Younès » – aurait étranglé avec un keffieh un homme soupçonné de collaboration avec l’ennemi, dans un cimetière de la ville.

Diplômé de l’Université islamique de Gaza, il a appris l’hébreu, qu’il parle parfaitement, lors de ses 23 années de prison en Israël.

Le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, préside une réunion avec les dirigeants des factions palestiniennes dans son bureau de la ville de Gaza, le 13 avril 2022. (AP Photo/Adel Hana)

Il a purgé quatre peines de prison à perpétuité pour la mort de deux soldats israéliens, ainsi que de quatre Palestiniens qu’il soupçonnait de coopérer avec Israël, et était le plus ancien des 1 027 prisonniers de sécurité palestiniens libérés en échange du soldat israélien Gilad Shalit en 2011.

Il avait été opéré du cerveau – geste chirurgical qui lui avait sauvé la vie – lorsqu’il était prisonnier, comme l’a raconté, en mai dernier, dans un article du New York Times, le dentiste qui a identifié la tumeur. Le neveu de ce même dentiste a été tué le 7 octobre.

Après des semaines de silence qui avaient alimenté des rumeurs de mort lors d’une frappe israélienne à Gaza, Sinwar aurait récemment repris contact avec des médiateurs afin de négocier un accord de cessez-le-feu et de libération des otages.

En février de cette année, l’armée israélienne a diffusé les images de ce qu’elle a présenté comme Sinwar et ses proches, en train de marcher dans un tunnel de Gaza.

« La traque de Sinwar ne prendra fin que lorsque nous l’aurons attrapé, mort ou vif », avait déclaré le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari, lors d’une conférence de presse accompagnant la diffusion de ces images.

Bombardement du centre de commandement terroriste

Un peu plus tôt, dans d’autres circonstances, l’armée a revendiqué un bombardement aérien de haute-précision contre des terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien réunis dans un centre de commandement et de contrôle situé dans un bâtiment initialement utilisé par une école dans le nord de Gaza.

L’armée israélienne a fait état de la mort de 12 terroristes à l’intérieur de l’école Abu Hassan, tous impliqués dans des tirs de roquettes sur Israël et des attaques contre les soldats israéliens, et précisé avoir fait le nécessaire pour éviter de léser les civils non impliqués.

Un responsable du ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a déclaré à Reuters que le nombre de Palestiniens tués était estimé à 19, parmi lesquels des enfants. Les chiffres du groupe terroriste n’ont pas pu être vérifiés et ne font pas le distinguo entre civils et hommes armés.

Des dizaines de personnes ont par ailleurs été blessées dans le bombardement, a ajouté le responsable, Medhat Abbas, en ajoutant : « Il n’y a pas d’eau pour éteindre l’incendie. Il n’y a rien. »

L’armée israélienne a fait savoir que ses soldats avaient découvert, dans une salle de classe à Jabaliya, dans le nord de Gaza, un tableau noir recouvert de déclarations écrites par des terroristes faisant l’apologie du massacre du 7 octobre.

Tsahal a ajouté, images des frappes à l’appui, que les soldats de la 401e brigade avaient, depuis le début de l’incursion début octobre, éliminé des dizaines de terroristes grâce à des bombardements et des combats rapprochés en milieu urbain.

A l’intérieur de cette école, les soldats ont par ailleurs découvert des dizaines d’armes, d’explosifs, de mortiers et de munitions.

La guerre à Gaza a été déclenchée par l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023.

Selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, la contre-offensive israélienne a fait plus de 42 000 morts parmi les Palestiniens. Ce chiffre n’est pas vérifiable et ne fait pas le distinguo entre civils et hommes armés.

En août dernier, Israël a revendiqué la mort de 17 000 hommes armés lors des combats, auxquels s’ajoutent un millier de terroristes morts en territoire israélien le jour de l’attaque du 7 octobre.

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