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Guerre à Gaza : Le Qatar suspend sa médiation – source diplomatique

Selon la source, la décision n'a pas été prise suite aux pressions américaines, mais ferait suite aux démonstrations répétées par Israël et le Hamas qu'ils n'étaient pas sérieux

De gauche à droite : Zaher Jabarin, chef du Hamas en Cisjordanie, Mohammed Ismaïl Darwish, connu sous le nom d'Abu Omar Hassan, président du conseil consultatif du groupe, et Khaled Meshaal, haut responsable, recevant des condoléances lors des funérailles du principal dirigeant du groupe terroriste Ismaïl Haniyeh, dans la capitale qatarie Doha, le 2 août 2024. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)
De gauche à droite : Zaher Jabarin, chef du Hamas en Cisjordanie, Mohammed Ismaïl Darwish, connu sous le nom d'Abu Omar Hassan, président du conseil consultatif du groupe, et Khaled Meshaal, haut responsable, recevant des condoléances lors des funérailles du principal dirigeant du groupe terroriste Ismaïl Haniyeh, dans la capitale qatarie Doha, le 2 août 2024. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)

Le Qatar a suspendu sa médiation pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, accusant les belligérants de « refuser de négocier de bonne foi », a indiqué samedi une source diplomatique.

Il a aussi affirmé que le bureau politique du Hamas à Doha n’avait « plus de raison d’être », a ajouté la même source, sans dire explicitement si le bureau serait fermé.

« Les Qataris ont informé les Israéliens et le Hamas que tant que les deux camps refusent de négocier un accord de bonne foi, ils ne pourront pas continuer à jouer le rôle de médiateur », a déclaré la source sous couvert d’anonymat. « En conséquence, le bureau politique du Hamas [à Doha] n’a plus sa raison d’être. »

« Nous n’avons reçu aucune demande de quitter le Qatar », a affirmé depuis Doha un responsable du Hamas, qui a requis l’anonymat, joint au téléphone par l’AFP.

Avec les Etats-Unis et l’Egypte, le Qatar avait mené une médiation entre les deux belligérants depuis une seule trêve dans le conflit en novembre 2023 qui avait duré une semaine et avait permis la libération d’otages retenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.

Depuis, de nombreuses sessions de négociations ont eu lieu sans aucun résultat.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken (à gauche) rencontrant l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, au palais de Lusail, à Doha, le 6 février 2024. (Credit : Mark Schiefelbein/POOL/AFP)

Le Hamas et Israël s’accusent mutuellement de bloquer tout accord, chaque camp refusant les conditions de l’autre pour un cessez-le-feu dans la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien dans le sud d’Israël.

« Prêts à s’engager à nouveau »

Selon la source diplomatique, « les Qataris ont fait savoir à l’administration américaine qu’ils seraient prêts à s’engager à nouveau dans la médiation lorsque les deux parties […]démontreront une volonté sincère de revenir à la table des négociations ».

Ils ont souligné qu’ils ne pouvaient « intervenir en tant que médiateur que si les deux parties démontrent un réel intérêt à trouver une solution. Si ce n’est pas le cas, ils ont dit qu’ils arrêteraient leur médiation », a indiqué la source diplomatique.

Pour sortir de l’impasse à l’approche de la fin du mandat du président Joe Biden et de la présidentielle américaine qui a eu lieu le 5 novembre, Washington et Doha avaient annoncé fin octobre de nouveaux pourparlers en vue d’un accord de « trêve contre libération d’otages ».

Mais, là aussi, pas de résultat.

Le Qatar a ensuite conclu « à une absence de volonté suffisante de part et d’autre » pour aller de l’avant dans les discussions et jugé que « les efforts de médiation étaient devenues plus une question de politique et d’élections qu’une tentative sérieuse de parvenir à la paix », selon la source diplomatique.

Dans ce contexte de blocage, le Qatar avait « informé l’administration américaine et les deux parties qu’il n’accepterait pas d’être soumis à une exploitation politique […] », a-t-elle poursuivi.

L’émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani (à droite), lors d’une réunion avec le chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh (à gauche) et le responsable Khaled Meshaal, à Doha, au Qatar, le 17 octobre 2016. (Crédit : communiqué du gouvernement du Qatar)

Le Qatar, un allié des Etats-Unis, abrite le bureau politique du Hamas depuis plus de dix ans et c’est aussi au Qatar que résidait l’ex-chef du groupe terroriste palestinien Ismaïl Haniyeh, éliminé le 31 juillet dans une attaque à Téhéran imputée à Israël.

Le bureau du Hamas au Qatar a été « ouvert en 2012 en coordination avec le gouvernement américain, suite à sa demande d’avoir un canal de communication » avec le groupe terroriste, avait expliqué au début de la guerre un responsable qatari.

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