Israël en guerre - Jour 432

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À la demande des États-Unis, le Qatar a ordonné au Hamas de quitter Doha, le Hamas dément

Washington a estimé que la présence du groupe terroriste au Qatar n'était plus un avantage après l'exécution d'un otage américain et le rejet des propositions de cessez-le-feu ; Doha a accepté et en a informé le Hamas

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

L'émir Tamim bin Hamad al-Thani, le gouvernant du Qatar depuis 2013, à gauche, rencontre les chefs du Hamas Ismail Haniyeh, à droite, et Khaled Mashal à Doha, le 17 octobre 2017. (Crédit : Qatar government handout)
L'émir Tamim bin Hamad al-Thani, le gouvernant du Qatar depuis 2013, à gauche, rencontre les chefs du Hamas Ismail Haniyeh, à droite, et Khaled Mashal à Doha, le 17 octobre 2017. (Crédit : Qatar government handout)

De hauts-responsables de l’administration Biden ont confié vendredi au Times of Israel que suite à une demande des États-Unis, le Qatar avait fait savoir au Hamas, il y a plus d’une semaine, qu’il devait fermer son bureau diplomatique à Doha.

Le Qatar accueille les officiels du Hamas depuis 2012 – lorsque le groupe terroriste avait dû transférer son quartier-général qui était jusque-là installé à Damas dans un contexte de guerre civile syrienne, et alors que les administrations successives américaines, des deux côtés de l’échiquier politique, exhortaient le Qatar à servir de canal de communication pour faire le lien avec l’organisation.

Suite au pogrom commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre, les États-Unis avaient informé le Qatar que Doha ne pourrait pas maintenir « le statu-quo » avec le groupe terroriste. L’administration s’était toutefois abstenue de demander à l’émirat du Golfe de fermer le bureau du Hamas, considérant le canal de communication offert par les Qataris comme plus déterminant que jamais dans un contexte de négociations en vue d’un cessez-le-feu à Gaza, avec un accord qui aurait ouvert la porte à la remise en liberté des otages.

Les pourparlers avaient finalement abouti à un accord de trêve au mois de novembre dernier, une pause dans les combats qui avait duré une semaine – mais ils ont échoué à garantir la mise en place d’un cessez-le-feu permanent ou la libération des 101 otages qui se trouvent encore dans les geôles du Hamas.

Un responsable américain a expliqué au Times of Israel que l’exécution d’un otage israélo-américain – Hersh Goldberg-Polin qui avait été abattu de sang-froid aux côtés de cinq autres captifs, à la fin du mois d’août – et le rejet des propositions de cessez-le-feu qui ont pu être soumises depuis étaient à l’origine de ce changement d’approche concernant la présence continue du groupe terroriste à Doha – une présence « dorénavant inenvisageable et inacceptable » pour la Maison Blanche.

La décision prise par les États-Unis a coïncidé avec la publication, par les Américains, d’actes de mises en examen contre des responsables du Hamas – notamment contre l’un de ses chefs, Khaled Meshaal, qui vit à Doha, a indiqué l’officiel de l’administration Biden.

Khaled Meshaal, à gauche, haut responsable du Hamas, et Ziyad al-Nakhalah, au centre, secrétaire général du mouvement du Jihad islamique palestinien, lors des funérailles d’Ismail Haniyeh, chef du Hamas décédé, à Doha, la capitale du Qatar, le 2 août 2024. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)

« Après avoir rejeté les propositions répétées en vue de la libération des otages, les chefs du Hamas ne peuvent plus être les bienvenus dans les capitales des alliés des Américains, quels qu’ils soient », a commenté un autre responsable de l’administration au Times of Israel.

Le Hamas n’a montré aucun signe indiquant qu’il serait susceptible de changer, même modestement, « ses positionnements irréalistes » dans les négociations, conservant des exigences qui, dans les faits, garantiront sa capacité de conserver le pouvoir à Gaza. « Et c’est quelque chose que ni les États-Unis, ni Israël n’accepteront », a noté l’officiel américain.

Il y a deux semaines, les États-Unis ont demandé au Qatar d’exclure le Hamas, a ajouté le responsable américain, qui a noté que Doha avait accepté cette requête et que le Hamas en avait été notifié en date du 28 octobre.

Les détails portant sur l’expulsion des dirigeants du Hamas – qu’il s’agisse du moment où ils devront quitter le territoire ou du pays dans lequel ils se rendront – sont encore en cours de finalisation, a-t-il poursuivi.

Parmi les États qui, dans le passé, avaient été cités comme pouvant potentiellement les accueillir, la Turquie, l’Iran, Oman, le Liban et l’Algérie ; chacun d’entre eux présentant certains inconvénients, en ce qui concerne les États-Unis.

Des Israéliens participent à un rassemblement appelant à la libération des otages détenus par les terroristes du Hamas à Gaza, sur la place des Otages de Tel Aviv, le 2 novembre 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

L’officiel américain a souligné que l’administration continuait à mener un certain nombre d’initiatives visant à garantir la conclusion d’un accord sur les otages avant la fin du mandat du président Joe Biden. Il a indiqué penser que la combinaison de l’expulsion des dirigeants du Hamas par le Qatar, des sanctions américaines et autres outils à disposition de Washington était susceptible d’obliger le groupe terroriste à revoir ses exigences à la baisse.

Le Qatar n’a pas encore confirmé avoir ordonné aux chefs du Hamas de quitter le pays – mais des responsables qataris ont indiqué, depuis un an, au Times of Israel que l’émirat était prêt à expulser le groupe terroriste et qu’il le ferait si la Maison Blanche lui en faisait officiellement la demande.

Le responsable américain a souligné que Doha avait joué un rôle « d’une valeur inestimable » en tant que médiateur dans le conflit. Il est difficile de dire quel rôle le Qatar pourra assumer à l’avenir, une fois que les dirigeants du groupe terroriste ne se trouveront plus sur son sol.

L’État du Golfe a été critiqué avec force par les Républicains, au Congrès, qui se sont montrés moins élogieux à l’égard du rôle tenu par Doha dans le conflit et qui ont affirmé que l’émirat du Golfe aurait pu exercer davantage de pressions sur le Hamas pour parvenir à un accord.

L’administration Biden a rejeté de manière répétée ces critiques, s’appuyant sur le Qatar en tant qu’intermédiaire dans un certain nombre d’autres conflits, au-delà de celui qui oppose Israël au groupe terroriste au pouvoir dans la bande.

L’Égypte, pour sa part, devrait probablement conserver sa casquette de médiateur au vu des contacts qu’il maintient avec les chefs du Hamas au sein de l’enclave côtière.

Un responsable du Hamas a indiqué samedi à l’AFP que le mouvement terroriste islamiste palestinien n’avait reçu « aucune demande de quitter le Qatar », en réaction aux propos d’une source diplomatique disant que le bureau du Hamas à Doha n’avait « plus de raison d’être ».

« Nous n’avons rien pour confirmer ou infirmer ce qui a été publié par une source diplomatique non identifiée, et nous n’avons reçu aucune demande de quitter le Qatar », a déclaré depuis Doha ce responsable du Hamas joint au téléphone par l’AFP.

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