Le document de Tsahal transmis aux maires du nord présente les scénarii de guerre

Un document de l’armée israélienne détaillant le « scénario actualisé » en cas de guerre totale avec le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah a récemment été communiqué aux maires du nord du pays, a appris le Times of Israel dimanche.

Le document a été communiqué alors qu’Israël se prépare à une réponse menaçante de l’Iran et du Hezbollah aux meurtres, la semaine dernière, du commandant de la branche armée du Hezbollah, Fouad Shukr, lors d’une frappe israélienne à Beyrouth, et du chef du bureau politique du groupe terroriste palestinien du Hamas, Ismaïl Haniyeh, lors d’une explosion à Téhéran, dont Israël n’a pas revendiqué la responsabilité.

En cas de guerre avec le Hezbollah, le document envisage une coupure d’électricité de trois jours dans certaines villes, des ruptures d’approvisionnement en eau qui pourraient durer plusieurs jours, une coupure des lignes fixes pendant huit heures et des communications par téléphone portable pendant 24 heures, ainsi que de brèves interruptions locales de la radio et d’internet.

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Selon le document, quelque 40 % de la main-d’œuvre du pays pourrait être dans l’incapacité de travailler pendant toute la durée du conflit, et les fournisseurs de services situés en dehors des zones touchées pourraient ne pas être disponibles pendant toute la durée du conflit.

Le Times of Israel indique que les agences de sécurité estiment qu’Israël pourrait faire face à une attaque sans précédent avec des centaines de roquettes, portant des charges explosives allant de 53 kilogrammes – comme celle qui a frappé Majdal Shams, tuant douze enfants et adolescents sur un terrain de football – à dix fois plus.

Le Hezbollah devrait viser en priorité les installations militaires, puis les infrastructures et enfin les cibles civiles, bien que cela puisse changer. Il devrait viser des cibles situées loin au sud de Haïfa, y compris Tel Aviv, ce qui pourrait entraîner l’évacuation d’un grand nombre de personnes vers Jérusalem et le sud.

Les personnes évacuées seraient logées dans des hôtels, dont certains accueillent déjà de nombreux Israéliens déplacés du nord. Si les hôtels de la région de Jérusalem sont pleins, les personnes évacuées seront logées dans des écoles de la ville.

Des projets de villes de tentes sont en cours d’élaboration dans le sud, notamment dans des zones telles que Timna, au nord d’Eilat, et Eshkol Park dans le Néguev. Le modèle de ces villes est similaire à celui des tentes montées par Arcadi Gaydamak sur la plage de Nitzanim en 2006, pour les citoyens évacués du nord pendant la deuxième guerre du Liban, et en 2007 au parc HaYarkon pour les résidents de Sderot.

Selon des sources de haut rang de Tsahal, les mesures de protection existantes – notamment les abris anti-atomique – sont extrêmement efficaces contre les missiles, y compris ceux du Hezbollah. En outre, selon ces sources, le Commandement du Front intérieur et les autorités locales sont correctement préparés à ce scénario.

Dans le même temps, « la réalité pour l’autre camp sera bien pire, et c’est un euphémisme », a déclaré un responsable de la sécurité au Times of Israel.

En cas d’attaque majeure depuis le nord, des villes comme Sderot, Ofakim et Netivot deviendraient ironiquement des lieux relativement sûrs face aux frappes de missiles du Hezbollah ; les villes du sud ciblées en octobre 2023 deviendraient ainsi des villes de refuge en août 2024.

Yaïr Maayan, maire de la ville méridionale d’Arad, a encouragé la semaine dernière les habitants du nord à envisager une évacuation vers sa ville tranquille.

« Et tous ceux qui le souhaitent peuvent aussi rester. »