Le Hamas diffuse une vidéo de l’otage Liri Albag, 19 ans

Le groupe terroriste palestinien du Hamas a diffusé une vidéo de propagande montrant des signes de vie de l’otage Liri Albag, 19 ans, a-t-on appris ce samedi.

Cette vidéo de trois minutes et demie n’est pas datée, mais Liri y déclare être détenue depuis plus de 450 jours, ce qui laisse penser qu’elle a été filmée récemment.

Liri, tatzpitanit – ou soldate de surveillance – stationnée au poste militaire de Nahal Oz, avait été enlevée avec six autres personnes par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. L’une d’entre elles a été sauvée et une autre a été retrouvée morte après avoir été assassinée en captivité. Les cinq autres – Liri, Karina Ariev, Agam Berger, Naama Levy et Daniella Gilboa – sont toujours otages.

Le Hamas a déjà diffusé des vidéos similaires d’otages détenus par le groupe terroriste, dans le cadre de ce qui s’apparente, selon Israël, à une guerre psychologique déplorable.

La plupart des médias israéliens ne diffusent pas les vidéos publiées par le groupe terroriste palestinien, à moins que les familles n’en fassent expressément la demande.

La famille Albag, qui avait auparavant demandé aux médias de ne pas diffuser la vidéo ni aucune séquence tirée de celle-ci, a autorisé la publication de deux photos extraites du clip.

L’otage Liri Albag, sur une séquence tirée d’une vidéo publiée par le Hamas le 4 janvier 2025. (Crédit : Forum des familles des otages et disparus)

« La vidéo publiée aujourd’hui nous a déchiré le cœur », a déclaré la famille dans un communiqué.

« Ce n’est pas la fille, ce n’est pas la sœur que nous connaissons. »

« Elle ne se porte pas bien. Son état mental difficile est évident », ajoute le communiqué.

« Nous avons vu notre héroïque Liri survivre et supplier pour sa vie. Elle n’est qu’à quelques dizaines de kilomètres de nous et cela fait 456 jours que nous n’avons pas pu la ramener à la maison », a ajouté la famille.

S’adressant au Premier ministre Benjamin Netanyahu et à son gouvernement, la famille a déclaré : « Il est temps pour vous de vous décider – de vous décider comme si vos [propres] enfants se trouvaient là-bas. »

« Liri est vivante et [elle] doit revenir vivante. Cela ne dépend que de vous », a poursuivi la famille.

« Vous ne devez pas manquer l’occasion qui vous est donnée de tous les ramener. Tous. »

Dans un second communiqué, plus long, qui a été publié peu après, la famille a déclaré qu’elle avait « regardé avec horreur la vidéo envoyée par le Hamas », notant que « nous n’avons plus pu respirer ».

Les parents de la soldate otage Liri Albag réagissant à une vidéo publiée par le Hamas montrant leur fille en vie.

« Ce n’est pas la Liri que nous connaissons, c’est l’ombre de Liri », ont-ils répété.

« Bien qu’il s’agisse d’un signe de vie, ce n’est pas la vidéo que nous appelions de nos vœux. Liri, qui a toujours été forte, semble brisée et anéantie. »

Ils ont répété l’appel qu’ils avaient lancé dans la déclaration précédente à Netanyahu, le sommant de faire tout ce qui est en son pouvoir pour parvenir à un accord de libération des otages.

Eli Albag (à gauche), père de l’otage Liri Albag, submergé alors que sa femme Shiri prend la parole lors d’une conférence de presse au nom des otages. Il est ensuite aidé à sortir de la salle, le 16 juillet 2024. (Crédit : Capture d’écran Facebook ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur les droits d’auteur).

« Il n’y a pas d’autre moyen que de mettre fin à cet enfer et d’obtenir immédiatement la libération de Liri et des autres otages. »

Le Forum des familles d’otages et de portés-disparus a déclaré dans un communiqué que la vidéo de Liri était « une preuve dure et indéniable de la nécessité urgente de ramener tous les otages à la maison ».

« Chaque jour passé dans l’enfer du Hamas à Gaza représente un risque immédiat de mort pour les otages vivants et met en péril la possibilité de récupérer les otages tombés au combat pour les enterrer comme il se doit », a déclaré le forum.

Le forum a noté que dans 16 jours, le 20 janvier, le président élu des États-Unis, Donald Trump, retournera à la Maison Blanche. Trump a déclaré à plusieurs reprises qu’il y aurait « un prix TERRIBLE à payer » si les otages n’étaient pas libérés au moment de son investiture.

Shira Albag (deuxième à gauche) et sa fille Shaï brandissant une photo de Liri Albag sur la « Place des Otages », à Tel Aviv, le 20 janvier 2024. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

« Nous ne devons pas manquer cette occasion historique », a déclaré le forum, appelant les Israéliens à se joindre aux familles des otages lors des rassemblements organisés dans tout le pays, le samedi soir, pour manifester en faveur d’un accord de libération des otages et d’un cessez-le-feu.

Suite aux appels lancés à Netanyahu pour qu’il agisse en faveur d’un accord, le bureau du Premier ministre a déclaré qu’il s’était entretenu avec les parents de Liri plus tôt dans la soirée de samedi.

« Le Premier ministre a dit à la famille qu’il compatissait à la souffrance de Liri, de sa famille et de tous les otages et de leurs familles », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué.

« Le Premier ministre leur a assuré qu’Israël continuait à travailler sans relâche pour ramener Liri et tous les otages chez eux, et que les efforts se poursuivaient, y compris en ce moment même. »

Les parents de Liri, Shira et Eli, ont confirmé dans une déclaration vidéo qu’ils avaient parlé à Netanyahu.

« Nous avons demandé au Premier ministre que l’équipe de négociation ne revienne pas [du Qatar] tant qu’il n’y aura pas d’accord », a déclaré Shira.

« Je veux dire à Liri, si elle regarde cette vidéo, que nous nous battons pour elle : Liri, nous nous battons pour toi, nous ne t’abandonnons pas. Tu vas rentrer à la maison en vie… Maman et papa te l’ont promis et nous tenons nos promesses. Cela arrivera bientôt, avec l’aide de Dieu… Crois-y. Nous n’abandonnons pas, n’abandonne pas. Continue à te battre et à survivre. »

Le père de Liri a déclaré que si sa fille pouvait l’entendre, elle devrait dire aux autres otages que « toutes les familles bouleversent le monde et elles veulent ramener leurs enfants à la maison ».

שירה אלבג, אמה של לירי אלבג: ״עם ישראל היקר, קיבלנו היום אות חיים מלירי; סרטון שלנו קשה לראות. זאת לא לירי שאנחנו מכירים. רה״מ דיבר איתנו, נשיא המדינה, הרמטכ״ל, שר הביטחון ואמרנו להם שיעשו עסקה. זה הזמן. יש את לירי ועוד 99 חטופים שצריכים לחזור הביתה במהרה> pic.twitter.com/hjBHYKxXMP

— Raz Shechnik (@RazShechnik) January 4, 2025

« Nous nous battrons jusqu’à ce que tous les otages soient ramenés », a-t-il ajouté.

« Sois forte. Encore un peu et nous aurons bientôt un accord. Nous t’attendons, Liri. »

La diffusion de cette dernière vidéo de propagande du Hamas a coïncidé avec la poursuite des pourparlers sur les otages à Doha, où des médiateurs qataris ont rencontré une équipe de négociation israélienne de niveau intermédiaire et des représentants du Hamas pour des discussions parallèles visant à surmonter les divergences persistantes entre les parties belligérantes.

Les négociations étaient au point mort depuis environ une semaine et demie, après que Netanyahu a rappelé l’équipe de négociation israélienne du Qatar pour des délibérations internes, le 25 décembre. Depuis lors, l’optimisme quant à la possibilité d’un accord avant l’investiture de Trump a diminué.

Photo non-datée de quatre soldates de surveillance détenues en otage par le Hamas à Gaza, depuis le 7 octobre 2023 et diffusée par les familles, le 7 juillet 2024. De gauche à droite : Liri Albag, Agam Berger, Daniella Gilboa et Karina Ariev. Derrière elles, une photo du leader du Hamas, Ismail Haniyeh. (Crédit : Autorisation)

Après la clôture des négociations vendredi, un haut fonctionnaire israélien a déclaré à Axios qu’Israël et le Hamas restaient dans l’impasse sur presque toutes les questions et que les négociations avançaient donc très lentement. Néanmoins, le fonctionnaire a déclaré qu’il serait clair dans une semaine si un accord pouvait ou non être conclu.

On estime que 96 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.

Fin novembre 2023, le Hamas avait relâché 105 civils lors d’une trêve d’une semaine. Quatre otages avaient été remises en liberté précédemment. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 38 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par Tsahal.

Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.