L’Égypte et la Jordanie dénoncent le déploiement de Tsahal dans la zone tampon du Golan

L’Égypte a condamné lundi ce qu’elle a appelé la « poursuite de l’occupation des terres syriennes » par Israël et considère le déploiement de l’armée israélienne dans une zone tampon du Golan dans le sud-ouest de la Syrie, comme une tentative d’imposer une nouvelle réalité sur le terrain, selon une déclaration du ministère des Affaires étrangères.

Israël a déplacé des chars à travers la frontière dans la zone tampon avec la Syrie, et a assuré que ce mouvement était temporaire, limité et destiné à assurer la sécurité d’Israël.

L’Égypte et une grande partie de la communauté internationale considèrent comme une occupation le contrôle exercé par Israël sur le plateau du Golan, qu’il a pris à la Syrie lors de la guerre des Six Jours en 1967. Israël a annexé le Golan en 1981, décision reconnue ultérieurement par les États-Unis. Cette annexion n’est pas reconnue par l’ONU. En 1974, une force de l’ONU avait été envoyée dans une zone tampon pour surveiller un cessez-le-feu.

La Jordanie a également dénoncé le déploiement la veille de l’armée israélienne dans la zone tampon.

« Nous condamnons le fait qu’Israël soit entré sur le territoire syrien et ait pris le contrôle de la zone tampon », a dit le ministre des Affaires étrangères, Ayman Safadi, devant le Parlement à Amman.

Il a dénoncé « une agression » qui représente « une violation du droit international, une escalade inacceptable et une atteinte à la souveraineté d’un Etat arabe. »

Des troupes de l’unité d’élite Shaldag sont vues sur le versant syrien du Mont Hermon, le 8 décembre 2024. (Crédit : armée israélienne)

« Nous rejetons catégoriquement cette agression et affirmons que, lorsque nous parlons de l’unité de la Syrie, de son intégrité territoriale et de sa cohésion, cela inclut également ses frontières avec Israël », pays voisin de la Syrie et de la Jordanie.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé dimanche, après la chute du dictateur syrien Bachar al-Assad, avoir ordonné à l’armée de « prendre le contrôle » de la zone tampon du Golan, dans le sud-ouest syrien. « Cette région est contrôlée depuis près de 50 ans par une zone-tampon convenue en 1974, l’accord de séparation des forces. Cet accord s’est effondré et les soldats syriens ont abandonné leurs positions. »

Netanyahu a rappelé la politique de « bon voisinage » menée par Israël au plus fort de la guerre civile syrienne, affirmant qu’Israël poursuivrait une politique similaire d’aide humanitaire aux civils syriens tout en évitant de prendre une part active dans les conflits internes. « Des centaines d’enfants syriens sont nés ici, en Israël », a-t-il rappelé. Netanyahu a souligné qu’Israël tendait également la main à la paix aux Druzes, aux Kurdes, aux chrétiens et aux musulmans de Syrie.

L’armée israélienne a imposé dimanche un couvre-feu aux habitants de cinq localités situées dans la zone.

« Les combats dans votre région obligent l’armée israélienne à agir et nous n’avons pas l’intention de vous faire du mal », a déclaré sur X le colonel Avichay Adraee, porte-parole en langue arabe de Tsahal. « Pour votre sécurité, vous devez rester chez vous et ne pas sortir jusqu’à nouvel ordre. »

#عاجل ‼️ تحذير عاجل الى السكان في جنوب سوريا في القرى والبلدات التالية:

????أوفانية
????القنيطرة
????الحميدية
????الصمدانية الغربية
????القحطانية

القتال داخل منطقتكم يجبر جيش الدفاع على التحرك ولا ننوي المساس بكم.

من أجل سلامتكم عليكم البقاء في منازلكم وعدم الخروج حتى إشعار آخر pic.twitter.com/nvY95182j5

— افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) December 8, 2024

Lundi, le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a assuré que l’avancée des troupes israéliennes en Syrie dans la zone tampon est « une mesure limitée et temporaire ».