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Les dirigeants israélien et qatari se disent « optimistes » pour la poursuite des négociations entre Israël et le Hamas

Au Forum de Davos, Isaac Herzog et le Premier ministre du Qatar ont tous les deux exprimé leur souhait de voir les pourparlers sur les phases 2 et 3 de l'accord de cessez-le-feu aboutir

Le président Isaac Herzog s'exprime lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 21 janvier 2025. (FABRICE COFFRINI / AFP)
Le président Isaac Herzog s'exprime lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 21 janvier 2025. (FABRICE COFFRINI / AFP)

Les dirigeants israéliens et qataris ont exprimé leur optimisme quant à leur capacité à négocier les prochaines étapes de l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages, lors du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, ce mardi, tout en soulignant les nombreux défis auxquels sont confrontés les médiateurs.

Le président israélien Isaac Herzog a déclaré sur la scène du forum mondial qu’il existait un « potentiel évident » pour avancer dans la négociation des prochaines phases de l’accord.

« Je pense qu’il existe un potentiel évident pour passer à la deuxième phase. Il y a une volonté, et nous le pensions lorsque nous avons signé l’accord », a déclaré Herzog lors d’un entretien avec Fareed Zakaria.

L’accord qui est entré en vigueur dimanche comprend des dispositions pour les 42 premiers jours, les négociations sur les phases ultérieures devant commencer au 16e jour du cessez-le-feu, au début du mois prochain. Les six premières semaines devraient permettre la libération de 33 otages israéliens et d’environ 1 900 prisonniers palestiniens, ainsi que le retrait des troupes israéliennes des zones densément peuplées de Gaza.

Israël a déclaré qu’il reprendrait les combats à Gaza si ses conditions n’étaient pas respectées au cours des prochaines phases de l’accord, qui prévoit notamment le renversement du Hamas en tant que force politique et militaire au pouvoir dans la bande de Gaza.

« Nous savons qu’il y a des défis et des controverses », a déclaré Herzog, soulignant les craintes que suscite en Israël la libération d’un grand nombre de prisonniers palestiniens condamnés pour des raisons de sécurité. « C’est là toute l’équation : Nous demandons la libération de femmes et d’enfants, et pour cela nous payons avec des terroristes – des terroristes barbares ».

Des soutiens et des parents d’otages détenus à Gaza réagissent en regardant une émission de télévision en direct sur la libération de trois otages israéliens, sur la place des otages à Tel-Aviv, le 19 janvier 2025. (Menahem Kahana / AFP)

Isaac Herzog a déclaré que tous les Israéliens attendaient désespérément la libération des otages encore détenus à Gaza, y compris les 64 qui n’ont pas été inclus dans la première phase de l’accord : « Nous voulons qu’ils rentrent chez eux, c’est la priorité absolue de la nation d’Israël ».

Il a cité Daniel Lifshitz, le petit-fils d’Oded et Yocheved Lifshitz, qui ont été enlevés le 7 octobre dans leur maison du kibboutz Nir Oz. Yocheved a depuis été libérée, mais Oded, 84 ans, est toujours otage et devrait être libéré au cours de la première phase. Sa famille est très inquiète pour sa santé en raison de son âge avancé, et le Hamas n’a pas garanti que les 33 otages étaient encore en vie.

S’exprimant également à Davos mardi, le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdulrahman al-Thani a déclaré qu’il restait « un long chemin à parcourir » avant de parvenir à un cessez-le-feu permanent à Gaza, mais qu’il gardait espoir.

« Nous sommes heureux de voir que le premier jour du cessez-le-feu commence, nous sommes heureux de voir que les habitants de Gaza commencent à être soulagés et nous sommes également heureux de voir les otages retrouver leurs familles », a déclaré Al-Thani.

« Nous espérons que ce cessez-le-feu sera durable, qu’il se poursuivra, qu’il tiendra jusqu’à la fin et qu’il passera à la phase deux et à la phase trois et au cessez-le-feu permanent », a déclaré le responsable du Qatar, qui a joué un rôle important dans la médiation de l’accord récent aux côtés des États-Unis et de l’Égypte. Il a ajouté que des mécanismes étaient en place pour traiter les violations et que les médiateurs feraient « tout ce qui est en leur pouvoir » pour les maintenir en place.

« Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, il y a encore des négociations à poursuivre pour la deuxième étape », a déclaré Al-Thani. « Les négociations ne seront pas faciles, mais j’espère qu’elles ne seront pas aussi difficiles que celles que nous avons vécues », a-t-il ajouté, évoquant plus d’un an de négociations interrompues et entamées depuis l’effondrement du dernier cessez-le-feu en novembre 2023.

« Nous espérons que les calculs seront différents et que chacun se sentira responsable d’y mettre un terme », a-t-il ajouté.

Le Premier ministre du Qatar, Sheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani (à droite), s’entretient avec le président-directeur général du Forum économique mondial, Borge Brende, lors de la réunion annuelle du WEF à Davos, le 21 janvier 2025. (FABRICE COFFRINI / AFP)

Lors de leurs sessions respectives, Herzog et Al-Thani ont été interrogés sur une vision à plus long terme de l’avenir du conflit israélo-palestinien et de la région dans son ensemble. Les deux dirigeants se sont également rencontrés en marge de la conférence plus tôt dans la journée, a indiqué le cabinet de Herzog.

Herzog, ancien dirigeant du parti travailliste de gauche qui a siégé à la Knesset pendant 15 ans, a déclaré qu’il était depuis longtemps en faveur d’une solution à deux États, mais que son point de vue avait changé à la suite de l’attaque du Hamas le 7 octobre.

« Je dirais que j’ai eu une prise de conscience après le 7 octobre », a déclaré le président. « Dans le sens où je voudrais entendre mes voisins dire à quel point ils s’opposent, regrettent, condamnent et n’acceptent en aucune façon la terrible tragédie de l’attaque terroriste du 7 octobre et le fait qu’elle ne peut pas être l’outil pour y parvenir [à la solution à deux États] ».

Herzog a déclaré au public « qu’il faut comprendre l’état d’esprit des Israéliens, après une telle horreur et un tel traumatisme national, cernés par les [menaces] provenant de sept frontières différentes, et s’attendre à ce que les Israéliens » acceptent de se retirer des implantations de Cisjordanie et de parvenir à un règlement politique négocié avec les Palestiniens.

Le président Isaac Herzog (à droite) et le journaliste de CNN Fareed Zakaria participent à une session du Forum économique mondial de Davos, le 21 janvier 2025. (FABRICE COFFRINI / AFP)

« Ce n’est pas du tout réaliste », a-t-il déclaré. « Cela n’a aucun sens pour les Israéliens. Ils ont besoin de voir quelque chose qui a du sens en termes de sécurité personnelle ».

Herzog estime au contraire qu’un processus incluant une normalisation avec l’Arabie saoudite et d’autres pays arabes et « plaçant la question palestinienne au centre des discussions est quelque chose qui a plus de sens à mes yeux ».

De son côté, Al-Thani a déclaré que « le 7 octobre a été un signal d’alarme pour la région, et que nous devons également nous pencher sur la question des Palestiniens ». Il a suggéré qu’une « dynamique s’est créée dans le monde entier autour de la solution à deux États, qui a été absente, malheureusement, pendant très longtemps ».

Il a également déclaré qu’il espérait que l’Autorité palestinienne puisse jouer un rôle dans la gestion future de Gaza et que toutes les factions palestiniennes puissent travailler ensemble au sein d’un seul et même organe directeur.

« Il devrait y avoir un gouvernement qui représente tout le monde, un gouvernement professionnel qui s’occupe de la situation, de la reconstruction de Gaza », a déclaré le dirigeant qatari. « Mais cela ne doit pas se faire indépendamment de la Cisjordanie, et les deux doivent former une seule unité sous un seul gouvernement. »

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