L’opposition parvient à rejeter un projet de loi – une première

La coalition a retiré une série de projets de loi qui devaient être soumis au vote à la Knesset mercredi après avoir échoué à obtenir une majorité lors du premier vote de la journée, les membres de la coalition se renvoyant la responsabilité.

Un projet de loi mineur présenté par le gouvernement pour réglementer les compteurs de taxi a été rejeté par 21 voix contre 20 lors du premier vote. C’est la première fois que l’opposition obtient une majorité par rapport à la coalition au sein du plénum depuis que le gouvernement a prêté serment en décembre 2022.

L’opposition n’avait vraisemblablement pas de problèmes de fond avec le projet de loi – mais aurait saisi l’occasion d’embarrasser la coalition.

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Bien que certains membres de la coalition aient blâmé le parti d’extrême droite Otzma Yehudit du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir pour l’échec du projet de loi, alléguant que le parti avait intentionnellement boycotté la session en raison de désaccords internes au sein du gouvernement, le parti d’extrême droite a insisté sur le fait qu’il « n’a pas boycotté les votes ».

Otzma Yehudit a affirmé que l’opposition avait violé un accord selon lequel tous les points soumis au vote au cours de la journée seraient adoptés, et « a profité d’une situation dans laquelle seulement une vingtaine de députés de la coalition étaient présents et ont voté pour invalider la législation ».

Mais il n’y a eu aucune confirmation de l’existence d’un tel accord.

Par ailleurs, des sources du parti Otzma Yehudit ont déclaré au site d’information Walla que le député Ofir Katz (Likud), le chef de la coalition, était à blâmer, l’accusant d’avoir permis à l’opposition de voter contre le projet de loi. Selon eux, Katz n’a pas désigné de ministre tournant pour prendre la parole lors du plénum, ce qui aurait permis à un plus grand nombre de députés de la coalition d’arriver dans l’hémicycle avant le vote.

Le chef de l’opposition Yaïr Lapid s’adressant à la réunion hebdomadaire des factions de son parti Yesh Atid, à la Knesset, le 14 août 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

S’adressant au plénum après la défaite du projet de loi, le chef de l’opposition Yaïr Lapid a indiqué que les événements présageaient l’éclatement de la coalition de plus en plus fracturée du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

« Si vous voulez savoir comment les gouvernements s’effondrent et comment les coalitions s’effondrent, la réponse est : comme ça, juste comme ça », a-t-il déclaré.

Un peu plus tard, répondant à la question d’un journaliste lors de la réunion hebdomadaire des factions de son parti Yesh Atid à la Knesset, Lapid a prédit : « Lorsque nous reviendrons des congés, vers novembre-décembre, le gouvernement tombera et nous irons aux élections. »

Ben Gvir a multiplié les querelles avec les autres partis de la coalition au sujet des votes en plénum, de sa politique au mont du Temple et de son insistance à avoir plus de poids sur la prise de décision dans la guerre. Netanyahu est largement considéré comme se méfiant profondément du ministre d’extrême droite incendiaire et refusant de l’inclure dans de tels forums de prise de décision.

Le ministre israélien de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir assistant à une conférence intitulée « Le retour d’Israël sur le mont du Temple », à la Knesset, le 24 juillet 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

La semaine dernière, Ben Gvir a torpillé pour la troisième fois la loi sur les Affaires religieuses soutenue par Shas, accusant son partenaire de coalition de l’empêcher de participer à un forum ministériel de haut niveau.

Ben Gvir a l’habitude de menacer ses partenaires de coalition pour faire avancer ses objectifs politiques.

En janvier, il avait menacé la stabilité de la coalition au sujet des règles de tir à découvert pour les soldats de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, un mois seulement après avoir menacé de boulonner la coalition au sujet de la gestion par le gouvernement de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas, affirmant qu’il partirait si l’incursion militaire ne se poursuivait pas « à pleine puissance. »

En avril, il avait écrit sur le réseau social X qu’un « accord imprudent équivaut à la dissolution du gouvernement », tandis qu’en juin, son parti avait annoncé qu’il ne voterait plus avec la coalition afin de forcer Netanyahu à divulguer les détails d’une proposition israélienne pour l’accord de « trêve contre libération d’otages ».