Mélenchon juge qu’un nouveau ministre (juif) est « acquis à la politique de M. Netanyahu »

Le chef du parti d’extrême-gauche La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a accusé le nouveau ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, d’être « acquis à la politique de M. Netanyahu », lors d’un discours prononcé le 28 septembre dernier, à Mende (Lozère), a rapporté le Journal du Dimanche.

« C’est lui [Benjamin Haddad] qui s’occupe de l’Europe. Or si l’Europe décidait qu’on ne livre plus d’armes européennes [à Israël], la guerre s’arrêterait », a-t-il avancé.

« Plus du tiers de son économie [celle d’Israël] dépend de la relation à l’Europe. Ce n’est pas vrai que nous n’avons aucun moyen [de faire pression]. C’est par complicité, par lâcheté, par peur pour soi-même que ces gens qui dirigent ce pays ont eu peur d’intervenir », a-t-il accusé.

« Nous exigeons le cessez-le-feu, nous demandons qu’on arrête de tuer à Gaza, nous demandons qu’on reconnaisse l’État de Palestine […] et l’arrêt des accords commerciaux avec le gouvernement de M. Netanyahu ».

Les réactions à la prise de parole de Jean-Luc Mélenchon ont été nombreuses sur les réseaux sociaux. L’une d’entre elles a particulièrement fait du bruit, celle de Gérard Araud, ambassadeur de France en Israël entre 2003 et 2006.

Ce dernier a interpellé le leader insoumis en écrivant : « Pour dire clairement ce que vous sous-entendez, ce ministre est… juif. C’est indigne ». Il accuse Jean-Luc Mélenchon d’antisémitisme, une accusation déjà plusieurs fois portée contre l’Insoumis.

Pour dire clairement ce que vous sous-entendez, ce ministre est…. juif. C’est indigne. https://t.co/txXsuX203n

— Gérard Araud (@GerardAraud) September 28, 2024

Le commentaire de Gérard Araud a, à son tour, fait réagir de nombreux utilisateurs sur X, auxquels il répond : « Pourquoi singulariser un ministre délégué inconnu alors que d’autres ministres défendent les mêmes positions ? ».

Mais Jean-Luc Mélenchon maintient sa position, estimant être victime d’une « escroquerie médiatique ». Il en veut pour preuve des propos de Benjamin Haddad qui disait : « Je ne suis pas pour un cessez-le-feu. Israël a le droit de se défendre contre le terrorisme du Hamas ».

Or, ces propos datent de novembre 2023 et correspondent, comme tient à le rappeler Gérard Araud, à la position officielle de la France à ce moment-là.

L'escroquerie médiatique permanente "Mélenchon a dit"… ce qu'il n'a pas dit.

La preuve.

1) Benjamin Haddad a dit : « Je ne suis pas pour un cessez-le-feu. Israël a le droit de se défendre contre le terrorisme du Hamas. »

2) Je dis : « Le ministre désigné pour s'occuper de… pic.twitter.com/wyEp8xLJBA

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) September 29, 2024

En mai dernier, l’ancien ambassadeur avait déjà dénoncé un tweet à connotation antisémite postée par l’eurodéputée controversée Rima Hassan, qui reprenait à son compte la théorie selon laquelle les Juifs contrôlent la politique.

Suite à l’échange entre les deux hommes sur les réseaux sociaux, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a réagi à son tour au discours de Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de faire preuve de « sous-entendus nauséabonds » à l’égard de Benjamin Haddad. Celui-ci n’a pour l’heure pas commenté les propos du leader d’extrême-gauche.

Les sous-entendus nauséabonds de Jean-Luc Mélenchon à l’encontre du ministre chargé de l’Europe @benjaminhaddad sont indignes d’un responsable politique. La gravité de la situation requiert de la décence et du sang-froid.

— Maud BREGEON (@MaudBregeon) September 29, 2024