Montpellier fait la paix avec l’histoire en donnant au parvis de l’université le nom de Marc Bloch

Depuis vendredi, le parvis de l’université Paul-Valéry de Montpellier porte le nom de l’historien et résistant juif Marc Bloch. Une décision qui permet à la mairie de la ville de réparer l’injustice antisémite dont l’homme avait été victime dans cette même université.

Le journal local Midi Libre raconte qu’en 1941, alors qu’il était enseignant à la faculté d’histoire de l’université de Strasbourg, Marc Bloch a demandé sa mutation à Montpellier pour accompagner son épouse souffrante. Il doit d’abord se confronter à l’antisémitisme du doyen de la faculté de Lettres qui tente tout pour empêcher sa nomination.

Il intègre finalement l’université mais l’accès à la bibliothèque lui sera interdit parce que juif.

Il décide de quitter Montpellier pour s’engager dans la Résistance avant d’être arrêté puis fusillé par la Gestapo le 16 juin 1944.

« Le passage de Marc Bloch à Montpellier n’est pas un épisode si glorieux dans notre histoire », a admis Anne Fraïsse, la présidente de l’université Paul-Valéry. « Il est finalement bon que nous ayons cette mémoire-là pour montrer que quand on cède à une pensée comme l’antisémitisme, le racisme… ce n’est jamais bon ».

Le maire socialiste de Montpellier Michaël Delafosse a, de son côté, estimé que « la mémoire doit aussi s’apaiser. Ce n’est finalement que justice que ce parvis porte son nom ».

Si le chemin a été long, l’université estime aujourd’hui que le combat de Marc Bloch incarne des « valeurs fondamentales pour notre université : humanisme, engagement et transmission des savoirs ».

Le choix du nom n’est pas anodin : Marc Bloch, grand historien et résistant, incarne des valeurs fondamentales pour notre université – humanisme, engagement, et transmission des savoirs. pic.twitter.com/TbDHUFZvVm

— Université Paul-Valéry Montpellier (@univpaulvalery) November 29, 2024

Le 23 novembre dernier, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé que Marc Bloch entrera bientôt au Panthéon pour que soient honorés son « courage » et sa « lucidité » durant la période d’occupation nazie de la France.

Le 25 novembre, soit quelques jours avant d’inaugurer la place Marc Bloch, le maire de Montpellier avait présidé à l’inauguration d’un nouveau centre situé dans le quartier populaire de Mosson et qui porte le nom de Gisèle Halimi.

L’avocate juive est une référence dans le domaine des luttes féministes, notamment en faveur de la légalisation de l’avortement, et des droits humains.

Le 25 novembre est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. ????‍♀️

✂À cette occasion, le nouvel espace Gisèle Halimi a été inauguré ce matin. pic.twitter.com/a1Ue5Y9RRO

— Ville de Montpellier (@montpellier_) November 27, 2024

Ce nouvel espace inclut un incubateur d’entreprises, un centre d’examen de santé, un fablab solidaire, un restaurant d’insertion, une mission locale jeune et un centre de formation.