Sergent-chef Idan Raz, 20 ans : le soldat Golani rêvait d’une carrière dans l’éducation

Le sergent-chef Idan Raz, 20 ans, soldat de la brigade Golani, originaire du kibboutz Ein Hamifratz, a été tué le 7 octobre lors de l’invasion du sud d’Israël par le groupe terroriste palestinien du Hamas.

Stationné à l’avant-poste de Tsahal à Paga ce jour-là, Idan s’est dirigé vers l’abri anti-bombes de la base lorsque les tirs de roquettes ont commencé. Un groupe de terroristes a envahi la base, et Idan, aux côtés de ses camarades, a résisté de l’intérieur de l’abri pendant plusieurs heures.

Face à la décision des assaillants de mettre le feu à la structure, Idan et trois de ses camarades – le sergent-chef Yakir Levi, le sergent-chef Shalev Baranes et le sergent-chef Itay Glisko – ont quitté l’abri pour affronter les terroristes en combat direct. Tous les quatre ont été tués, mais leur sacrifice a permis de sauver les autres personnes réfugiées dans l’abri.

Idan a été enterré à Ein Hamifratz le 11 octobre. Les personnes venues assister à ses funérailles sont arrivées vêtues de rouge, la couleur de son équipe de football favorite, Hapoel Tel Aviv.

Il laisse derrière lui ses parents, Arnon et Eti, ses frères et sœurs Shaked, Ziv et Yuval, ainsi que sa petite amie Yuval.

Né et élevé dans un kibboutz près d’Akko, dans le nord du pays, Idan était le troisième de quatre enfants et un leader né dès son plus jeune âge, selon un éloge funèbre en ligne. Dès l’âge de 13 ans, il s’était porté volontaire dans dans un programme parascolaire, où il avait développé des liens forts avec les enfants de la région et nourri une passion pour l’éducation informelle.

À 14 ans, il a adopté un chien nommé Bomba, qui est rapidement devenu son compagnon fidèle et inséparable. Un vrai gastronome, Idan aimait essayer de nouvelles recettes et découvrir des restaurants. Ses amis plaisantaient en disant qu’il avait trois grandes passions : Hapoel Tel Aviv, ses amis, et la chaîne de restaurants Humongous, réputée pour ses portions généreuses. Idan écrivait également des limericks, jouait au football et pratiquait l’équitation, a écrit sa famille dans un hommage en ligne.

En décembre 2021, Idan a rejoint les rangs de Tsahal et intégré la brigade Golani, malgré une exemption due à une grave allergie aux piqûres d’abeilles. Déterminé à servir, il a suivi un traitement spécial pour renforcer ses anticorps, lui permettant ainsi de réaliser son rêve.

Bien qu’Idan ait longtemps rêvé d’un voyage à l’étranger après sa libération de l’armée, quelques semaines avant sa mort, il avait surpris sa famille en annonçant son intention de retourner au kibboutz et de poursuivre une carrière dans l’éducation.

Sa petite amie, Yuval, a partagé un hommage poignant sur Instagram à « l’amour de ma vie ».

« Comment est-ce possible qu’au fil des jours, j’apprenne à vivre sans toi, sans entendre ta voix, sans attendre impatiemment ton retour les week-ends, sans m’endormir blottie contre toi ? Qui me protégera, si ce n’est toi ? » a-t-elle écrit.

« D’un côté, je suis si fière de toi, mon héros personnel, devenu le héros de tout un pays, mais surtout le mien. D’un autre côté, pourquoi m’as-tu laissée seule ici ? » a-t-elle ajouté. « Où es-tu pour me dire que tout va bien, que tout cela sera bientôt fini et que nous pourrons enfin nous asseoir ensemble pour regarder le match… Tout le monde riait de nous, disant qu’on ne se lâchait jamais la main. Et maintenant, je marche seule dans la rue, en imaginant simplement que ta main tien toujours la mienne. »

Sa mère, Eti, a confié au média Davar qu’après avoir eu deux filles calmes, Idan est arrivé et « était tout le contraire ».

« Il bousculait tout, testait sans cesse les limites et nous testait aussi. C’était un enfant avec des opinions bien arrêtées qu’on ne pouvait pas ignorer. Il était toujours en quête de justice et de vérité », a-t-elle raconté, évoquant les nombreux appels de l’école et les conversations difficiles avec les enseignants, « mais nous ne l’avons jamais abandonné”.

Eti a déclaré que lorsqu’elle a appris le sacrifice d’Idan le 7 octobre, « il était clair pour nous qu’à partir du moment où la décision a été prise de sortir affronter les terroristes, Idan serait le premier à partir à l’assaut ».

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