Spielberg lance un nouveau projet sur « la barbarie indicible » du 7 octobre

Le réalisateur Steven Spielberg a commencé à rassembler des témoignages filmés des atrocités commises par les terroristes du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre. Ils viendront s’ajouter à la collection de témoignages apportés par les survivants de la Shoah et par les témoins du génocide réalisés pour l’USC Shoah Foundation, créée par Spielberg.

« Jamais je n’aurais pu imaginer que j’assisterais dans ma vie à une barbarie si indicible commise à l’encontre des Juifs », a déclaré Spielberg, selon la fondation qui possède la plus grande collection filmée de témoignages de survivants de la Shoah et de témoins du génocide.

Évoquant cette initiative sur Fox News, Spielberg a fait part de son choc face aux violences perpétrées par les terroristes du Hamas et face à la vague d’antisémitisme qui s’est abattue sur le monde depuis deux mois.

« Je trouve cela très, très surprenant parce que l’antisémitisme a toujours été là. Il était au coin de la rue, passant un peu inaperçu mais il était bien là même s’il a pu s’exprimer beaucoup plus ouvertement, comme dans l’Allemagne des années 1930 », a-t-il expliqué.

« Et jamais depuis l’Allemagne des années 1930, je n’ai vu disparaître l’antisémitisme – je l’ai même vu s’exhiber fièrement, les poings sur les hanches, avec Hitler et Mussolini, » a ajouté le réalisateur.

L’organisation, dont le siège est aux États-Unis, travaille dorénavant avec des équipes de production, en Israël, pour recueillir les récits des témoins du massacre du 7 octobre, quand environ 3 000 terroristes avaient franchi la frontière depuis la bande de Gaza par voie aérienne, terrestre et maritime, tuant 1 200 personnes et prenant 240 personnes en otage.

Une chambre d’enfants après le massacre perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas du 7 octobre, au kibboutz Nir Oz, le 19 octobre 2023. (Crédit : Francisco Seco/AP Photo)

Dans un article diffusé début novembre et qui a annoncé le lancement de cette initiative, la Fondation a cité le témoignage de Shaylee Atary Winner, qui avait fui son habitation du kibboutz Kfar Aza avec son bébé de quatre semaines dans la matinée du 7 octobre.

Son mari, Yahav Winner, a été assassiné par les terroristes alors qu’il aidait son épouse et son enfant à prendre la fuite.

« Quand j’étais avec Shaya dans l’abri de jardin, je me suis dit : ‘Shaylee, réfléchis aux films sur la Shoah. Que feraient une mère et son bébé ?’ Parce que c’est le sentiment que j’ai eu . J’ai eu le sentiment qu’ils nous couraient après, moi et Shaya, comme si elle était une proie. Aucune situation normale, dans la réalité normale, ne peut s’approcher, même de loin, de ce que nous avons traversé », raconte Shaylee dans son témoignage.

Son témoignage est l’un des 130 entretiens avec des survivants du 7 octobre qui ont été tournés dans le cadre de cette initiative, qui sera accessible pour le public en ligne via les Archives d’histoire visuelle de la Fondation qui se trouvent dans la Collection de lutte contre l’antisémitisme à travers la collecte de témoignages (CATT), qui examine la haine antijuive après la Shoah.

Spielberg, qui a créé son organisation en 1994, pense que cet effort « garantira que les voix des survivants pourront être un outil puissant pour contrer l’essor dangereux de l’antisémitisme et de la haine ».

Cette initiative survient dans un contexte de recrudescence de l’antisémitisme dans le monde entier alors qu’Israël est en guerre contre le groupe terroriste du Hamas dans la bande de Gaza. L’État juif a juré d’éliminer le Hamas en réponse au massacre du 7 octobre, lançant une campagne qui a laissé de vaste pans de l’enclave côtière en ruines.

Le nombre de civils tués, à Gaza, a entraîné les critiques à l’international et des pressions exercées sur Israël en plus d’attaques et d’incidents antisémites, à l’étranger, dont le nombre ne cesse de grimper.

« Les deux initiatives – enregistrer des entretiens avec des survivants du massacre du 7 octobre et la collecte actuellement en cours de témoignages sur la Shoah – visent à pouvoir tenir la promesse que nous avons faite aux survivants : celle que leurs récits seront enregistrés et partagés de manière à préserver l’Histoire et à œuvrer en faveur d’un monde sans antisémitisme et sans haine, quelle que soit sa forme », a commenté Spielberg.